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Chapitre 22
Agents modificateurs du diamètre pupillaire

22.1. Mydriase et myopie

N. Leveziel

Introduction
Les agents modificateurs du diamètre de la pupille sont largement utilisés en ophtalmologie soit dans le contexte d'un examen clinique (examen du fond d'œil par exemple ou mesure objective de la réfraction), soit dans le cadre d'un traitement ponctuel pour la réalisation d'une chirurgie oculaire, d'une photocoagulation laser rétinienne, d'une iridotomie ou d'une capsulotomie ou à visée antalgique (paralysie du muscle ciliaire). Ils peuvent également être utilisés de façon prolongée à visée thérapeutique afin de limiter la progression de la myopie.
Ces différents agents modificateurs du diamètre pupillaire, selon leurs propriétés, ont des effets sympathomimétiques, sympatholytiques, parasympathomimétiques ou parasympatholytiques. Ils sont utilisés à des concentrations variables, peuvent avoir des effets secondaires locaux et/ou systémiques, parfois potentiellement graves, qu'il ne faut pas méconnaître avant de les prescrire.
La pharmacocinétique clinique des collyres anticholinergiques peut être résumée comme indiqué dans le tableau 22-1
Tableau 22-1
Pharmacocinétique clinique des collyres anticholinergiques.
Principe actifMydriaseParalysie de l'accommodation
Maximale (min)Disparition complèteMaximale (min)Disparition complète
Tropicamide0,5 %14–405–8 heures20–405–8 heures
Atropine1 %30–407–10 jours60–1807–12 jours
Cyclopentolate0,5 %30–6024 heures30–6024 heures
Phényléphrine5 %15–605–7 heures4–6 heures
.
Collyres utilisés pour l'examen du fond d'œil ou réaliser un acte thérapeutique nécessitant une dilatation pupillaire
Plusieurs cas de figure peuvent se présenter selon l'âge du patient, s'il s'agit d'un adulte, d'un enfant ou d'un nouveau-né.
Tropicamide
Le tropicamide (fig. 22-1
Fig. 22-1
Structure du tropicamide.
) est un amide de l'acide tropique (acide alcool aromatique constitutif de l'atropine). C'est un puissant anticholinergique s'opposant aux effets muscariniques de l'acétylcholine.
Il détient un carbone asymétrique (astérisque sur la fig. 22-1
Fig. 22-1
Structure du tropicamide.
) et se compose donc de deux énantiomères. Pratiquement c'est le racémique, c'est-à-dire le mélange 1 pour 1 des formes (R) et (S), qui est utilisé en pharmacie.
Les indications du tropicamide sont la mydriase à visée diagnostique et la mydriase thérapeutique.
Chez un adulte, le tropicamide est généralement utilisé à raison de 1 à 2 gouttes instillées 15 minutes avant l'examen du fond d'œil. L'effet cycloplégique du tropicamide s'observe généralement 30 minutes après 4 à 6 instillations, l'accommodation redevenant normale dans les 4 à 5 heures. Le recul dont on dispose concernant son utilisation est considérable, puisque l'autorisation de mise sur le marché (AMM) date du 17 mai 1960. Ce collyre contient comme excipients de l'acide chlorhydrique, de l'eau stérile et du chlorure de benzalkonium.
Chez l'enfant, on peut également utiliser Mydriaticum® afin d'obtenir une mydriase pour un examen ou une chirurgie raison de 1 à 2 gouttes instillées 15 minutes avant l'examen du fond d'œil (à renouveler éventuellement toutes les 5 minutes, en ne dépassant pas 6 gouttes).
L'AMM de Mydriaticum® contre-indique ce médicament chez l'enfant de moins de 24 mois.
La molécule, par son action anticholinergique, a un effet parasympatholytique qui agit en inhibant la contraction du muscle sphincter de l'iris. La mydriase obtenue par ce moyen se maintient pendant environ 1 heure et demie, puis diminue ensuite progressivement, la pupille reprenant son diamètre initial après 5 à 8 heures.
Les différentes spécialités contenant du tropicamide sont les suivantes :
  • Mydriaticum® collyre 2 mg/0,4 ml (0,5 %);
  • Mydriaticum® 2 mg/0,4 ml, collyre en récipient unidose;
  • Mydrane® association de tropicamide 0,2 mg/ml, phényléphrine 3,1 mg/ml, lidocaïne 10 mg/ml utilisé par voie intracamérulaire. On injecte 0,2 ml de la spécialité soit : tropicamide 0,04 mg/0,2 ml, chlorhydrate de lidocaïne 2 mg/0,2 ml et chlorhydrate de phényléphrine 0,62 mg/0,2 ml;
  • Mydriasert® placé dans le cul-de-sac conjonctival inférieur 45 à 90 minutes avant la chirurgie de la cataracte. Mydriasert® contient 0,28 mg de tropicamide et 5,4 mg de chlorhydrate de phényléphrine.
