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Chapitre 21
Agents de cicatrisation cornéenne

E. Gabison

Introduction
La cornée est une structure transparente, avasculaire, composée de cinq couches : un épithélium stratifié non kératinisé reposant sur une membrane basale non ondulée, une couche stromale acellulaire appelée couche de Bowman, le stroma contenant les kératocytes, l'endothélium et sa membrane basale, la membrane de Descemet. L'épithélium cornéen constitue une véritable barrière protectrice vis-à-vis des éléments externes et environnementaux, et le stroma sous-jacent maintient la transparence nécessaire à sa fonction optique. La forme et l'intégrité de la cornée sont maintenues par l'organisation des fibres de collagènes et la matrice extracellulaire.
Pour maintenir une surface optique lisse et transparente, l'épithélium cornéen se renouvelle en permanence et fonctionne comme une barrière aux diverses agressions environnementales. Après un traumatisme, la cornée se ré-épithélialise rapidement en moins de 5 jours, minimisant ainsi le risque d'infection, d'opacification ou de perforation. En présence de certains facteurs de risque (sécheresse oculaire, kératopathie diabétique, déficit en cellules souches limbiques, lésions chimiques, kératopathie d'exposition et kératopathie neurotrophique), des pertes épithéliales, ou défects épithéliaux, peuvent persister. Un défect épithélial persistant (DEP) fait généralement référence à une lésion épithéliale ne cicatrisant pas après une semaine. Ces DEP surviennent à la suite d'une exposition à des agents toxiques, des lésions mécaniques ou des infections de la surface oculaire. Ils sont associés à une morbidité clinique importante chez les patients, entraînant un amincissement stromal et conduisant ainsi à un ulcère de cornée. Un ulcère cornéen se définit par une atteinte ou une perte de la couche épithéliale associée à l'amincissement du stroma sous-jacent. Un ulcère cornéen réfractaire se définit par un ulcère cornéen ne cicatrisant pas après une semaine et qui ne cicatrise toujours pas après arrêt de tous les facteurs de risque iatrogènes locaux ou généraux pouvant être impliqués dans le retard de cicatrisation.
L'évolution naturelle des retards de cicatrisation est assez stéréotypée. En l'absence de cicatrisation, l'amincissement stromal ou même la perforation cornéenne surviennent d'autant plus rapidement que le terrain sous-jacent est inflammatoire. Dans les suites de la fermeture de l'ulcère, l'apparition d'une fibrose stromale antérieure est la règle; elle est d'autant plus intense que le retard de cicatrisation aura été prolongé. La prise en charge d'un ulcère cornéen au stade initial de retard de cicatrisation est essentielle pour limiter sa progression et protéger la structure et l'intégrité cornéennes. La prise en charge conventionnelle d'un ulcère cornéen est médicale, parfois chirurgicale, adaptée à sa sévérité.
L'objectif de cette revue est de décrire les différentes alternatives thérapeutiques pour la prise en charge de l'ulcère cornéen réfractaire et leur niveau de preuve.
Stratégies de traitement traditionnelles
Arrêt des traitements toxiques
Le premier objectif consiste à arrêter tous les traitements toxiques pour la surface oculaire. Les conservateurs tels que le chlorure de benzalkonium et le polyquarternium-1 sont très répandus dans les préparations ophtalmologiques. Dans le cadre d'un DEP, le passage à des traitements sans conservateurs ou l'arrêt complet des traitements peut s'avérer curatif. Les antibiotiques utilisés en prévention primaire des surinfections d'ulcère ou de DEP doivent être interrompus. Les aminosides et les collyres de forte concentration sont les plus grands pourvoyeurs de retard de cicatrisation. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les corticoïdes topiques sont également associés à des retards de cicatrisation; leur utilisation est déconseillée en cas de DEP.
Larmes artificielles
La lubrification agressive est généralement une thérapie de première intention dans le traitement des patients atteints d'un DEP. Cela implique généralement l'application fréquente de collyres sans conservateur ou de pommade ophtalmique. Diverses préparations de lubrifiants pharmacologiques sont actuellement disponibles pour traiter le DEP, notamment l'hydroxypropylméthylcellulose (HPMC) et l'hyaluronate de sodium.
Anti-inflammatoires
Dans la cornée, les glucocorticoïdes inhibent la croissance des vaisseaux sanguins et lymphatiques, réduisent l'inflammation et augmentent l'intégrité épithéliale dans des conditions hypoxiques. Les effets des glucocorticoïdes sur la cicatrisation cornéenne restent assez contradictoires. Certaines études mettent en avant les effets entravant la cicatrisation car ils inhibent l'activité fibroblastique, réduisent la migration des cellules épithéliales et augmentent le risque de kératite microbienne secondaire. D'autres études rapportent que l'utilisation de stéroïdes est sûre sans effet significatif sur les temps de cicatrisation des plaies épithéliales. Ils sont donc utilisés avec parcimonie chez les patients atteints de défect épithélial cornéen et souvent employés seulement en présence d'une inflammation importante de la surface oculaire après brûlure chimique ou en cas d'allergie sévère.
Les options thérapeutiques supplémentaires comprennent l'utilisation de molécules possédant une activité anti-inflammatoire telle que la ciclosporine A.
L'activité antiprotéase des corticoïdes peut être remplacée par l'utilisation de tétracyclines (agissant sur l'activité des métalloprotéinases) ou l'azithromycine (agissant sur l'inhibition de leur induction).
Traitements non pharmacologiques
Les lentilles cornéennes ont l'avantage théorique de protéger les cellules épithéliales en progression du clignement et du mouvement des paupières, qui créent des forces de cisaillement sur l'épithélium nouvellement réparé. Elles pourraient également aider à maintenir un film lacrymal stable sur le stroma cornéen dénudé et fournissent une plateforme pour faciliter la migration des cellules épithéliales. Aucune donnée clinique ne rapporte de manière formelle l'efficacité de ces dispositifs médicaux sur la cicatrisation. Le risque infectieux est à évaluer et à surveiller en cas d'utilisation en contexte de DEP.
Stratégies modernes
Produits dérivés du sang
Les produits dérivés du sang ont plusieurs composants qui peuvent moduler l'inflammation et la cicatrisation. Ils contiennent des facteurs de croissance, des cytokines et des nutriments qui favorisent la croissance des cellules épithéliales, et ont des propriétés bactéricides et bactériostatiques. L'utilisation d'hémodérivés pour les troubles de la surface oculaire a été décrite pour la première fois dans les années 1940 et a gagné en popularité dans les années 1990.
Sérum autologue
Le sérum est le composant fluide du sang dépourvu de composants cellulaires et de facteurs de coagulation. Les collyres de sérum autologue (CSA) sont préparés à partir de sang total centrifugé qui a été coagulé et dilué pour atteindre la concentration souhaitée. Le CSA possède des propriétés biochimiques comparables à celles des larmes humaines. Le pH et l'osmolalité des deux sont presque identiques, et les CSA contiennent des concentrations d'EGF et de fibronectine proches de celles du film lacrymal. Les concentrations de vitamine A, de lysozyme, de fibronectine et de TGF-β seraient beaucoup plus élevées dans le sérum que dans les larmes. De nombreuses études randomisées en double aveugle de forte puissance ont montré son efficacité et sa bonne tolérance dans la prise en charge de l'œil sec. Le tableau 21-1
Tableau 21-1
Principaux résultats d'études cliniques sur les agents de cicatrisation cornéenne .
Traitement évaluéAuteurs de l'étude (année)ÉtiologieDesign de l'étude Nombre d'yeuxRésultats principaux
Sérum autologueQing Pan et al. (2017)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue Cochrane des études randomisées contrôlées5 études, 92 yeux Incohérences amélioration des symptômes et mesures cliniques objectives après 2 semaines de traitement.
Wang et al. (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyse des essais randomisés contrôlés7 études, 267 yeux Pourrait être efficace sur l'OSDI, le BUT et le score de coloration du rose Bengale.
Franchini (2019)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyses des essais randomisés contrôlés 19 études, 729 yeux Non significatif sur Schirmer et score de coloration à la fluorescéine. Bénéfice pour BUT et OSDI, qualité de preuve faible
Celebi (2014)Syndrome sec (étiologies diverses)Étude croisée randomisée en double aveugle40BUT significativement plus élevé, et une diminution plus importante du score OSDI
Cho et al. (2013)DEP (étiologies diverses)Étude randomisé comparative32Différentes dilutions de CSA; le CSA à 100 % a entraîné une cicatrisation épithéliale significativement plus rapide par rapport à 50 % de CSA
Tsubota et al. (1999)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16CSA 20 % 6 à 10/jour + larmes artificielles topiques. 9 patients ont obtenu une cicatrisation complète, 7 ont répondu en 2 semaines et 3 en 1 mois.
