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Avant-propos

Nous avons eu l’honneur, Laurence Desjardins et moi-même, de coordonner ce rapport sur les tumeurs oculaires. Je remercie la Société Française d’Ophtalmologie de ce privilège qui nous est accordé de partager nos connaissances en matière d’oncologie et d’ophtalmologie avec nos collègues.

Ce rapport a été construit sur la base d’un atlas. À cela deux raisons : d’une part, il nous a semblé inutile de réécrire, pour la partie sur les tumeurs intraoculaires, l’excellent rapport du Pr Leonidas Zografos, très complet sur l’anatomie, le diagnostic clinique, l’anatomopathologie, etc. D’autre part, à l’heure du numérique, on trouve énormément d’informations en ligne sur PubMed® et il est difficile de faire un rapport exhaustif. C’est pourquoi nous avons voulu ce rapport avec beaucoup d’images et d’arbres décisionnels. L’ophtalmologiste, quel que soit son mode d’exercice, doit pouvoir, avec ce rapport et l’application qui y est jointe, reconnaître la tumeur qu’il découvre chez un patient en salle d’examen et initier une prise en charge optimale.

N’oublions pas que les tumeurs de l’œil sont des cancers au même titre que ceux des autres organes, avec lesquels ils partagent le même pronostic péjoratif. Nous savons tous qu’un cancer diagnostiqué tardivement a moins de chance d’obtenir une guérison. Or ce sont des tumeurs rares, loin de la pratique quotidienne ; elles n’entrent pas dans le « réflexe diagnostique » des ophtalmologistes non cancérologues. Le but de ce rapport est donc de sensibiliser nos collègues, et de leur apporter les moyens permettant un diagnostic précoce ainsi que l’établissement d’une prise en charge optimale en collaboration avec les centres de référence.

La prise en charge des cancers rares a été définie par l’Institut national du cancer (INCa). Le réseau des soins est organisé autour d’un centre national de référence. Ce centre peut être unique lorsque le cancer est très rare et que la prise en charge multidisciplinaire nécessite de nombreuses spécialités différentes et des moyens importants, comme c’est le cas pour le rétinoblastome de l’enfant.

Dans le cas du mélanome oculaire, le centre national de référence, associé à plusieurs centres de compétence régionaux ou inter-régionaux (réseau Mélachonat), permet une prise en charge régionale homogène de ces tumeurs. Les membres du réseau Mélachonat, que je remercie chaleureusement, ont participé activement à la rédaction de ce rapport.

Également, vous trouverez dans ce rapport des éléments plus généraux en cancérologie, sur la législation des parcours de soins, des conseils sur l’annonce d’une maladie grave ainsi que les données les plus récentes en matière de génétique, de diagnostic et de prise en charge thérapeutique.

Par un hasard du calendrier et de la pandémie mondiale liée à la Covid-19, ce rapport sort l’année du centenaire de la Fondation Curie créée par Marie Curie et Claudius Regaud, pionniers de la radiothérapie faisant suite à l’Institut du radium.

Ainsi que le disait Marie Curie: « rien dans la vie n’est à craindre, tout doit être compris. C’est le moment de comprendre davantage, afin de craindre moins ».

Ainsi, chers collègues, j’espère que ce rapport vous sera utile et que vous aimerez le lire comme nous avons aimé l’écrire.

Nathalie Cassoux