La principale contre-indication à l'emploi du tropicamide est l'existence d'une chambre antérieure étroite avec un risque de glaucome aigu par fermeture de l'angle.
Les symptômes d'un surdosage du tropicamide par voie ophtalmique incluent des maux de tête, une tachycardie, une xérostomie, une sécheresse cutanée, une somnolence inhabituelle et des bouffées vasomotrices.
L'utilisation en cas de grossesse doit être prudente, même si aucun effet indésirable malformatif n'a été décrit dans ce contexte.
Le passage systémique dans la circulation générale du tropicamide peut entraîner des effets systémiques, notamment chez l'enfant et le sujet âgé. Ces effets peuvent être :
  • neurologiques : hyperexcitabilité, agitation, somnolence brutale, confusion et, plus rarement, à plus forte dose, convulsions et hallucinations;
  • digestifs à type de constipation chez le sujet âgé, et d'entérocolite nécrosante, de distension abdominale, d'iléus ou d'occlusion chez le nouveau-né prématuré.
L'utilisation doit aussi être prudente en cas d'adénome de la prostate.
Une « Lettre aux professionnels de santé» a été adressée en décembre 2018, information conjointe de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et des laboratoires Théa sur le Mydriaticum® 0,5 %, flacon de 10 ml (tropicamide) : « restriction des conditions de prescription et de délivrance au 1 er janvier 2019 – Information destinée aux médecins ophtalmologistes, généralistes, pharmaciens de ville et hospitaliers». Cette lettre mentionne un usage détourné du tropicamide chez les consommateurs d'opioïdes en raison des propriétés atropiniques de la molécule (sensation d'euphorie, de bien-être et d'hallucinations visuelles). Ces cas d'utilisation de tropicamide par voie intraveineuse ont été rapportés dès 2013 en Russie et en Italie, puis en France à partir de 2014. Cet usage détourné a conduit à une restriction des conditions de prescriptions et de délivrance au 1 er janvier 2019. Il est spécifié : « Une enquête d'addictovigilance, ouverte par l'ANSM, a confirmé le potentiel d'abus des collyres à base de tropicamide et plus particulièrement l'usage détourné de Mydriaticum® en flacon de 10 ml à des fins récréatives. Il est rappelé que l'administration répétée de tropicamide et la consommation de doses rapidement progressives favorisent l'apparition de manifestations cliniques atropiniques graves (rétention urinaire, iléus paralytique, etc.), avec atteintes neurologiques (troubles du comportement, pseudodémences, comas)».
Atropine
Structurellement, l'atropine (fig. 22-2
Fig. 22-2
Énantiomères R et S de l'atropine.
Dans les spécialités pharmaceutiques, l'atropine est le racémique optiquement inactif (mélange équimolaire des énantiomères lévogyre et dextrogyre).
) est un amide de l'acide tropique (acide alcool aromatique constitutif de l'atropine) avec une amine secondaire à noyau pyridine. Il s'agit d'un puissant agent anticholinergique s'opposant aux effets muscariniques de l'acétylcholine. C'est un alcaloïde tropanique présent à l'état naturel dans diverses plantes de la famille des Solanacées, comme la belladone, le datura, la jusquiame.
L'atropine est un antagoniste cholinergique qui agit en se fixant aux récepteurs muscariniques de l'acétylcholine dans le système nerveux central et périphérique.
Le collyre n'incluant que l'isomère lévogyre S-(–), autrement dit l'hyoscyamine, n'est plus commercialisé (collyre de sulfate de duboisine à 1 %).
La commercialisation du collyre d'homatropine à 1 % a également été interrompue.
Chez l'adulte, l'utilisation d'atropine à 0,3 %, 0,5 % et 1 % est possible, sous la forme d'un collyre de sulfate d'atropine. L'action anticholinergique de l'atropine entraîne une paralysie du sphincter irien et du corps ciliaire ayant pour effet l'obtention d'une mydriase et d'une cycloplégie.
Les collyres d'atropine (Alcon®) contiennent notamment du nitrate phénylmercurique, excipient à effet notoire; en revanche, la présentation à 1 % en récipients unidoses (Faure®) n'en contient pas.
  • 1 goutte de collyre Atropine à 0,3 % Alcon® contient 93 μg d'atropine.
  • 1 goutte de collyre Atropine à 0,5 % Alcon® contient 155 μg d'atropine.
  • 1 goutte de collyre Atropine à 1 % Alcon® contient 310 μg d'atropine.