Poon et al. (2001)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative15CSA 100 %; 9 patients ont guéri après une durée moyenne de traitement de 29 jours
Jeng et al. (2009)DEP (étiologies diverses)Rétrospective25CSA 50 %; 92 % ont guéri avec un traitement CSA à 50 % en 22,4 jours en moyenne
Ozbek-Uzman et al. (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective34CSA 20 %, efficace dans 73,5 % des yeux et partiellement efficace dans 14,7 % des yeux
PRGF®Garcia-Conca (2019)Syndrome sec hyposécrétoireÉtude comparative randomisée prospective monocentrique en aveugle44Amélioration de la symptomatologie, de l'AV, de l'hyperhémie, de la coloration, du Schirmer et réduction de l'osmolarité dans le groupe PRGF (versus hyaluronate sodique) après 15 et 30 jours de traitement
Plandolit (2010)DEP (étiologies diverses)Série de cas, rétrospectif20Guérison de 85 % des patients en 10,9 semaines en moyenne; 6 patients ont été précédemment traités sans succès par ASE
Alio (2007)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, interventionnelle, non comparative, non randomisée 26Guérison de 50 % des patients et amélioration chez 42 %; aucune récidive en 6,3 ± 4,2 mois
Kim (2012)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative28100 % de guérison chez les yeux traités par PRGF® contre 70 % dans le groupe sérum autologue et plus rapide dans le groupe PRGF®
Sanchez-Avila (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective7996,2 % des yeux traités par PRGF + RGTA® après inefficacité d'un traitement par RGTA® seul ont obtenu une fermeture de l'ulcère
Sérum de cordon ombilical (CBS)Campos (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Essai clinique croisé randomisé multicentrique30Amélioration de la coloration, de l'OSDI par SSC; 19 patients ont changé au cours de la période de transition (versus groupe PBS) et ont confirmé une meilleure récupération
Sharma (2016)Brûlures chimiques oculaires aiguësEssai contrôlé randomisé15Comparaison traitement médical, GMA et SSC. GMA et SSC ont donné un délai similaire pour obtenir une réépithélialisation, plus court que le traitement médical (22 jours versus 56 jours).
Vajpayee (2003)DEP (étiologies diverses)Essai clinique contrôlé randomisé prospectif31Comparaison CBS versus SA. Plus grande diminution de la taille de DEP dans le groupe SSC. Plus de patients réépithélialisés totalement avec SSC
Yoon (2005)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative14SSC efficace sur 43 % des yeux, partiellement efficace sur 43 % et inefficace sur 14,2 % en 2,75 semaines
Erdem (2014)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16SSC efficace dans 75 % des yeux. Les 25 % inefficaces ont été guéris par GMA et tarsorraphie. Taux de guérison complète de 75 % en 21 jours
rhNGFPflugfelder (2020)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle48Amélioration de la cicatrisation à 8 semaines : 29 % groupe véhicule contre 69 % groupe rhNGF
Bonini et al. (2018)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle de phase 2 156REPARO : cicatrisation après 4 semaines : 49 % dans le groupe 10 mg/ml, 58 % dans le groupe 20 mg/ml, 13 % dans le groupe véhicule
Zwingelberg et al.KNSérie de cas, rétrospectif11Cicatrisation dans 100 % des cas en 4 à 12 semaines (moyenne : 49 jours ± 9 jours)
EGFHolland (2012)DEP (étiologies diverses)Étude prospective non comparative de séries de cas interventionnels 9Traitement par lentille par EGF; 7 patients sur 9 ont obtenu une réépithélialisation
Dellaert (1997)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, randomisée, contrôlée contre placebo, en double aveugle 36Inefficacité de l'hEGF
IGFChikamoto (2009)Post-chirurgie de la cataracte chez DT2Étude clinique en double insu, prospective, randomisée, contrôlée contre placebo 29Coloration cornéenne amélioré dans le groupe substance-P/IGF versus groupe témoin
Yamada (2008)KNÉtude prospective ouverte2673 % de ré-épithélialisation complète en 4 semaines
InsulineSoares (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective21Insuline topique : 90 % de réépithelialisation complète du DEP dans les 7 à 45 jours; acuité visuelle améliorée
Diaz Valle (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série cas-témoin61Insuline : 84 % d'épithélialisation complète versus 48 % sous sérum autologue; besoin de GMA inférieur dans le groupe insuline
Diaz Valle (2020)DEP (étiologies diverses)Étude prospective ouverte2181 % de DEP réfractaires traités par insuline se sont réépithélialisés; les 19 % restants présentaient une diminution de taille du DEP
Wang (2017)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série de cas6DEP réfractaires traité par insuline, réépithélialisation complète en 7 à 25 jours
Fai (2017)Défaut épithélial postopératoireÉtude contrôlée randomisée, double aveugle32Insuline topique à 0,5, 1 et 2 unité(s) par goutte; comparaison versus placebo; l'insuline 0,5 donne 100 % de guérison dans les 72 heures contre 63 % pour le placebo
RGTA®Gabison (2020)KNÉtude épidémiologique rétrospective354Comparaison GMA, RGTA® et SA. KN stade 1 : SA supérieur au RGTA®; KN stades 2 et 3 : GMA et RGTA® pas de différence significative
Cochener (2019)KNÉtude observationnelle prospective non contrôlée2065 % ont présentés une cicatrisation totale en 1 à 3 mois; 20 % de rechute après l'arrêt du traitement; 30 % de stagnation; 5 % d'aggravation
Julienne (2018)Post-KTÉtude observationnelle prospective, ouverte, non contrôlée, monocentrique 33Cicatrisation en 2,7 jours en moyenne; J1,15 %, J2, 33 %, J3, 88 %, J4, 94 %, J6, 100 %
Sevik (2018)DEP (étiologies diverses)Étude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique2386,9 % de guérison complète après une moyenne de 7,2 jours
Salazar-Quinones (2020)DEP (étiologies diverses)Série de cas rétrospective11Guérison chez 82 % des yeux. Un seul cycle de Cacicol® nécessaire dans 67 % des yeux
Chebbi (2008)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative11Amélioration significative de la douleur, amélioration de la coloration; rechute à l'arrêt du traitement; 80 % de guérison des DEP
Aifa (2012)KNÉtude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique1172 % de guérison complète après une période moyenne de 8,7 semaines; diminution de surface de l'ulcère à 1 semaine et à 1 mois
Chappelet (2017)DEP (étiologies diverses)Série de cas prospective14Cicatrisation complète chez 78,6 % des patients en 1 mois, et 100 % en 3 mois; amélioration de l'acuité visuelle, de la douleur
Guerra (2017)KNÉtude clinique prospective non contrôlée25Cicatrisation complète chez 100 % des patients en 4,13 semaines en moyenne; diminution de la surface de l'ulcère dès J7
Thymosine bêta 4 (TB4) Dunn (2010)KNSérie de cas4Réduction de la taille de DEP chez 100 % des patients. Corrélation de l'amélioration du confort oculaire et de l'hyperhémie à la cicatrisation
Dunn (2010)KNSérie de cas967 % de guérison totale. Un cas d'amincissement stromal. 3 patients avec des défects épithéliaux ponctués n'ont pas eu de changement démontrable
Sosne (2015)Œil secÉtude multicentrique, randomisée, en double insu, contrôlée par placebo 12Réduction de 35 % de l'inconfort oculaire et de 59 % de la coloration cornéenne versus placebo; amélioration du BUT et de la quantité lacrymale
Sosne (2015)Œil secÉtude de phase II monocentrique, prospective, en double insu, contrôlée par placebo 72Réduction de 27 % de l'inconfort oculaire et de la coloration cornéenne versus placebo
reprend les principales études cliniques et méta-analyses évaluant le traitement par CSA. Mais d'autres études sont encore nécessaires pour déterminer l'intérêt du sérum autologue dans la prise en charge des DEP.
Sérum allogénique
Des préparations allogéniques ont été évaluées. Cette option est intéressante car elle suppose une préparation de sérum à partir de sang de donneurs masculins de groupe AB (pour éviter la présence d'anticorps anti-A ou B). Les premiers essais semblent montrer une efficacité meilleure dans les kératoconjonctivites sèches (KCS) que dans les troubles de cicatrisation type DEP [ 1]. Depuis, dans une cohorte rétrospective anglaise comptant 208 patients ayant reçu des préparations allogéniques, il a été observé une amélioration de la qualité de vie (score OSDI, ou Ocular Surface Disease Index ) similaire à un groupe de 71 patients ayant reçu du sérum autologue [2]. La même option a d'ailleurs été proposée dans certains cas de réaction (y compris de rejet) du greffon contre l'hôte [3].
Sang autologue par « piqûre au doigt»
Si le sérum autologue a été utilisé efficacement pour traiter les ulcères cornéens réfractaires, les difficultés de production le rendent souvent irréalisable pour les cas aigus. C'est la raison pour laquelle le sang autologue par piqûre au doigt a été rapporté dans plusieurs série de cas comme alternative thérapeutique dans les cas de DEP ou de syndrome sec sévère, notamment une série de 7 cas d'ulcère résistant aux traitements usuels publiée en 2020. Chaque patient a reçu 4 fois par jour une goutte de son sang dans le fornix conjonctival inférieur pendant 28 jours; 6 ulcères ont totalement cicatrisé, 1 ulcère a diminué de moitié [4].
Préparations dérivées du plasma et des plaquettes
Le PRGF® ( plasma rich in growth factors , ou plasma riche en facteurs de croissance) est un plasma autologue enrichi en plaquettes activées avec du chlorure de calcium. De telles préparations plasmatiques dérivées des plaquettes contiennent des concentrations élevées de facteurs de croissance et il a été démontré qu'elles favorisent la prolifération des cellules épithéliales cornéennes plus efficacement que le sérum dans des études in vitro. Le tableau 21-1
Tableau 21-1
Principaux résultats d'études cliniques sur les agents de cicatrisation cornéenne .
Traitement évaluéAuteurs de l'étude (année)ÉtiologieDesign de l'étude Nombre d'yeuxRésultats principaux
Sérum autologueQing Pan et al. (2017)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue Cochrane des études randomisées contrôlées5 études, 92 yeux Incohérences amélioration des symptômes et mesures cliniques objectives après 2 semaines de traitement.
