Retour
Chapitre 10
Antibiotiques en collyres et pommades

P. Robert, M. Rocher, L. Béral, P.-Y. Robert

Introduction
Lors de la révision d'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour les antibiotiques locaux en 2002 par l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), beaucoup d'antibiotiques topiques (notamment cutanés) ont vu leur autorisation supprimée, en raison notamment de la nécessité d'un traitement systémique pour atteindre les concentrations minimales inhibitrices (CMI) des germes au lieu de l'infection, et des risques de sélection de mutants résistants. Tous les collyres et pommades ont été conservés, parce qu'ils ont tous montré des concentrations efficaces pour traiter les infections de surface oculaire, et parce que, bien utilisés, ils sont à même d'éradiquer la surface oculaire des germes ciblés.
Nous décrivons dans ce chapitre les molécules disponibles par voie oculaire en 2024, leurs caractéristiques bactériologiques et pharmacocinétiques, et les précautions recommandées dans leur utilisation.
Molécules disponibles
Les antibiotiques disponibles dans le commerce en France en 2024 sont détaillés dans le tableau 10-1
Tableau 10-1
Collyres et pommades antibiotiques à usage ophtalmologique disponibles en France en officine, en 2024 [24].
FamilleMoléculeNom commercial et présentationConservateurConditionnement
MacrolidesAzithromycineAzyter® 15 mg/g collyre NonUnidoses
FluoroquinolonesNorfloxacineChibroxine® 0,3 % collyre Chlorure de benzalkoniumFlacon
CiprofloxacineCiloxan® 0,3 % collyre/pommade Chlorure de benzalkonium (collyre)Flacon
OfloxacineExocine® 0,3 % collyre Chlorure de benzalkoniumFlacon
Monoox® 1,5 mg/0,5 ml NonUnidoses
Quinofree® 1,5 mg/0,5 ml NonUnidoses
AminosidesTobramycineTobrabact® 0,3 % Chlorure de benzalkoniumFlacon
Tobrex® 0,3 % collyre/pommade Chlorure de benzalkoniumFlacon (collyre)
AutresTétracyclineAuréomycine Evans® 1 % pommade NonTube
Acide fusidiqueFucithalmic® 1 % gel Chlorure de benzalkoniumTube
RifamycineRifamycine Chibret® 1 MUI/100 g collyre/pommade NonFlacon (collyre)
Associations d'antibiotiquesNéomycine + polymyxine B Atébémyxine® collyreChlorure de benzalkoniumFlacon
Cébémyxine® collyreChlorure de benzalkoniumFlacon
Associations avec un anti-inflammatoireTobramycineDexaméthasoneTobradex® collyreChlorure de benzalkoniumFlacon
TobramycineDexaméthasoneTodexal® collyreChlorure de benzalkoniumFlacon
NéomycineDexaméthasoneChibro-Cadron® collyreBromure de benzododéciniumFlacon
FramycétineDexaméthasoneFrakidex® collyre/pommadeChlorure de benzalkonium (collyre)Flacon (collyre)
Néomycine + polymyxine B DexaméthasoneMaxidrol® collyre/pommadeChlorure de benzalkonium (collyre)Flacon (collyre)
OxytétracyclineDexaméthasoneSterdex® pommadeNonCapsule
NéomycineTriamcinoloneCidermex® pommadeNonTube
. La pharmacopée actuelle offre une certaine diversité en collyres ou pommades, étendue aux macrolides avec l'azithromycine en 2007. Mais ces 20 dernières années ont également vu supprimées d'autres molécules telles que la colimycine (Bacicoline®, retirée du marché en 2004 pour raisons économiques car trop peu prescrite) et le chloramphénicol (Cébénicol®, retiré du marché car son administration systémique a été reconnue responsable d'aplasies médullaires, mais pas son instillation en collyre), alors qu'il figure toujours parmi les médicaments autorisés de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), et que de nombreux pays occidentaux continuent de l'utiliser largement [1].
Efficacité microbiologique et pression d'émergence de mutants résistants
L'efficacité d'un traitement antibiotique topique repose sur l'adéquation entre la bactérie ciblée et le traitement antibiotique prescrit. Le tableau 10-2
Tableau 10-2
Spectre des antibiotiques utilisés en ophtalmologie (d'après [1]) *.