  • 1 goutte de collyre (récipient unidose) Atropine à 1 % Faure® contient 500 μg d'atropine.
Les indications retenues pour les collyres d'atropine sont les suivantes :
  • dilatation pour l'examen ophtalmologique;
  • traitement des inflammations uvéales (visée antalgique) :
    • uvéites antérieures (iritis, iridocyclites) et postérieures;
    • réactions uvéales secondaires à une agression ou un traitement chirurgical.
  • cycloplégie pour réfraction (indispensable chez l'enfant strabique), en particulier en présence d'un strabisme accommodatif;
  • dans certains cas, utilisation pour réaliser une pénalisation optique dans le traitement de l'amblyopie, en particulier unilatérale.
Atropine 1 %
Le dosage à 1 % est réservé aux adultes et aux adolescents de 12 ans et plus. L'utilisation est contre-indiquée :
  • chez les enfants de moins de 12 ans;
  • au cours de la grossesse ou de l'allaitement, un passage dans le lait maternel pouvant entraîner un surdosage et des signes de toxicité neurologique chez le nourrisson;
  • chez les patients présentant un glaucome par fermeture de l'angle.
Les effets indésirables d'un surdosage en atropine, propres aux molécules ayant un effet anticholinergique, sont ceux décrits avec le tropicamide. Il faut par ailleurs prendre en considération l'existence d'éventuels médicaments atropiniques pris par voie générale (antidépresseurs imipraminiques, antihistaminiques H 1 atropiniques, antiparkinsoniens anticholinergiques, antispasmodiques atropiniques, disopyramide, neuroleptiques phénothiaziniques, ainsi que la clozapine) pour éviter le risque d'effets indésirables atropiniques.
Atropine 0,5 %
La présentation d'atropine 0,5 % est adaptée à l'enfant de 2–3 ans à 12 ans, la dose maximale ne devant pas excéder 1 goutte d'atropine à 0,5 % par œil, 3 fois par jour. Les effets indésirables ont été décrits ci-dessus. En raison de la présence de nitrate phénylmercurique, il existe un risque d'eczéma de contact et de dépigmentation.
Atropine 0,3 %
Les indications sont les mêmes que celles de l'atropine à 1 % et 0,5 % pour la population pédiatrique. Si ce collyre est utilisé chez les enfants de moins de 30 mois (hors AMM), il doit l'être à 1 goutte par œil 2 fois par jour sans dépasser 2 gouttes par œil 3 fois par jour. Chez les enfants de 30 à 36 mois, l'AMM admet l'indication de 1 goutte par œil 2 fois par jour sans dépasser 2 gouttes par œil 3 fois par jour. En raison de la présence de nitrate phénylmercurique, il existe un risque d'eczéma de contact et de dépigmentation du côté de l'instillation. Les flacons doivent être tenus hors de portée des enfants.
Cyclopentolate 0,5 %
Le cyclopentolate est un anticholinergique muscarinique (fig. 22-3
Fig. 22-3
Structure du cyclopentolate.
).
Le chlorhydrate de cyclopentolate (Skiacol®) est une molécule ayant des effets mydriatiques et cycloplégiques anticholinergiques par blocage du sphincter irien et du muscle ciliaire responsable de l'accommodation. C'est un cycloplégique très efficace.
Les excipients présents dans les spécialités de cyclopentolate sont l'acide borique, le chlorure de potassium, le chlorure de benzalkonium, l'édétate de sodium, le carbonate de sodium monohydraté et/ou l'acide chlorhydrique et l'eau purifiée.
Le Skiacol® est indiqué pour la mesure de la réfraction ou la dilatation préopératoire pour cataracte, ou pour la réalisation de la photocoagulation laser chez l'enfant de 1 an et plus, et chez l'adulte. Chez le jeune enfant de 1 à 3 ans, une seule instillation est recommandée alors que 2 instillations sont préconisées chez l'enfant de 3 ans ou plus si la mydriase est incomplète. Il doit être utilisé avec précaution chez les enfants atteints de trisomie 21, de lésions cérébrales ou de paralysie spastique, car chez ces enfants, comme chez l'enfant de moins de 1 an, l'absorption systémique de cyclopentolate peut entraîner des troubles du système nerveux central et/ou avoir une toxicité cardiovasculaire et gastro-intestinale. Son utilisation n'est pas recommandée chez la femme enceinte ou en cas d'allaitement.
Les contre-indications à l'utilisation du Skiacol® sont l'administration chez l'enfant de moins de 1 an et en cas de risque d'un glaucome par fermeture de l'angle.