Wang et al. (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyse des essais randomisés contrôlés7 études, 267 yeux Pourrait être efficace sur l'OSDI, le BUT et le score de coloration du rose Bengale.
Franchini (2019)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyses des essais randomisés contrôlés 19 études, 729 yeux Non significatif sur Schirmer et score de coloration à la fluorescéine. Bénéfice pour BUT et OSDI, qualité de preuve faible
Celebi (2014)Syndrome sec (étiologies diverses)Étude croisée randomisée en double aveugle40BUT significativement plus élevé, et une diminution plus importante du score OSDI
Cho et al. (2013)DEP (étiologies diverses)Étude randomisé comparative32Différentes dilutions de CSA; le CSA à 100 % a entraîné une cicatrisation épithéliale significativement plus rapide par rapport à 50 % de CSA
Tsubota et al. (1999)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16CSA 20 % 6 à 10/jour + larmes artificielles topiques. 9 patients ont obtenu une cicatrisation complète, 7 ont répondu en 2 semaines et 3 en 1 mois.
Poon et al. (2001)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative15CSA 100 %; 9 patients ont guéri après une durée moyenne de traitement de 29 jours
Jeng et al. (2009)DEP (étiologies diverses)Rétrospective25CSA 50 %; 92 % ont guéri avec un traitement CSA à 50 % en 22,4 jours en moyenne
Ozbek-Uzman et al. (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective34CSA 20 %, efficace dans 73,5 % des yeux et partiellement efficace dans 14,7 % des yeux
PRGF®Garcia-Conca (2019)Syndrome sec hyposécrétoireÉtude comparative randomisée prospective monocentrique en aveugle44Amélioration de la symptomatologie, de l'AV, de l'hyperhémie, de la coloration, du Schirmer et réduction de l'osmolarité dans le groupe PRGF (versus hyaluronate sodique) après 15 et 30 jours de traitement
Plandolit (2010)DEP (étiologies diverses)Série de cas, rétrospectif20Guérison de 85 % des patients en 10,9 semaines en moyenne; 6 patients ont été précédemment traités sans succès par ASE
Alio (2007)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, interventionnelle, non comparative, non randomisée 26Guérison de 50 % des patients et amélioration chez 42 %; aucune récidive en 6,3 ± 4,2 mois
Kim (2012)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative28100 % de guérison chez les yeux traités par PRGF® contre 70 % dans le groupe sérum autologue et plus rapide dans le groupe PRGF®
Sanchez-Avila (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective7996,2 % des yeux traités par PRGF + RGTA® après inefficacité d'un traitement par RGTA® seul ont obtenu une fermeture de l'ulcère
Sérum de cordon ombilical (CBS)Campos (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Essai clinique croisé randomisé multicentrique30Amélioration de la coloration, de l'OSDI par SSC; 19 patients ont changé au cours de la période de transition (versus groupe PBS) et ont confirmé une meilleure récupération
Sharma (2016)Brûlures chimiques oculaires aiguësEssai contrôlé randomisé15Comparaison traitement médical, GMA et SSC. GMA et SSC ont donné un délai similaire pour obtenir une réépithélialisation, plus court que le traitement médical (22 jours versus 56 jours).
Vajpayee (2003)DEP (étiologies diverses)Essai clinique contrôlé randomisé prospectif31Comparaison CBS versus SA. Plus grande diminution de la taille de DEP dans le groupe SSC. Plus de patients réépithélialisés totalement avec SSC
Yoon (2005)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative14SSC efficace sur 43 % des yeux, partiellement efficace sur 43 % et inefficace sur 14,2 % en 2,75 semaines
Erdem (2014)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16SSC efficace dans 75 % des yeux. Les 25 % inefficaces ont été guéris par GMA et tarsorraphie. Taux de guérison complète de 75 % en 21 jours
rhNGFPflugfelder (2020)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle48Amélioration de la cicatrisation à 8 semaines : 29 % groupe véhicule contre 69 % groupe rhNGF
Bonini et al. (2018)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle de phase 2 156REPARO : cicatrisation après 4 semaines : 49 % dans le groupe 10 mg/ml, 58 % dans le groupe 20 mg/ml, 13 % dans le groupe véhicule
Zwingelberg et al.KNSérie de cas, rétrospectif11Cicatrisation dans 100 % des cas en 4 à 12 semaines (moyenne : 49 jours ± 9 jours)
EGFHolland (2012)DEP (étiologies diverses)Étude prospective non comparative de séries de cas interventionnels 9Traitement par lentille par EGF; 7 patients sur 9 ont obtenu une réépithélialisation
Dellaert (1997)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, randomisée, contrôlée contre placebo, en double aveugle 36Inefficacité de l'hEGF
IGFChikamoto (2009)Post-chirurgie de la cataracte chez DT2Étude clinique en double insu, prospective, randomisée, contrôlée contre placebo 29Coloration cornéenne amélioré dans le groupe substance-P/IGF versus groupe témoin
Yamada (2008)KNÉtude prospective ouverte2673 % de ré-épithélialisation complète en 4 semaines
InsulineSoares (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective21Insuline topique : 90 % de réépithelialisation complète du DEP dans les 7 à 45 jours; acuité visuelle améliorée
Diaz Valle (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série cas-témoin61Insuline : 84 % d'épithélialisation complète versus 48 % sous sérum autologue; besoin de GMA inférieur dans le groupe insuline
Diaz Valle (2020)DEP (étiologies diverses)Étude prospective ouverte2181 % de DEP réfractaires traités par insuline se sont réépithélialisés; les 19 % restants présentaient une diminution de taille du DEP
Wang (2017)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série de cas6DEP réfractaires traité par insuline, réépithélialisation complète en 7 à 25 jours
Fai (2017)Défaut épithélial postopératoireÉtude contrôlée randomisée, double aveugle32Insuline topique à 0,5, 1 et 2 unité(s) par goutte; comparaison versus placebo; l'insuline 0,5 donne 100 % de guérison dans les 72 heures contre 63 % pour le placebo
RGTA®Gabison (2020)KNÉtude épidémiologique rétrospective354Comparaison GMA, RGTA® et SA. KN stade 1 : SA supérieur au RGTA®; KN stades 2 et 3 : GMA et RGTA® pas de différence significative
Cochener (2019)KNÉtude observationnelle prospective non contrôlée2065 % ont présentés une cicatrisation totale en 1 à 3 mois; 20 % de rechute après l'arrêt du traitement; 30 % de stagnation; 5 % d'aggravation
Julienne (2018)Post-KTÉtude observationnelle prospective, ouverte, non contrôlée, monocentrique 33Cicatrisation en 2,7 jours en moyenne; J1,15 %, J2, 33 %, J3, 88 %, J4, 94 %, J6, 100 %
Sevik (2018)DEP (étiologies diverses)Étude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique2386,9 % de guérison complète après une moyenne de 7,2 jours
Salazar-Quinones (2020)DEP (étiologies diverses)Série de cas rétrospective11Guérison chez 82 % des yeux. Un seul cycle de Cacicol® nécessaire dans 67 % des yeux
Chebbi (2008)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative11Amélioration significative de la douleur, amélioration de la coloration; rechute à l'arrêt du traitement; 80 % de guérison des DEP
Aifa (2012)KNÉtude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique1172 % de guérison complète après une période moyenne de 8,7 semaines; diminution de surface de l'ulcère à 1 semaine et à 1 mois
Chappelet (2017)DEP (étiologies diverses)Série de cas prospective14Cicatrisation complète chez 78,6 % des patients en 1 mois, et 100 % en 3 mois; amélioration de l'acuité visuelle, de la douleur
Guerra (2017)KNÉtude clinique prospective non contrôlée25Cicatrisation complète chez 100 % des patients en 4,13 semaines en moyenne; diminution de la surface de l'ulcère dès J7
Thymosine bêta 4 (TB4) Dunn (2010)KNSérie de cas4Réduction de la taille de DEP chez 100 % des patients. Corrélation de l'amélioration du confort oculaire et de l'hyperhémie à la cicatrisation
Dunn (2010)KNSérie de cas967 % de guérison totale. Un cas d'amincissement stromal. 3 patients avec des défects épithéliaux ponctués n'ont pas eu de changement démontrable
Sosne (2015)Œil secÉtude multicentrique, randomisée, en double insu, contrôlée par placebo 12Réduction de 35 % de l'inconfort oculaire et de 59 % de la coloration cornéenne versus placebo; amélioration du BUT et de la quantité lacrymale
Sosne (2015)Œil secÉtude de phase II monocentrique, prospective, en double insu, contrôlée par placebo 72Réduction de 27 % de l'inconfort oculaire et de la coloration cornéenne versus placebo
reprend les principales études cliniques et séries de cas évaluant le traitement par PRGF®. Une étude de phase 4, randomisée, contrôlée, multicentrique, en simple aveugle pour l'évaluateur, évaluant l'efficacité et la sécurité des collyres PRGF® chez des patients atteints de kératites neurotrophiques de stade 2 ou 3 a permis de conclure qu'un collyre de PRGF pourrait être une option thérapeutique sûre et efficace pour les patients aux stades 2-3 de kératites neurotrophiques, montrant des fréquences élevées de résolution des défauts cornéens/ulcères en peu de temps, ou en réduisant les signes et les symptômes de la kératite neurotrophique, et donc en empêchant sa progression vers des stades plus sévères de complications oculaires [ 5].
