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070 - Évaluation de la biomécanique cornéenne chez des patients avec antécédent familial de kératocône

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Orateurs :
Dr Valentine SAUNIER
Auteurs :
Dr Valentine SAUNIER
Dr Thomas CORNUT
Dr Gabrielle LAPEYRE
Dr David TOUBOUL
Tags :
Résumé

Introduction

L’Ocular Response Analyzer (ORA) permet d’appréhender in vivo la biomécanique cornéenne en mesurant l’hystérèse cornéenne qui résulte du comportement viscoélastique de la cornée. Le but de notre étude était d’évaluer la biomécanique cornéenne des patients apparentés à un cas de kératocône.

Patients et Methodes

34 patients ont été inclus entre 2015 et 2016 au CHU de Bordeaux et divisés en 2 groupes appariés sur la pachymétrie : patients sains avec antécédent familial de kératocône au premier degré (groupe 1, 67 patients) et patients sains sans antécédents familial connu de kératocône issus des patients venant pour un bilan de chirurgie réfractive (groupe 2, 67 patients). Nous avons enregistré des paramètres démographiques (âge, antécédent atopique), cliniques : équivalent Sphérique (ES), pachymétrie au point le plus fin, kératométrie maximale Kmax, indice I-S ; et biomécaniques avec l’ORA (Reichert) : Corneal Hysteresis (CH), Corneal Resistance Factor (CRF), Keratoconus Match Index (KMI), Keratoconus Match Probability (KMP).

Résultats

Nous n’avons pas retrouvé de différence significative pour l’âge et la pachymétrie entre les groupes. 12 % des patients du groupe 1 rapportaient un antécédent d’atopie contre 18 % dans le groupe 2. L’ES était de 0.3 D dans le groupe 1 et de -2.1 D dans le groupe 2 (p<0.001). Le CH et le CRF étaient plus élevés dans le groupe 2 (11.4 vs 10 .8 ; p=0.036 pour le CH et 11.3 vs 10.7 ; p=0.102 pour le CRF). Le KMI était significativement inférieur dans le groupe 1 (0.72 vs 0.95 dans le groupe 2, p<0,001) et 46.4% des patients du groupe 1 seulement était classé KMP normal contre 74.6% dans le groupe 2.

Discussion

A pachymétries comparables, nous avons mis en évidence une faiblesse biomécanique chez des patients avec une topographie normale mais ayant un antécédent familial de kératocône et ce malgré un ES moins myopique que dans le groupe 2. 

Conclusion

L’antécédent familial de kératocône au 1 er degré semble être corrélé à une biomécanique cornéenne altérée et et pourrait faire évoquer une prédisposition génétique. L'étude plus approfondie de la filiation biomécanique, topo/tomographique au sein de familles non kératocôniques permettrait d'éviter les confusions entre les champs des traits génétiques et de la dégénérescence cornéenne, permettant ainsi d'affiner les critères pour mieux définir le risque familial de kératocône.