Les principaux effets indésirables du Skiacol® sont neurologiques et psychiatriques, à type d'agitation, d'hyperexcitabilité, de confusion ou de somnolence brutale, d'amnésie rétrograde, de troubles de l'équilibre, de céphalée ou de vertige. Des convulsions ou hallucinations peuvent être observées à doses thérapeutiques. Une rougeur de la face, une tachycardie et une sécheresse buccale, des nausées et des vomissements peuvent aussi être observés. Ces effets indésirables surviennent généralement dans les 20 à 30 minutes qui suivent l'instillation et sont, en général, transitoires, cessant en 4 à 6 heures.
Phényléphrine
La phényléphrine (fig. 22-4
Fig. 22-4
Structure de la phényléphrine.
), ou néosynéphrine, appartient à la famille des phényléthylamines. Elle possède des propriétés essentiellement sympathicomimétiques, α-stimulantes, vasoconstrictrices (utilisée comme décongestionnant nasal) et mydriatiques. Sa structure est voisine de celle de l'adrénaline, à la différence près qu'elle ne possède qu'un groupement hydroxyle sur le noyau aromatique.
La phényléphrine (Néosynéphrine®) est disponible en collyres à la concentration de 10 %, 5 % et 2,5 %. Le principe actif, le chlorhydrate de phényléphrine, est un sympathomimétique α qui entraîne une mydriase par action sur le muscle dilatateur de l'iris.
La phényléphrine peut induire une réaction positive des tests pratiqués lors des contrôles antidopage chez les sportifs.
La présence de thiomersal parmi les excipients peut être responsable de conjonctivite allergique et d'une kératite ponctuée superficielle après instillation du collyre.
Phényléphrine à 10 %
L'indication de la phényléphrine (Néosynéphrine®) à cette concentration est l'obtention d'une mydriase thérapeutique, diagnostique ou préopératoire. À cette concentration, une goutte de Néosynéphrine® contient 4 mg de principe actif. Les excipients associés au chlorhydrate de phényléphrine sont l'acide borique, le thiomersal, l'édétate disodique et l'eau purifiée. Chez l'adulte, la mydriase est obtenue par 1 instillation dans l'œil à renouveler, sans dépasser 3 instillations, tandis que chez l'adolescent, 2 instillations au maximum sont recommandées. L'utilisation de Néosynéphrine® à 10 % est contre-indiquée :
  • de façon absolue chez l'enfant de moins de 12 ans (et non recommandée entre 12 et 18 ans);
  • en cas de risque de glaucome par fermeture de l'angle;
  • en cas de prise d'IMAO non sélectif;
  • en cas de pathologie cardiovasculaire ou cérébrovasculaire grave, en association avec d'autres traitements sympathomimétiques.
Afin d'éviter les effets systémiques de la phényléphrine, il est recommandé de comprimer l'angle interne de l'œil pendant 1 minute après chaque instillation en fermant la paupière et d'essuyer l'excédent de collyre. Les principaux effets indésirables sont locaux (conjonctivite allergique, kératite ponctuée superficielle, eczéma de contact) ou systémiques, avec des risques de poussée hypertensive, de tachycardie, de tremblements, pâleur ou céphalées. En cas de facteurs de risques cardiovasculaires préexistants, il existe un risque d'œdème pulmonaire, de syndrome coronaire aigu, d'infarctus du myocarde ou de troubles du rythme ou d'accident vasculaire cérébral.
Phényléphrine à 5 %
Les indications de la néosynéphrine à cette concentration sont les mêmes que celles de la Néosynéphrine® à 10 %. Les principales contre-indications à l'emploi de la Néosynéphrine® à 5 % sont :
  • la présence de facteurs de risques cardiovasculaires ou cérébrovasculaires;
  • l'âge (moins de 12 ans);
  • le risque de glaucome par fermeture de l'angle;
  • un traitement concomitant par IMAO non sélectif ou par sympathomimétiques.
À cette concentration, le traitement n'est pas recommandé pendant la grossesse et l'allaitement.
Phényléphrine à 2,5 %
Ses indications sont les mêmes qu'aux autres doses. Cette concentration est préconisée en pédiatrie. L'immaturité des muscles iriens chez le prématuré et le nouveau-né rend l'emploi de la Néosynéphrine® à faible concentration utile, en association avec le tropicamide, pour la réalisation du fond d'œil. La Néosynéphrine® 2,5 % peut être utilisée à cette concentration chez le prématuré, le nouveau-né, le nourrisson et l'enfant de 2 à 12 ans. Chez le prématuré, le nouveau-né et le nourrisson, la dose recommandée est d'une seule goutte dans l'œil. Dans le cadre du dépistage de la rétinopathie du prématuré, on peut utiliser l'association d'une seule goutte (non renouvelée) de Néosynéphrine® 2,5 % combinée avec l'instillation de 1 goutte de tropicamide instillée à trois reprises. Dans le cadre de la surveillance de la rétinopathie du prématuré, la Néosynéphrine® 2,5 % peut avoir des effets hémodynamiques liés à une puissante vasoconstriction. Elle peut ainsi entraîner une poussée d'hypertension artérielle, un malaise, des pauses respiratoires, des bradycardies profondes et une désaturation. Il est recommandé de surveiller le nouveau-né ou le nourrisson par monitorage cardiorespiratoire et contrôle tensionnel durant au moins 30 minutes suivant l'instillation.