Sérum de cordon ombilical
Le sérum de sang de cordon ombilical (SSC) est obtenu à partir de la veine ombilicale au moment de l'accouchement et contient de nombreux facteurs de croissance qui sont également présents dans les larmes et le sérum. La thérapie SSC est une option intéressante car elle contient de l'EGF, du FGF, de la fibronectine, du NGF, de la substance P et des antiprotéases comme l'α 2 -macroglobuline à des concentrations supérieures à celle du sérum. Le tableau 21-1
Tableau 21-1
Principaux résultats d'études cliniques sur les agents de cicatrisation cornéenne .
Traitement évaluéAuteurs de l'étude (année)ÉtiologieDesign de l'étude Nombre d'yeuxRésultats principaux
Sérum autologueQing Pan et al. (2017)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue Cochrane des études randomisées contrôlées5 études, 92 yeux Incohérences amélioration des symptômes et mesures cliniques objectives après 2 semaines de traitement.
Wang et al. (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyse des essais randomisés contrôlés7 études, 267 yeux Pourrait être efficace sur l'OSDI, le BUT et le score de coloration du rose Bengale.
Franchini (2019)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyses des essais randomisés contrôlés 19 études, 729 yeux Non significatif sur Schirmer et score de coloration à la fluorescéine. Bénéfice pour BUT et OSDI, qualité de preuve faible
Celebi (2014)Syndrome sec (étiologies diverses)Étude croisée randomisée en double aveugle40BUT significativement plus élevé, et une diminution plus importante du score OSDI
Cho et al. (2013)DEP (étiologies diverses)Étude randomisé comparative32Différentes dilutions de CSA; le CSA à 100 % a entraîné une cicatrisation épithéliale significativement plus rapide par rapport à 50 % de CSA
Tsubota et al. (1999)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16CSA 20 % 6 à 10/jour + larmes artificielles topiques. 9 patients ont obtenu une cicatrisation complète, 7 ont répondu en 2 semaines et 3 en 1 mois.
Poon et al. (2001)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative15CSA 100 %; 9 patients ont guéri après une durée moyenne de traitement de 29 jours
Jeng et al. (2009)DEP (étiologies diverses)Rétrospective25CSA 50 %; 92 % ont guéri avec un traitement CSA à 50 % en 22,4 jours en moyenne
Ozbek-Uzman et al. (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective34CSA 20 %, efficace dans 73,5 % des yeux et partiellement efficace dans 14,7 % des yeux
PRGF®Garcia-Conca (2019)Syndrome sec hyposécrétoireÉtude comparative randomisée prospective monocentrique en aveugle44Amélioration de la symptomatologie, de l'AV, de l'hyperhémie, de la coloration, du Schirmer et réduction de l'osmolarité dans le groupe PRGF (versus hyaluronate sodique) après 15 et 30 jours de traitement
Plandolit (2010)DEP (étiologies diverses)Série de cas, rétrospectif20Guérison de 85 % des patients en 10,9 semaines en moyenne; 6 patients ont été précédemment traités sans succès par ASE
Alio (2007)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, interventionnelle, non comparative, non randomisée 26Guérison de 50 % des patients et amélioration chez 42 %; aucune récidive en 6,3 ± 4,2 mois
Kim (2012)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative28100 % de guérison chez les yeux traités par PRGF® contre 70 % dans le groupe sérum autologue et plus rapide dans le groupe PRGF®
Sanchez-Avila (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective7996,2 % des yeux traités par PRGF + RGTA® après inefficacité d'un traitement par RGTA® seul ont obtenu une fermeture de l'ulcère
Sérum de cordon ombilical (CBS)Campos (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Essai clinique croisé randomisé multicentrique30Amélioration de la coloration, de l'OSDI par SSC; 19 patients ont changé au cours de la période de transition (versus groupe PBS) et ont confirmé une meilleure récupération
Sharma (2016)Brûlures chimiques oculaires aiguësEssai contrôlé randomisé15Comparaison traitement médical, GMA et SSC. GMA et SSC ont donné un délai similaire pour obtenir une réépithélialisation, plus court que le traitement médical (22 jours versus 56 jours).
Vajpayee (2003)DEP (étiologies diverses)Essai clinique contrôlé randomisé prospectif31Comparaison CBS versus SA. Plus grande diminution de la taille de DEP dans le groupe SSC. Plus de patients réépithélialisés totalement avec SSC
Yoon (2005)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative14SSC efficace sur 43 % des yeux, partiellement efficace sur 43 % et inefficace sur 14,2 % en 2,75 semaines
Erdem (2014)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16SSC efficace dans 75 % des yeux. Les 25 % inefficaces ont été guéris par GMA et tarsorraphie. Taux de guérison complète de 75 % en 21 jours
rhNGFPflugfelder (2020)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle48Amélioration de la cicatrisation à 8 semaines : 29 % groupe véhicule contre 69 % groupe rhNGF
Bonini et al. (2018)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle de phase 2 156REPARO : cicatrisation après 4 semaines : 49 % dans le groupe 10 mg/ml, 58 % dans le groupe 20 mg/ml, 13 % dans le groupe véhicule
Zwingelberg et al.KNSérie de cas, rétrospectif11Cicatrisation dans 100 % des cas en 4 à 12 semaines (moyenne : 49 jours ± 9 jours)
EGFHolland (2012)DEP (étiologies diverses)Étude prospective non comparative de séries de cas interventionnels 9Traitement par lentille par EGF; 7 patients sur 9 ont obtenu une réépithélialisation
Dellaert (1997)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, randomisée, contrôlée contre placebo, en double aveugle 36Inefficacité de l'hEGF
IGFChikamoto (2009)Post-chirurgie de la cataracte chez DT2Étude clinique en double insu, prospective, randomisée, contrôlée contre placebo 29Coloration cornéenne amélioré dans le groupe substance-P/IGF versus groupe témoin
Yamada (2008)KNÉtude prospective ouverte2673 % de ré-épithélialisation complète en 4 semaines
InsulineSoares (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective21Insuline topique : 90 % de réépithelialisation complète du DEP dans les 7 à 45 jours; acuité visuelle améliorée
Diaz Valle (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série cas-témoin61Insuline : 84 % d'épithélialisation complète versus 48 % sous sérum autologue; besoin de GMA inférieur dans le groupe insuline
Diaz Valle (2020)DEP (étiologies diverses)Étude prospective ouverte2181 % de DEP réfractaires traités par insuline se sont réépithélialisés; les 19 % restants présentaient une diminution de taille du DEP
Wang (2017)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série de cas6DEP réfractaires traité par insuline, réépithélialisation complète en 7 à 25 jours
Fai (2017)Défaut épithélial postopératoireÉtude contrôlée randomisée, double aveugle32Insuline topique à 0,5, 1 et 2 unité(s) par goutte; comparaison versus placebo; l'insuline 0,5 donne 100 % de guérison dans les 72 heures contre 63 % pour le placebo
RGTA®Gabison (2020)KNÉtude épidémiologique rétrospective354Comparaison GMA, RGTA® et SA. KN stade 1 : SA supérieur au RGTA®; KN stades 2 et 3 : GMA et RGTA® pas de différence significative
Cochener (2019)KNÉtude observationnelle prospective non contrôlée2065 % ont présentés une cicatrisation totale en 1 à 3 mois; 20 % de rechute après l'arrêt du traitement; 30 % de stagnation; 5 % d'aggravation
Julienne (2018)Post-KTÉtude observationnelle prospective, ouverte, non contrôlée, monocentrique 33Cicatrisation en 2,7 jours en moyenne; J1,15 %, J2, 33 %, J3, 88 %, J4, 94 %, J6, 100 %
Sevik (2018)DEP (étiologies diverses)Étude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique2386,9 % de guérison complète après une moyenne de 7,2 jours
Salazar-Quinones (2020)DEP (étiologies diverses)Série de cas rétrospective11Guérison chez 82 % des yeux. Un seul cycle de Cacicol® nécessaire dans 67 % des yeux
Chebbi (2008)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative11Amélioration significative de la douleur, amélioration de la coloration; rechute à l'arrêt du traitement; 80 % de guérison des DEP
Aifa (2012)KNÉtude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique1172 % de guérison complète après une période moyenne de 8,7 semaines; diminution de surface de l'ulcère à 1 semaine et à 1 mois
Chappelet (2017)DEP (étiologies diverses)Série de cas prospective14Cicatrisation complète chez 78,6 % des patients en 1 mois, et 100 % en 3 mois; amélioration de l'acuité visuelle, de la douleur
Guerra (2017)KNÉtude clinique prospective non contrôlée25Cicatrisation complète chez 100 % des patients en 4,13 semaines en moyenne; diminution de la surface de l'ulcère dès J7
Thymosine bêta 4 (TB4) Dunn (2010)KNSérie de cas4Réduction de la taille de DEP chez 100 % des patients. Corrélation de l'amélioration du confort oculaire et de l'hyperhémie à la cicatrisation
Dunn (2010)KNSérie de cas967 % de guérison totale. Un cas d'amincissement stromal. 3 patients avec des défects épithéliaux ponctués n'ont pas eu de changement démontrable
Sosne (2015)Œil secÉtude multicentrique, randomisée, en double insu, contrôlée par placebo 12Réduction de 35 % de l'inconfort oculaire et de 59 % de la coloration cornéenne versus placebo; amélioration du BUT et de la quantité lacrymale
Sosne (2015)Œil secÉtude de phase II monocentrique, prospective, en double insu, contrôlée par placebo 72Réduction de 27 % de l'inconfort oculaire et de la coloration cornéenne versus placebo
reprend les principales études cliniques évaluant le traitement par SSC. La thérapie SSC présente de nombreux avantages par rapport aux autres produits sanguins. Le sérum de sang de cordon ombilical est facilement accessible, disponible en grande quantité et a le potentiel d'être préparé à l'avance. Les inconvénients incluent le risque de transmission de maladies transmissibles par le sang. Il existe également des problèmes juridiques et éthiques potentiels concernant l'utilisation du SSC ainsi qu'une incertitude concernant la dilution optimale du sérum pour obtenir un effet thérapeutique maximal.
Facteurs de croissance
Plusieurs facteurs de croissance – notamment le facteur de croissance épidermique (EGF), le facteur de croissance des kératinocytes 1 (KGF-1), le facteur de croissance analogue à l'insuline (IGF), le facteur de croissance dérivé des plaquettes (PDGF), le facteur de croissance nerveuse (NGF), le facteur de croissance transformant (TGF-β) et le facteur de croissance des hépatocytes (HGF) – sont activement impliqués dans la cicatrisation des plaies cornéennes. Ces molécules sont de puissants mitogènes des cellules épithéliales cornéennes et peuvent augmenter la prolifération épithéliale cornéenne après administration locale dans l'œil sous forme de gouttes ou de lentilles de contact imprégnées de médicament. Elles ont donc été utilisées pour moduler la réponse de cicatrisation des plaies cornéennes.
Facteur croissance nerveux recombinant (rh)NGF (recombinant human nerve growth factor, cénégermine)
Le facteur de croissance nerveuse (NGF) est un membre de la famille des neurotrophines. Le NGF topique a été utilisé pour traiter les DEP secondaires à une kératite neurotrophique d'origine congénitale ou acquise. Le NGF humain recombinant a récemment été commercialisé (Dompé Farmaceutici) et des essais cliniques de phase II et de phase III ont démontré à la fois l'innocuité et les avantages de ce traitement pour les patients souffrant de DEP neurotrophique. En 2015, la Commission européenne a accordé le statut de médicament orphelin au facteur humain recombinant de croissance nerveuse pour le traitement de la kératite neurotrophique. La cénégermine est un (rh)NGF produit par Escherichia coli qui est ensuite clivé en NGF mature. L'Agence européenne du médicament (EMA) a autorisé la mise sur le marché de la cénégermine 20 μg/ml pour le traitement des ulcères cornéens de l'adulte modérés à sévères. Elle recommande une instillation toutes les 2 heures pendant 8 semaines. Le tableau 21-1
Tableau 21-1
Principaux résultats d'études cliniques sur les agents de cicatrisation cornéenne .
Traitement évaluéAuteurs de l'étude (année)ÉtiologieDesign de l'étude Nombre d'yeuxRésultats principaux
Sérum autologueQing Pan et al. (2017)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue Cochrane des études randomisées contrôlées5 études, 92 yeux Incohérences amélioration des symptômes et mesures cliniques objectives après 2 semaines de traitement.
Wang et al. (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyse des essais randomisés contrôlés7 études, 267 yeux Pourrait être efficace sur l'OSDI, le BUT et le score de coloration du rose Bengale.
Franchini (2019)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyses des essais randomisés contrôlés 19 études, 729 yeux Non significatif sur Schirmer et score de coloration à la fluorescéine. Bénéfice pour BUT et OSDI, qualité de preuve faible
Celebi (2014)Syndrome sec (étiologies diverses)Étude croisée randomisée en double aveugle40BUT significativement plus élevé, et une diminution plus importante du score OSDI
Cho et al. (2013)DEP (étiologies diverses)Étude randomisé comparative32Différentes dilutions de CSA; le CSA à 100 % a entraîné une cicatrisation épithéliale significativement plus rapide par rapport à 50 % de CSA
Tsubota et al. (1999)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16CSA 20 % 6 à 10/jour + larmes artificielles topiques. 9 patients ont obtenu une cicatrisation complète, 7 ont répondu en 2 semaines et 3 en 1 mois.
Poon et al. (2001)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative15CSA 100 %; 9 patients ont guéri après une durée moyenne de traitement de 29 jours
Jeng et al. (2009)DEP (étiologies diverses)Rétrospective25CSA 50 %; 92 % ont guéri avec un traitement CSA à 50 % en 22,4 jours en moyenne
Ozbek-Uzman et al. (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective34CSA 20 %, efficace dans 73,5 % des yeux et partiellement efficace dans 14,7 % des yeux
PRGF®Garcia-Conca (2019)Syndrome sec hyposécrétoireÉtude comparative randomisée prospective monocentrique en aveugle44Amélioration de la symptomatologie, de l'AV, de l'hyperhémie, de la coloration, du Schirmer et réduction de l'osmolarité dans le groupe PRGF (versus hyaluronate sodique) après 15 et 30 jours de traitement
Plandolit (2010)DEP (étiologies diverses)Série de cas, rétrospectif20Guérison de 85 % des patients en 10,9 semaines en moyenne; 6 patients ont été précédemment traités sans succès par ASE
Alio (2007)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, interventionnelle, non comparative, non randomisée 26Guérison de 50 % des patients et amélioration chez 42 %; aucune récidive en 6,3 ± 4,2 mois
Kim (2012)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative28100 % de guérison chez les yeux traités par PRGF® contre 70 % dans le groupe sérum autologue et plus rapide dans le groupe PRGF®
Sanchez-Avila (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective7996,2 % des yeux traités par PRGF + RGTA® après inefficacité d'un traitement par RGTA® seul ont obtenu une fermeture de l'ulcère
Sérum de cordon ombilical (CBS)Campos (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Essai clinique croisé randomisé multicentrique30Amélioration de la coloration, de l'OSDI par SSC; 19 patients ont changé au cours de la période de transition (versus groupe PBS) et ont confirmé une meilleure récupération
Sharma (2016)Brûlures chimiques oculaires aiguësEssai contrôlé randomisé15Comparaison traitement médical, GMA et SSC. GMA et SSC ont donné un délai similaire pour obtenir une réépithélialisation, plus court que le traitement médical (22 jours versus 56 jours).
Vajpayee (2003)DEP (étiologies diverses)Essai clinique contrôlé randomisé prospectif31Comparaison CBS versus SA. Plus grande diminution de la taille de DEP dans le groupe SSC. Plus de patients réépithélialisés totalement avec SSC
Yoon (2005)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative14SSC efficace sur 43 % des yeux, partiellement efficace sur 43 % et inefficace sur 14,2 % en 2,75 semaines
Erdem (2014)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16SSC efficace dans 75 % des yeux. Les 25 % inefficaces ont été guéris par GMA et tarsorraphie. Taux de guérison complète de 75 % en 21 jours
rhNGFPflugfelder (2020)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle48Amélioration de la cicatrisation à 8 semaines : 29 % groupe véhicule contre 69 % groupe rhNGF
Bonini et al. (2018)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle de phase 2 156REPARO : cicatrisation après 4 semaines : 49 % dans le groupe 10 mg/ml, 58 % dans le groupe 20 mg/ml, 13 % dans le groupe véhicule
Zwingelberg et al.KNSérie de cas, rétrospectif11Cicatrisation dans 100 % des cas en 4 à 12 semaines (moyenne : 49 jours ± 9 jours)
EGFHolland (2012)DEP (étiologies diverses)Étude prospective non comparative de séries de cas interventionnels 9Traitement par lentille par EGF; 7 patients sur 9 ont obtenu une réépithélialisation
Dellaert (1997)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, randomisée, contrôlée contre placebo, en double aveugle 36Inefficacité de l'hEGF
IGFChikamoto (2009)Post-chirurgie de la cataracte chez DT2Étude clinique en double insu, prospective, randomisée, contrôlée contre placebo 29Coloration cornéenne amélioré dans le groupe substance-P/IGF versus groupe témoin
Yamada (2008)KNÉtude prospective ouverte2673 % de ré-épithélialisation complète en 4 semaines
InsulineSoares (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective21Insuline topique : 90 % de réépithelialisation complète du DEP dans les 7 à 45 jours; acuité visuelle améliorée
Diaz Valle (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série cas-témoin61Insuline : 84 % d'épithélialisation complète versus 48 % sous sérum autologue; besoin de GMA inférieur dans le groupe insuline
Diaz Valle (2020)DEP (étiologies diverses)Étude prospective ouverte2181 % de DEP réfractaires traités par insuline se sont réépithélialisés; les 19 % restants présentaient une diminution de taille du DEP