Collyres d'atropine utilisés pour limiter la progression de la myopie
Les effets bénéfiques de l'atropine sur la progression de la myopie sont connus depuis longtemps [1]. Le regain d'intérêt pour ce médicament est lié au fait que son efficacité sur la progression de la myopie a été récemment démontrée pour des concentrations très faibles engendrant assez peu d'effets indésirables, ce qui rend possible son utilisation en pratique quotidienne chez l'enfant myope.
L'utilisation d'atropine à faible concentration chez un enfant myope peut se discuter dans un contexte de progression de la myopie documentée par une augmentation de la myopie de plus de 0,50 D/an en équivalent sphérique, mesurée sous cycloplégie. L'atropine diluée à 0,01 %, 0,025 % ou à 0,05 % représente actuellement le principal moyen pharmacologique de lutte contre la progression de la myopie chez l'enfant.
Les principaux inconvénients sont que les préparations disponibles sont, actuellement, strictement hospitalières et que leur stabilité est relativement limitée, ce qui nécessite un approvisionnement régulier en cours de traitement. Des formulations commerciales devraient être mises sur le marché à brève échéance en France. Des collyres d'atropine à faibles concentrations de 0,125 à 0,01 % sont déjà commercialisés en Asie.
L'étude CHAMP ( Childhood Atropine for Myopia Progression ), un essai clinique de phase III du NVK-002, avec de l'atropine à 2 concentrations versus placebo, actuellement menée aux États-Unis et en Europe, devrait permettre dans les prochains mois de déposer une demande d'AMM européenne.
Deux autres essais sont effectués en France : au CHU de Strasbourg, contrôle de la myopie progressive de l'enfant au moyen d'un collyre d'atropine à 0,01 %; au CHU de Saint-Étienne, traitement de la myopie évolutive au moyen d'un collyre d'atropine à 0,01 %.
La figure 22-5
Fig. 22-5
Proposition d'algorithme de freination de la myopie par atropine diluée.
D'après Wu et al. [2].
propose un algorithme décisionnel pour l'utilisation de l'atropine à faible concentration visant à réduire la progression de la myopie chez l'enfant.
Le profil d'innocuité et d'efficacité de l'atropine 0,01 % a été démontré à 5 ans, avec un bon profil d'innocuité et un effet rebond moindre par rapport à des concentrations plus élevées dans l'étude ATOM2 menée à Singapour [3]. Une autre étude réalisée en Chine a démontré qu'une concentration plus élevée d'atropine (0,05 et 0,025 %) avait plus d'efficacité que la concentration de 0,01 %, avec un bon profil de sécurité, la concentration de 0,025 % ayant un effet similaire sur la réduction de la progression de la myopie que la concentration de 0,05 % (p > 0,1 à 2 ans) [4]. Cependant, l'origine ethnique est un facteur majeur en termes de taux de progression de la myopie, les enfants d'Asie de l'Est progressant plus rapidement que ceux d'ascendance européenne [5]. En effet, nous avons observé un taux de progression de la myopie de –0,43 et –0,42 D/an dans les tranches d'âge 7–9 et 10–12 ans dans une étude publiée avec une population européenne [6], tandis que les taux rapportés dans différents essais cliniques menés en Asie (Taïwan, Singapour, Chine et Hong Kong) varient de –0,6 D/an à –2,00 D/an dans des tranches d'âge similaires [7-8-9-10-11].
Les risques et les effets indésirables possibles des gouttes d'atropine pour le contrôle de la myopie ont été largement étudiés au cours de l'étude LAMP, dans laquelle un groupe d'individus (n = 108 enfants) a reçu de l'atropine à 0,025 % pendant 2 ans [4]. Dans cette étude, une conjonctivite allergique a été rapportée chez 5,8 % des participants à 1 an et 11,6 % d'entre eux à 2 ans. Le taux de photophobie à 2 ans était de 4,7 % pour le groupe atropine 0,025 % (8,6 % pour le groupe atropine 0,05 % et 5,5 % pour le groupe atropine 0,01 %). La perte d'amplitude d'accommodation était de –1,66 D dans le groupe atropine 0,025 % à 2 ans, similaire aux résultats de la première année. Dans cette étude, l'acuité visuelle et la qualité de vie liée à la vision n'ont pas été affectées par l'utilisation d'atropine selon les auteurs à 2 ans de suivi. À un an, les résultats suggèrent que la vision et la qualité de vie des sujets recevant 0,05 %, 0,025 % et 0,01 % d'atropine étaient similaires à celles des sujets recevant un placebo [10].