Wang (2017)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série de cas6DEP réfractaires traité par insuline, réépithélialisation complète en 7 à 25 jours
Fai (2017)Défaut épithélial postopératoireÉtude contrôlée randomisée, double aveugle32Insuline topique à 0,5, 1 et 2 unité(s) par goutte; comparaison versus placebo; l'insuline 0,5 donne 100 % de guérison dans les 72 heures contre 63 % pour le placebo
RGTA®Gabison (2020)KNÉtude épidémiologique rétrospective354Comparaison GMA, RGTA® et SA. KN stade 1 : SA supérieur au RGTA®; KN stades 2 et 3 : GMA et RGTA® pas de différence significative
Cochener (2019)KNÉtude observationnelle prospective non contrôlée2065 % ont présentés une cicatrisation totale en 1 à 3 mois; 20 % de rechute après l'arrêt du traitement; 30 % de stagnation; 5 % d'aggravation
Julienne (2018)Post-KTÉtude observationnelle prospective, ouverte, non contrôlée, monocentrique 33Cicatrisation en 2,7 jours en moyenne; J1,15 %, J2, 33 %, J3, 88 %, J4, 94 %, J6, 100 %
Sevik (2018)DEP (étiologies diverses)Étude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique2386,9 % de guérison complète après une moyenne de 7,2 jours
Salazar-Quinones (2020)DEP (étiologies diverses)Série de cas rétrospective11Guérison chez 82 % des yeux. Un seul cycle de Cacicol® nécessaire dans 67 % des yeux
Chebbi (2008)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative11Amélioration significative de la douleur, amélioration de la coloration; rechute à l'arrêt du traitement; 80 % de guérison des DEP
Aifa (2012)KNÉtude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique1172 % de guérison complète après une période moyenne de 8,7 semaines; diminution de surface de l'ulcère à 1 semaine et à 1 mois
Chappelet (2017)DEP (étiologies diverses)Série de cas prospective14Cicatrisation complète chez 78,6 % des patients en 1 mois, et 100 % en 3 mois; amélioration de l'acuité visuelle, de la douleur
Guerra (2017)KNÉtude clinique prospective non contrôlée25Cicatrisation complète chez 100 % des patients en 4,13 semaines en moyenne; diminution de la surface de l'ulcère dès J7
Thymosine bêta 4 (TB4) Dunn (2010)KNSérie de cas4Réduction de la taille de DEP chez 100 % des patients. Corrélation de l'amélioration du confort oculaire et de l'hyperhémie à la cicatrisation
Dunn (2010)KNSérie de cas967 % de guérison totale. Un cas d'amincissement stromal. 3 patients avec des défects épithéliaux ponctués n'ont pas eu de changement démontrable
Sosne (2015)Œil secÉtude multicentrique, randomisée, en double insu, contrôlée par placebo 12Réduction de 35 % de l'inconfort oculaire et de 59 % de la coloration cornéenne versus placebo; amélioration du BUT et de la quantité lacrymale
Sosne (2015)Œil secÉtude de phase II monocentrique, prospective, en double insu, contrôlée par placebo 72Réduction de 27 % de l'inconfort oculaire et de la coloration cornéenne versus placebo
reprend les principales études cliniques évaluant le traitement par cénégermine. Une étude comparative contrôlée randomisée de 138 patients atteints d'ulcère neurotrophique avec évaluation en triple aveugle a été débutée en octobre 2020 afin de tester l'efficacité de trois concentrations de REC0/059, un mimétique du NGF non peptidique de faible poids moléculaire ( ClinicalTrials.gov Identifier : NCT04276558). Le NGF pourrait restaurer l'intégrité cornéenne par le biais de plusieurs mécanismes, notamment l'innervation et la sensibilité cornéennes. La cénégermine semble être une thérapie prometteuse pour la kératopathie neurotrophique réfractaire, agissant comme un agent neurotrophique pour la cicatrisation cornéenne. Il faut souligner deux points : la conservation congelée de l'agent avant de commencer le traitement et l'instillation 6 fois par jour avec des flacons de collyre d'une semaine qui peuvent paraître complexes pour le patient. Il a été commercialisé dans l'UE sous le nom d'Oxervate® depuis 2017. Il a été disponible en France avec l'octroi d'un statut de médicament à accès compassionnel, ce qui n'est plus le cas actuellement pour de nouveaux traitements.
Epidermal growth factor (EGF)
Les résultats des principales études sur l'effet potentiel de l'EGF sur la cicatrisation cornéenne ne sont pas concordants. Le tableau 21-1
Tableau 21-1
Principaux résultats d'études cliniques sur les agents de cicatrisation cornéenne .
Traitement évaluéAuteurs de l'étude (année)ÉtiologieDesign de l'étude Nombre d'yeuxRésultats principaux
Sérum autologueQing Pan et al. (2017)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue Cochrane des études randomisées contrôlées5 études, 92 yeux Incohérences amélioration des symptômes et mesures cliniques objectives après 2 semaines de traitement.
Wang et al. (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyse des essais randomisés contrôlés7 études, 267 yeux Pourrait être efficace sur l'OSDI, le BUT et le score de coloration du rose Bengale.
Franchini (2019)Syndrome sec (étiologies diverses)Revue systématique et méta-analyses des essais randomisés contrôlés 19 études, 729 yeux Non significatif sur Schirmer et score de coloration à la fluorescéine. Bénéfice pour BUT et OSDI, qualité de preuve faible
Celebi (2014)Syndrome sec (étiologies diverses)Étude croisée randomisée en double aveugle40BUT significativement plus élevé, et une diminution plus importante du score OSDI
Cho et al. (2013)DEP (étiologies diverses)Étude randomisé comparative32Différentes dilutions de CSA; le CSA à 100 % a entraîné une cicatrisation épithéliale significativement plus rapide par rapport à 50 % de CSA
Tsubota et al. (1999)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16CSA 20 % 6 à 10/jour + larmes artificielles topiques. 9 patients ont obtenu une cicatrisation complète, 7 ont répondu en 2 semaines et 3 en 1 mois.
Poon et al. (2001)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative15CSA 100 %; 9 patients ont guéri après une durée moyenne de traitement de 29 jours
Jeng et al. (2009)DEP (étiologies diverses)Rétrospective25CSA 50 %; 92 % ont guéri avec un traitement CSA à 50 % en 22,4 jours en moyenne
Ozbek-Uzman et al. (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective34CSA 20 %, efficace dans 73,5 % des yeux et partiellement efficace dans 14,7 % des yeux
PRGF®Garcia-Conca (2019)Syndrome sec hyposécrétoireÉtude comparative randomisée prospective monocentrique en aveugle44Amélioration de la symptomatologie, de l'AV, de l'hyperhémie, de la coloration, du Schirmer et réduction de l'osmolarité dans le groupe PRGF (versus hyaluronate sodique) après 15 et 30 jours de traitement
Plandolit (2010)DEP (étiologies diverses)Série de cas, rétrospectif20Guérison de 85 % des patients en 10,9 semaines en moyenne; 6 patients ont été précédemment traités sans succès par ASE
Alio (2007)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, interventionnelle, non comparative, non randomisée 26Guérison de 50 % des patients et amélioration chez 42 %; aucune récidive en 6,3 ± 4,2 mois
Kim (2012)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative28100 % de guérison chez les yeux traités par PRGF® contre 70 % dans le groupe sérum autologue et plus rapide dans le groupe PRGF®
Sanchez-Avila (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective7996,2 % des yeux traités par PRGF + RGTA® après inefficacité d'un traitement par RGTA® seul ont obtenu une fermeture de l'ulcère
Sérum de cordon ombilical (CBS)Campos (2020)Syndrome sec (étiologies diverses)Essai clinique croisé randomisé multicentrique30Amélioration de la coloration, de l'OSDI par SSC; 19 patients ont changé au cours de la période de transition (versus groupe PBS) et ont confirmé une meilleure récupération
Sharma (2016)Brûlures chimiques oculaires aiguësEssai contrôlé randomisé15Comparaison traitement médical, GMA et SSC. GMA et SSC ont donné un délai similaire pour obtenir une réépithélialisation, plus court que le traitement médical (22 jours versus 56 jours).
Vajpayee (2003)DEP (étiologies diverses)Essai clinique contrôlé randomisé prospectif31Comparaison CBS versus SA. Plus grande diminution de la taille de DEP dans le groupe SSC. Plus de patients réépithélialisés totalement avec SSC
Yoon (2005)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative14SSC efficace sur 43 % des yeux, partiellement efficace sur 43 % et inefficace sur 14,2 % en 2,75 semaines
Erdem (2014)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative16SSC efficace dans 75 % des yeux. Les 25 % inefficaces ont été guéris par GMA et tarsorraphie. Taux de guérison complète de 75 % en 21 jours
rhNGFPflugfelder (2020)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle48Amélioration de la cicatrisation à 8 semaines : 29 % groupe véhicule contre 69 % groupe rhNGF
Bonini et al. (2018)KNÉtude randomisée contrôlée en double aveugle de phase 2 156REPARO : cicatrisation après 4 semaines : 49 % dans le groupe 10 mg/ml, 58 % dans le groupe 20 mg/ml, 13 % dans le groupe véhicule
Zwingelberg et al.KNSérie de cas, rétrospectif11Cicatrisation dans 100 % des cas en 4 à 12 semaines (moyenne : 49 jours ± 9 jours)
EGFHolland (2012)DEP (étiologies diverses)Étude prospective non comparative de séries de cas interventionnels 9Traitement par lentille par EGF; 7 patients sur 9 ont obtenu une réépithélialisation
Dellaert (1997)DEP (étiologies diverses)Étude prospective, randomisée, contrôlée contre placebo, en double aveugle 36Inefficacité de l'hEGF
IGFChikamoto (2009)Post-chirurgie de la cataracte chez DT2Étude clinique en double insu, prospective, randomisée, contrôlée contre placebo 29Coloration cornéenne amélioré dans le groupe substance-P/IGF versus groupe témoin
Yamada (2008)KNÉtude prospective ouverte2673 % de ré-épithélialisation complète en 4 semaines
InsulineSoares (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective21Insuline topique : 90 % de réépithelialisation complète du DEP dans les 7 à 45 jours; acuité visuelle améliorée
Diaz Valle (2021)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série cas-témoin61Insuline : 84 % d'épithélialisation complète versus 48 % sous sérum autologue; besoin de GMA inférieur dans le groupe insuline
Diaz Valle (2020)DEP (étiologies diverses)Étude prospective ouverte2181 % de DEP réfractaires traités par insuline se sont réépithélialisés; les 19 % restants présentaient une diminution de taille du DEP
Wang (2017)DEP (étiologies diverses)Rétrospective, série de cas6DEP réfractaires traité par insuline, réépithélialisation complète en 7 à 25 jours
Fai (2017)Défaut épithélial postopératoireÉtude contrôlée randomisée, double aveugle32Insuline topique à 0,5, 1 et 2 unité(s) par goutte; comparaison versus placebo; l'insuline 0,5 donne 100 % de guérison dans les 72 heures contre 63 % pour le placebo
RGTA®Gabison (2020)KNÉtude épidémiologique rétrospective354Comparaison GMA, RGTA® et SA. KN stade 1 : SA supérieur au RGTA®; KN stades 2 et 3 : GMA et RGTA® pas de différence significative
Cochener (2019)KNÉtude observationnelle prospective non contrôlée2065 % ont présentés une cicatrisation totale en 1 à 3 mois; 20 % de rechute après l'arrêt du traitement; 30 % de stagnation; 5 % d'aggravation
Julienne (2018)Post-KTÉtude observationnelle prospective, ouverte, non contrôlée, monocentrique 33Cicatrisation en 2,7 jours en moyenne; J1,15 %, J2, 33 %, J3, 88 %, J4, 94 %, J6, 100 %
Sevik (2018)DEP (étiologies diverses)Étude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique2386,9 % de guérison complète après une moyenne de 7,2 jours
Salazar-Quinones (2020)DEP (étiologies diverses)Série de cas rétrospective11Guérison chez 82 % des yeux. Un seul cycle de Cacicol® nécessaire dans 67 % des yeux
Chebbi (2008)DEP (étiologies diverses)Cohorte prospective non comparative11Amélioration significative de la douleur, amélioration de la coloration; rechute à l'arrêt du traitement; 80 % de guérison des DEP
Aifa (2012)KNÉtude clinique non contrôlée, prospective, monocentrique1172 % de guérison complète après une période moyenne de 8,7 semaines; diminution de surface de l'ulcère à 1 semaine et à 1 mois
Chappelet (2017)DEP (étiologies diverses)Série de cas prospective14Cicatrisation complète chez 78,6 % des patients en 1 mois, et 100 % en 3 mois; amélioration de l'acuité visuelle, de la douleur
Guerra (2017)KNÉtude clinique prospective non contrôlée25Cicatrisation complète chez 100 % des patients en 4,13 semaines en moyenne; diminution de la surface de l'ulcère dès J7
Thymosine bêta 4 (TB4) Dunn (2010)KNSérie de cas4Réduction de la taille de DEP chez 100 % des patients. Corrélation de l'amélioration du confort oculaire et de l'hyperhémie à la cicatrisation
Dunn (2010)KNSérie de cas967 % de guérison totale. Un cas d'amincissement stromal. 3 patients avec des défects épithéliaux ponctués n'ont pas eu de changement démontrable
Sosne (2015)Œil secÉtude multicentrique, randomisée, en double insu, contrôlée par placebo 12Réduction de 35 % de l'inconfort oculaire et de 59 % de la coloration cornéenne versus placebo; amélioration du BUT et de la quantité lacrymale
Sosne (2015)Œil secÉtude de phase II monocentrique, prospective, en double insu, contrôlée par placebo 72Réduction de 27 % de l'inconfort oculaire et de la coloration cornéenne versus placebo
reprend les principales études cliniques évaluant le traitement par EGF.
Insulin-like growth factor (IGF)
Le facteur de croissance ressemblant à l'insuline I est un peptide sécrété par le foie avec de multiples fonctions rapportées et qui a une similitude structurelle avec la pro-insuline. Le facteur de croissance analogue à l'insuline (IGF)-I et le récepteur IGF-I (IGFR) sont exprimés dans l'épithélium cornéen et conjonctival, et joueraient un rôle dans la promotion de la migration des cellules épithéliales cornéennes et de la différenciation des cellules souches cornéennes limbiques. Il a été démontré que l'IGF topique améliore les défauts épithéliaux cornéens chez les patients atteints de DEP neurotrophique, seul ou en association avec la substance P. La substance P est un peptide de 11 acides aminés connu pour jouer un rôle clé dans une grande variété de processus physiologiques. C'est le principal neurotransmetteur des nerfs sensitifs de la cornée. Il agirait en synergie avec l'IGF-I pour stimuler la migration des cellules épithéliales cornéennes. Il a été démontré que la concentration de la substance P est réduite dans le liquide lacrymal des patients atteints de DEP.
Insuline
L'insuline topique pour le traitement de l'ulcère cornéen a été suggérée pour la première fois par Aynsley en 1945, qui a rapporté la guérison rapide des ulcères cornéens d'étiologies variables après administration topique ou systémique d'insuline. Une étude observationnelle de 20 patients ayant reçu de l'insuline topique pour la prise en charge d'ulcère neurotrophique de stade 2 et 3 s'est terminée en novembre 2020. Les résultats suggèrent qu'un collyre d'insuline peut être une thérapeutique efficace dans les kératopathies neurotrophiques réfractaires (stades 2 et 3) en raison de son faible coût et de sa grande accessibilité [6]. À cette date, il n'existe pas d'étude clinique randomisée en cours afin l'évaluer l'efficacité et la sécurité de l'insuline topique pour la cicatrisation cornéenne. En revanche, il existe un essai de phase 1 en cours sur 60 patients dans l'indication de l'œil sec ( ClinicalTrials.gov Identifier : NCT05321251).
Human growth hormone (HGH)
L'HGH est une hormone hypophysaire nécessaire à la croissance et au développement normaux des tissus humains, connue depuis longtemps pour activer la division cellulaire. Il a récemment été démontré que cette protéine anabolique influence l'épaisseur de la cornée et la biomécanique. L'HGH présente un système complexe d'interactions avec divers autres facteurs de croissance tels que l'IGF-I, l'EGF, le bFGF et le NGF, qui sont tous impliqués chez les patients atteints de DEP et pourraient donc avoir un rôle potentiel pour moduler la cicatrisation épithéliale. L'application topique d'HGH favorise la cicatrisation des plaies épithéliales cornéennes à la fois in vitro et in vivo, très probablement en augmentant la migration des cellules épithéliales.
Fibronectine
La fibronectine est une glycoprotéine majeure présente dans la matrice extracellulaire où il a été rapporté qu'elle joue un rôle dans l'adhésion et la migration de plusieurs types cellulaires. Dans les modèles animaux, la fibronectine améliore la cicatrisation des plaies épithéliales cornéennes pendant 24 à 72 heures. Les résultats cliniques sont cependant mitigés.
Alors que les traitements à base de fibronectine ont un potentiel pour moduler la cicatrisation des plaies, ils souffrent de plusieurs inconvénients tels qu'un procédé de fabrication et de stockage difficile. Ces produits comportent également un risque inhérent d'infections transmissibles par le sang et possèdent une durée de vie biologique limitée.
La séquence d'acides aminés Pro-His-Ser-Arg-Asn (PHSRN) constitue un site de liaison secondaire de la fibronectine et mime ses effets. Elle représente une nouvelle voie de recherche.
Produits issus de membrane amniotique
La membrane amniotique (MA), la couche la plus interne du placenta, est une membrane fœtale avasculaire qui est prélevée de manière stérile sur le tissu placentaire après une césarienne élective. La MA récoltée est ensuite cryoconservée à –80 °C pour conserver ses composants de matrice extracellulaire, ou conservée après séchage sous vide à basse température pour conserver les composants cellulaires dévitalisés. La greffe de MA est une méthode bien établie pour favoriser la cicatrisation des plaies épithéliales cornéennes. La MA fournit un substrat pour la migration cellulaire, et libère des facteurs de croissance et des cytokines qui conduisent à l'adhésion des cellules épithéliales basales, à la migration des cellules épithéliales et à la régulation négative de l'apoptose cellulaire. La MA réduit également l'angiogenèse, l'inflammation, la fibrose et s'est avérée avoir des propriétés antimicrobiennes.
Dispositifs médicaux contenant de la membrane amniotique
Un certain nombre de dispositifs médicaux préparés à partir de MA ont récemment été commercialisés et sont utilisés comme alternative à la transplantation chirurgicale : ProKera®, AmnioClip®, Omnigen®. L'utilisation de tels dispositifs présente un certain nombre d'avantages car ils permettent une administration précoce de facteurs biologiques bénéfiques à la surface oculaire. De plus, ils éliminent le besoin de manipulation chirurgicale des tissus oculaires enflammés et peuvent être utilisés pour traiter les patients en soins intensifs.
Collyre à base de membrane amniotique (amniotic membrane extract eye drops [AMEED])
Des extraits de MA sont produits à partir du placenta. La membrane est coupée en petits morceaux, broyée à l'aide d'un homogénéisateur, puis liquéfiée par sonication. La suspension de MA liquéfiée est ensuite lyophilisée pour le stockage. L'extrait de MA résultant a des concentrations élevées d'HGF et d'EGF, et des quantités relativement faibles de KGF et de bFGF. Une étude in vivo rapporte que le collyre à base de MA est supérieur au traitement par sérum autologue ou larmes artificielles [ 7]. Les propriétés antibactériennes rapportées de la MA rendent également les suspensions de MA intéressantes pour traiter les DEP. Une récente étude retrouve une amélioration globale des symptômes chez 25 patients atteint de DEP de causes variées et traités par AMEED [8]. Les extraits de MA ont divers avantages potentiels par rapport à la transplantation de MA traditionnelle, notamment la facilité d'utilisation répétée, des coûts inférieurs et une sécurité microbiologique améliorée, mais des études contrôlées randomisées sont justifiées pour prouver leur efficacité.