Les traitements freinateurs de la myopie par atropine sont prescrits en général chez des enfants de plus de 4 ans et jusqu'à 12–15 ans.
Conclusion
Les collyres dilatateurs de l'iris, agents à action anticholinergique ou sympathomimétique, peuvent avoir des effets indésirables potentiellement graves, notamment chez les patients aux antécédents cérébrovasculaires et chez les enfants jeunes. Il est important de se conformer aux prescriptions de l'autorisation de mise sur le marché afin de les utiliser en conciliant efficacité thérapeutique et sécurité d'emploi.
22.2. Myotiques et médicaments de la presbytie

F. Chast

Introduction
Avec le vieillissement, les performances accommodatives diminuent. La presbytie, défaut de réfraction de l'œil dû à une diminution du pouvoir accommodatif, est une conséquence de ce vieillissement. Elle se traduit par une gêne à la vision de près qui rend indispensable le port de verres correcteurs. Des tentatives de corrections « pharmacologiques» de la presbytie par l'instillation de gouttes qui réduisent le diamètre pupillaire et/ou réduisent la rigidité du cristallin font l'objet de recherches actives et d'essais cliniques. Un collyre myotique a reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour réduire la presbytie aux États-Unis en 2021, laissant entrevoir des mises sur le marché dans d'autres pays, y compris en Europe.
La pilocarpine, myotique
La pilocarpine, isolée au XIX e siècle, est un alcaloïde dérivé de l'imidazole, extrait des feuilles du Jaborandi ( Pilocarpus microphyllus ), arbuste d'Amérique latine (voir aussi chapitre 18). La pilocarpine (fig. 22-6
Fig. 22-6
Structure de la pilocarpine.
) naturelle est la (3S, 4R)-(+) pilocarpine. Sa teneur dans la plante est inférieure à 1 %.
C'est un agoniste des récepteurs muscariniques M 3 de l'acétylcholine. Elle est efficace dans le traitement du glaucome par fermeture de l'angle et stimule la production des glandes salivaires.
Les collyres de pilocarpine sont les seuls collyres d'alcaloïde parasympathomimétique actuellement commercialisés et ne sont plus disponibles que sous la forme de chlorhydrate de pilocarpine à 2 % (flacon) et de nitrate de pilocarpine à 1 % et 2 % (unidoses pour usage hospitalier).
La pilocarpine étant à la fois hydrophile et liposoluble, elle pénètre bien la cornée et le maximum de concentration est obtenu au bout de 20 minutes. La pharmacocinétique de la pilocarpine est mélanine-dépendante (en raison de sa fixation sur le pigment).
C'est en 1973 que les premiers travaux visant à évaluer l'efficacité de la pilocarpine dans le traitement de la presbytie ont été publiés. La mesure par biométrie ultrasonique à haute résolution de la dimension de la chambre antérieure et du cristallin de sujets âgés de de 60 à 80 ans presbytes a montré que l'instillation topique de chlorhydrate de pilocarpine à 2 % entraînait, dès la 15 e minute, sous l'effet de la pilocarpine, un épaississement axial du cristallin (en moyenne 0,25 mm) et une diminution de la profondeur de la chambre antérieure (en moyenne 0,19 mm), avec un effet maximal entre la 45 e et la 60 e minute après l'instillation [12].
Dès lors, de nombreuses études expérimentales et cliniques (y compris chez des patients glaucomateux) ont été réalisées, visant à contrecarrer la perte progressive de l'élasticité de la capsule postérieure du cristallin et la perte d'efficacité de la contraction du corps ciliaire. Lors d'une administration de pilocarpine, le muscle ciliaire se raccourcit, devient plus étroit et plus petit, mais les réponses contractiles à la pilocarpine diminuent avec l'âge à un rythme similaire à celui du déclin accommodatif [13]. Ces constatations ont incité à orienter les recherches sur une véritable « pharmacologie du muscle ciliaire» [14].
La pilocarpine, médicament de la presbytie
Pilocarpine à 1,25 %
La pilocarpine à 1,25 % est commercialisée aux États-Unis (depuis décembre 2021), après approbation de la Food and Drug Administration (FDA), sous le nom de Vuity® (AGN-190584), avec comme indication le traitement de la presbytie de l'adulte. C'est un collyre administré en une goutte par jour utilisant une technologie PhAST permettant un ajustement rapide au pH physiologique du film lacrymal. C'est, à ce jour, le seul médicament approuvé par la FDA dans cette indication. Un dossier a été déposé pour faire évoluer l'AMM américaine pour une administration de ce collyre 2 fois par jour.