Thérapie matricielle (RGTA®)
Un agent de thérapie matricielle, RGTA® ( ReGeneraTing Agent ) a récemment été utilisé pour moduler la cicatrisation des plaies épithéliales. Cet agent de thérapie matricielle se compose d'un polymère de glucose biodégradable de haut poids moléculaire conçu pour remplacer les molécules d'héparine-sulfate détruites. L'héparine sulfate est un glycosaminoglycane qui ancre et préserve diverses cytokines et facteurs de croissance, et maintient l'architecture de la matrice extracellulaire en connectant diverses protéines structurelles telles que le collagène et l'élastine. Le remplacement de l'héparine-sulfate rétablit des conditions micro-environnementales cornéennes optimales dans lesquelles les cellules peuvent migrer et se multiplier. Les RGTA® se lient également aux facteurs de croissance locaux tels que les cytokines, chimiokines et interleukines, les protégeant ainsi de la protéolyse.
Une formulation de RGTA®, l'alpha 1-6 polycarboxyméthyl glucose sulfate, a été commercialisée dans un collyre qui a le statut de dispositif médical (Cacicol®, laboratoires Théa), mais a fait l'objet d'une suspension en 2019. Cet agent s'est révélé prometteur pour le traitement des DEP et des ulcères cornéens secondaires aux dystrophies et à la kératopathie neurotrophique.
Le RGTA® présente de nombreux avantages car il s'agit d'un produit non biologique avec une fréquence d'instillation d'une goutte tous les 2 à 3 jours. Les résultats des études ne sont pas tous concordants; en effet, une étude randomisée contrôlée en quadruple aveugle de phase 3 (terminée en 2019) ainsi qu'une autre étude en double insu évaluant l'efficacité du RGTA® versus placebo achevée en 2016 (NCT01242839) n'ont pas permis de démontrer l'efficacité de cette molécule.
Thymosine bêta 4 (TB4)
La thymosine bêta 4 (Tβ4), peptide de 43 acides aminés, est une protéine constitutive majeure des plaquettes, des macrophages et des cellules polynucléaires, où elle agit comme une molécule de liaison à l'actine G et un régulateur de la polymérisation de l'actine dans les traumatismes. Elle possède de puissantes propriétés cicatrisantes et anti-inflammatoires [ 9 , 10].
Un système de lentilles de contact en hydrogel thérapeutique pour l'administration directe de Tβ4 à la surface oculaire après une blessure est en cours de développement.
Plusieurs études cliniques de phase 3, multicentriques, randomisées, à double insu, contrôlées par placebo pour évaluer l'innocuité et l'efficacité de la solution ophtalmique RGN-259 dans la prise en charge de l'œil sec sont en cours (ClinicalTrials.gov Identifier : NCT02597803, NCT02974907, NCT03937882), et une dans l'indication de l'ulcère neurotrophique ( ClinicalTrials.gov Identifier : NCT02600429).
Modulation des gap junctions (Nexagon® CODA001)
Les jonctions communicantes sont des canaux qui se forment entre presque toutes les cellules du corps humain et permettent aux cellules adjacentes de communiquer directement entre elles. Les canaux de jonction permettent aux petites molécules jusqu'à environ 1000 Da et aux ions de se déplacer entre cellules adjacentes. En présence de stimuli pathologiques tels qu'une lésion aiguë ou une maladie chronique, les hémicanaux s'ouvrent pour libérer des molécules telles que le glutamate ou l'adénosine triphosphate (ATP) dans le milieu extracellulaire, déclenchant la propagation des ondes calciques et faisant perdre aux cellules leur capacité d'osmoréguler, entraînant la mort ou la rupture cellulaires, en particulier dans les cellules endothéliales vasculaires. L'ATP libérée déclenche la voie innée de l'inflammasome, conduisant à une libération supplémentaire de cytokines inflammatoires, telles que l'Il-1β et le TNFα, mais également à une plus grande libération d'ATP par les hémicanaux de connexine, créant une rétroaction autocrine et perpétuant le cycle d'inflammation.
Le Nexagon® (CODA001) est un oligonucléotide antisens appliqué dans un gel thermoréversible qui bloque temporairement l'expression de la connexine 43 (qui est augmentée dans les DEP), réduisant ainsi le nombre d'hémicanaux dans le tissu concerné et dans les cellules endothéliales vasculaires. Il a été initialement développé par CoDa Therapeutics, Inc. (États-Unis) et fait actuellement l'objet d'un essai clinique pivot de phase III pour les DEP par OcuNexus Therapeutics Inc. (États-Unis). En réduisant l'inflammation, le traitement Nexagon® entraînerait également une diminution de la fibrose.
Rébamipide
Le rébamipide (OPC-12759®; Otsuka Pharmaceutical Co, Ltd., Tokyo, Japon) est un dérivé de la quinolinone principalement utilisé comme agent luttant contre l'ulcère gastrique. Le rébamipide a un effet protecteur des muqueuses et a été utilisé pour protéger l'épithélium kératoconjonctival. Cet agent agit comme un mucosécrétant; il augmente le nombre de cellules caliciformes, restaure la fonction barrière de l'épithélium cornéen et possède des propriétés anti-inflammatoires.
Le collyre de rébamipide (suspension ophtalmique Mucosta® UD2 %; Otsuka Pharmaceutical, Tokyo, Japon) est utilisé au Japon depuis 2012 pour le traitement de la sécheresse oculaire.
Après des rapports initiaux sur l'application topique d'un traitement par rébamipide à 2 % conduisant à la résolution du syndrome d'érosion cornéenne récidivante, les chercheurs ont utilisé avec succès cet agent pour traiter un patient présentant un DEP post-infectieux. Une étude randomisée contrôlée portant sur 60 yeux a comparé l'effet du rébamipide sur la sécheresse oculaire postchirurgie réfractive à celui de larmes artificielles instillées 4 fois par jour. Dans le groupe rébamipide, le test de Schirmer, le break-up time et le score de fluorescéine étaient améliorés significativement [11].
Traitement topique par cellules souches
Les cellules souches sont des cellules possédant trois propriétés fondamentales : elles sont capables de s'autorenouveler, elles ont la capacité de se différencier pour devenir des cellules différenciées spécialisées, et elles ont le potentiel de renouveler le tissu qu'elles peuplent.
Les cellules souches mésenchymateuses (CSM) sont un sous-groupe hétérogène de cellules capables de se différencier en cellules des lignées mésodermique, ectodermique ou endodermique. Ces cellules souches ont diverses propriétés physiologiques et peuvent migrer en direction des tissus lésés, où elles régulent à la baisse la production de cytokines pro-inflammatoires, favorisent la survie cellulaire, produisent une variété de facteurs de croissance trophiques pour stimuler la différenciation cellulaire et interagir avec les cellules immunitaires pour induire la tolérance.
Des études expérimentales sur l'animal ont évalué le traitement topique par CSM des DEP. Des CSM dérivées du tissu adipeux, obtenues par liposuccion de la zone lombaire ont été utilisées, en clinique, pour traiter un cas de DEP post-traumatique. L'application topique de CSM a permis la fermeture complète du DEP en un mois sans séquelles [12].
Une étude interventionnelle évaluant l'efficacité de collyre contenant des produits dérivés de cellules souches épithéliales de cadavres sur 17 patients atteints de syndrome sec sévère résistant aux traitements usuels est en cours et se terminera en 2023 (ClinicalTrial.gov identifier : NCT03302273). Les cellules souches mésenchymateuses sont évaluées dans un essai clinique randomisé en double insu, qui a évalué, dans le syndrome de Gougerot-Sjögren, l'effet favorable sur la sécheresse oculaire, par rapport à un placebo, de l'injection de cellules souches mésenchymateuses allogéniques dérivées du tissu adipeux dans la glande lacrymale ( ClinicalTrials.gov identifier : NCT03878628). L'objectif de cet essai est d'évaluer l'innocuité et l'efficacité des cellules souches mésenchymateuses allogéniques dérivées du tissu adipeux injectées dans la glande lacrymale dans un petit groupe de 7 patients atteints de sécheresse oculaire par déficit de production de l'humeur aqueuse.
Conclusion
Dans cette revue, nous avons discuté des traitements actuels et émergents pour la cicatrisation des plaies de la surface oculaire. Malgré les progrès réalisés dans ce domaine, il reste un réel besoin d'agents thérapeutiques nouveaux. La cicatrisation des plaies de la surface oculaire est un processus complexe impliquant l'interaction de cellules, de récepteurs, de systèmes enzymatiques, de cytokines et des composants de la matrice extracellulaire. Les progrès récents dans la compréhension des processus impliqués dans la réponse de cicatrisation des plaies et les molécules qui régulent ce processus ont facilité la découverte de nouvelles cibles et de nouveaux traitements. Bien que bon nombre de ces nouvelles stratégies soient encore largement expérimentales, elles permettent d'espérer que des modulateurs pharmacologiques sûrs et efficaces de la réponse de cicatrisation des plaies cornéennes soient développés.
Bibliographie
Les références peuvent être consultées en ligne à l’adresse suivante : http://www.em-consulte.com/e-complement/477020 .
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