Les essais cliniques ont montré que la vision de près n'était améliorée que pour une proportion modeste de presbytes : en moyenne, 22,5 % des patients ont connu une amélioration (gain de 3 lignes d'acuité visuelle) par rapport au placebo [15]. Cette étude a fait l'objet de diverses critiques : les résultats sont peu précis sur la mesure du diamètre pupillaire et l'amélioration de l'acuité visuelle; les conditions de luminosité ont été imparfaitement définies; les évaluations ont été effectuées dans des conditions photopiques (forte luminosité) et mésopiques (luminosité moyenne), ce qui rend les résultats plus favorables au médicament étudié qu'au placebo. De ce point de vue, l'évaluation du collyre à 1,25 % par rapport à un collyre de pilocarpine à 1 %, disponible depuis de nombreuses décennies, aurait été riche d'enseignements. Par ailleurs, ni l'impact du médicament sur la vision nocturne, ni l'impact du rétrécissement de la pupille sur l'acuité de la vision à distance n'ont été évalués. Le collyre de pilocarpine à 1,25 % est bien toléré et son effet dure plusieurs heures. Toutefois, le prix du collyre (80 dollars par mois) semble difficilement compatible avec son usage extensif. Au total, cette approche thérapeutique n'est utile que pour les patients qui souhaitent différer ou suspendre brièvement la « supplémentation dioptrique» de leur accommodation défaillante [16].
Pilocarpine microdosée
Microline®, de la firme Eynovia, est une formulation « microdosée» de pilocarpine dispensée au moyen d'un dispositif Optejet® (projection sur la cornée de microgouttelettes) qui n'administre que 1/5 e de la dose habituelle de pilocarpine délivrée par une goutte de collyre, ce qui pourrait éliminer le risque de surdosage du médicament. Cette spécialité est en cours d'essai de phase III.
Pilocarpine et diclofénac
Il a été montré que la stimulation parasympathique par la pilocarpine générait une contraction spasmodique du muscle ciliaire, modifiant l'épaisseur du cristallin, ce qui contribue à augmenter la profondeur de champ. Cependant, cette amélioration de la vision de près est de nature à diminuer la vision de loin. Or, en associant un AINS à un agoniste parasympathique, l'intensité de la contraction de la pupille et du muscle ciliaire est modérée, ce qui permet au cristallin de changer de forme et de positionnement, sans dégrader les performances de vision à toutes les distances. Cette option a été développée et brevetée par de nombreuses équipes, mais elle a été popularisée sous le nom de « méthode de Giovanna Benozzi» (Buenos Aires, Argentine). La stimulation par la pilocarpine est associée à l'administration d'un anti-inflammatoire non stéroïdien, le diclofénac [17]. L'équipe de Benozzi a publié une étude rétrospective sur une centaine de patients âgés de 45 à 50 ans, traités pendant 5 ans par un collyre associant pilocarpine 1 % et diclofénac 0,1 %, administré 3 fois par jour. Chez environ 20 % des patients, une douleur à l'instillation était signalée, mais l'abandon du traitement n'a été enregistré que chez un seul patient. Les effets ont été présentés comme très bénéfiques.
Combinaison de pilocarpine, phényléphrine, népafénac, phéniramine et naphazoline
Un traitement pharmacologique plus complexe a été décrit en 2017 et les résultats ont été publiés à la suite d'une étude pilote prospective impliquant 14 sujets presbytes âgés de 41 à 55 ans [18]. Il s'agit d'une combinaison pharmacologique de principes actifs « complémentaires», faiblement dosés : pilocarpine 0,247 %, phényléphrine 0,78 %, népafénac 0,023 %, phéniramine 0,034 % (ces trois derniers principes actifs s'opposent au risque de spasme du muscle ciliaire) et naphazoline 0,003 % (qui stimule la libération d'acétylcholine, ce qui renforce l'effet relaxant de la pilocarpine sur la pupille) avec un excipient à base de polyéthylène glycol 0,09 % (pour son effet lubrifiant). Selon la firme Presbyopia Therapies, le choix de cette combinaison est justifié parce qu'elle stimule la contraction du corps ciliaire en maintenant une variation physiologique du diamètre de la pupille, ce qui éviterait une dégradation de la vision nocturne, permettrait une « mise au point» efficace pour la vision de près, et une vision convenable à moyenne et longue distance. Lors des essais préliminaires sur des patients âgés de 46 à 63 ans, l'amélioration de l'acuité visuelle a varié entre 3 et 7 lignes sur l'échelle de Jaeger sans compromettre la vision de loin.
Autres médicaments
Carbachol, brimonidine
Le contrôle pharmacologique de la presbytie par l'association de carbachol 2,25 % et de brimonidine 0,2 % a fait l'objet d'un essai en 2015 [19] (voir aussi chapitre 18). Il s'agissait d'une étude prospective randomisée en double insu, contrôlée par placebo, portant sur 48 sujets emmétropes et presbytes âgés de 43 à 56 ans. Celle-ci visait à évaluer l'efficacité de cette association administrée une fois par jour pendant 3 mois. Le principe de cette association est fondé d'une part, grâce au carbachol, parasympathomimétique, sur la stimulation parasympathique et l'installation d'un myosis qui accroît la profondeur de champ; et, d'autre part, grâce à la brimonidine, agoniste α-adrénergique, sur la prolongation et la potentialisation des effets du carbachol. En pratique, on observe une amélioration moyenne de l'acuité visuelle de près, non corrigée, de 4 lignes (mesurée sur l'échelle de Jaeger) 1 heure après l'instillation du collyre, et une régression progressive de l'effet à 1 à 2 lignes d'amélioration à la 10 e heure, sans aggravation de l'acuité visuelle de loin non corrigée, ni effet secondaire significatif. Une sensation de brûlure est rarement rapportée; des maux de tête ont été signalés chez 10 % des sujets; et, temporairement, une vision plus difficile en basse luminosité a été rapportée pendant les deux premières semaines. Ces résultats ont majoritairement permis l'abandon des lunettes de correction de la presbytie.
Acéclidine
Le PRX-100® (Presbyopia Therapies) a été développé pour induire un myosis pupillaire réversible qui devrait améliorer la vision de près grâce à une profondeur de champ accrue. L'acéclidine, utilisée dans le traitement du glaucome, a, dans le cadre de la presbytie, un début d'action à la 30 e minute qui dure environ 4 heures (voir aussi chapitre 18). Le collyre doit être utilisé dans les deux yeux.
Autres médicaments en cours d'évaluation
CSF-1
C'est un agent parasympathomimétique associé à un AINS dans un véhicule à base d'huile qui ajoute au confort d'administration du collyre. À l'heure actuelle, la firme Orasis Pharmaceuticals n'a pas divulgué la nature du principe actif du CSF-1.
Acide lipoïque
Un collyre dérivé d'acide lipoïque (fig. 22-7
Fig. 22-7
Structure de l'acide lipoïque.
) a été développé par la firme Encore Vision afin de modifier la structure des protéines du cristallin pour lesquelles la formation de ponts disulfures est contributive de la rigidité. Ainsi, l'acide lipoïque contribuerait à « ramollir» le cristallin, préservant ainsi sa capacité naturelle de s'adapter en contribuant aux phénomènes d'accommodation. En 2016, la société a commencé un essai clinique de phase 1/2 de 90 jours incluant 66 sujets presbytes âgés de 45 à 55 ans. Par ailleurs, sous le nom UNR844-Cl, un ester de l'acide R-lipoïque et de choline d'origine naturelle fait l'objet d'évaluations. L'UNR844 cible de la même manière la flexibilité et la capacité d'adaptation du cristallin, rompant les liaisons disulfures qui contribueraient au durcissement du cristallin au fil du temps. Le cristallin devient plus souple et retrouve une certaine fonctionnalité. Actuellement, le fabricant se prépare à mener une étude de détermination de la dose efficace, en phase 2b, fondée sur les résultats des études de phase 1 et 2a.
Conclusion
Le contrôle pharmacologique de la presbytie est une option intéressante pour les personnes atteintes de presbytie et dépendantes de leurs lunettes pour la vision de près. Malgré l'intérêt du sujet, seules quelques publications sont disponibles. Les composés pharmacologiques analysés visent à cibler un ou plusieurs facteurs impliqués dans le processus de la vision de près. Il faut bien reconnaître, toutefois, que les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Les limites de ces collyres reposent sur leur mauvaise adaptation au cas particulier de chacun, sur une efficacité optimale chez les patients les plus jeunes (40 à 50 ans), sur l'existence d'effets indésirables souvent rédhibitoires et sur la difficulté occasionnée pour la vision nocturne. Enfin, chez les patients ayant un début de cataracte, le handicap de la vision en cas de faible luminosité est malheureusement renforcé. Le contrôle pharmacologique de la presbytie est une alternative possible, mais actuellement excessivement coûteuse et peu adaptée aux besoins cliniques.
Bibliographie
Les références peuvent être consultées en ligne à l'adresse suivante : http://www.em-consulte.com/e-complement/477020 .
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