Fluoroquinolone (FQ)Acide fusidiqueAminosidesChloramphénicolRifampicineTétracyclineMacrolides
Cocci à Gram positifStaphylocoque+++++
StreptocoqueNouvelles FQ++++
EntérocoqueNouvelles FQ+
Bacille à Gram négatifEntérobactérie groupe 1 ++++
Entérobactérie groupe 2 ++
Entérobactérie groupe 3 ++
Pseudomonas aeruginosa++
Haemophilus influenzae+++++
*Pour les bactéries sauvages. Le tableau ne tient pas compte de l 'évolution des résistances.
montre les spectres d'action, et le tableau 10-3
Tableau 10-3
Modes d'actions, bactéricidie et résistances des antibiotiques utilisés en ophtalmologie (d'après [1]).
Mécanisme d'actionMode d'actionBactéricidieRésistance
FluoroquinolonesInhibition de la topo-isomérase IV et de l'ADN gyrase Surtout concentration-dépendantBactéricideMutation du gène
AminosidesInhibition de la synthèse protéique (sous-unité 30S)Surtout concentration-dépendantBactéricideAcquisition de plasmides ou de transposons ou mutation
Acide fusidiqueInhibition de la synthèse protéiqueBactériostatiqueMutation du gène
TétracyclineInhibition de la synthèse protéique (sous-unité 30S) BactériostatiqueAcquisition de gènes
ChloramphénicolInhibition de la synthèse protéique (sous-unité 50S) Bactériostatique/bactéricideAcquisition de plasmides
RifampicineInhibition de la synthèse de l'ARNmSurtout temps-dépendantBactéricideMutation du gène
MacrolidesInhibition de la synthèse protéique (sous-unité 50S) Surtout temps-dépendantBactériostatiqueMutation de la cible/inactivation
GlycopeptidesInhibition de la synthèse de la paroi bactérienne (blocage de la synthèse du peptidoglycane) Surtout temps-dépendantBactéricideOpérons (gènes codant pour des molécules sans affinités pour les glycopeptides)
les modes d'action et modes de résistance des bactéries, pour les différentes molécules disponibles.
L'apparition de mutants résistants dans l'écologie bactérienne mondiale a suivi la généralisation d'une prescription massive des antibiotiques depuis les années 1960. Ainsi, Knauf et al., dans une étude rétrospective portant sur 35308 prélèvements, ont montré une diminution de la sensibilité de six groupes de germes de référence à la ciprofloxacine entre 1988 et 1997 : Pseudomonas aeruginosa , Staphylococcus aureus , staphylocoques à coagulase négative, Enterococcus spp., Acinetobacter anitratus et Enterobacter cloacae [2].
Dans une autre étude rétrospective portant sur 1053 prélèvements provenant de kératites bactériennes entre 1993 et 1997, Goldstein et al. ont montré une augmentation du pourcentage de Staphylococcus aureus résistants à la ciprofloxacine et à l'ofloxacine [3].
Adebayo et al. ont montré, sur 20180 prélèvements réalisés à New York entre 1997 et 2008, une augmentation significative du taux de Staphylococcus aureus résistants à la méticilline, ainsi qu'une augmentation significative de la résistance à d'autres antibiotiques comme la tétracycline, l'érythromycine ou le cotrimoxazole [4].
Enfin, à Toronto, Lichtinger et al. ont montré, sur 1701 prélèvements réalisés entre 2000 et 2010, une augmentation de la résistance à la méticilline [5].
Ce phénomène est particulièrement inquiétant lorsqu'on considère qu'aucune nouvelle classe thérapeutique n'est maintenant apparue sur le marché depuis le linézolide en 2001.
L'apparition des mutants résistants peut être limitée par une utilisation raisonnée et rigoureuse des antibiotiques en collyres et en pommades, notamment au travers de quelques règles simples :
  • ne traiter par antibiotiques que les infections bactériennes avérées;
  • toujours prescrire un antibiotique dont le spectre est adapté à la bactérie ciblée;
  • toujours traiter avec une dose efficace d'emblée, et sur une durée suffisamment longue, pour s'assurer de la destruction de toutes la population bactérienne ciblée.
Pharmacocinétique
Collyres avec AMM
L'administration d'un antibiotique en collyre ou pommade permet d'obtenir au niveau de la surface oculaire des concentrations très supérieures à la CMI des bactéries ciblées, si bien que les infections de la surface oculaire posent rarement des problèmes de pharmacocinétique (les échecs sont beaucoup plus souvent liés à des problèmes d'observance).
Il en va différemment des infections cornéennes stromales et intraoculaires, pour lesquelles la pharmacocinétique des antibiotiques topiques peut être déterminante.
La pénétration intracornéenne des antibiotiques est conditionnée par la lipophilie et le faible poids moléculaire, et peut être augmentée en cas d'altération de l'épithélium cornéen, ou avec un excipient visqueux qui augmente le temps de contact de la molécule.
Ainsi, les fluoroquinolones de 3 e et 4 e génération [6], l'acide fusidique [7], le chloramphénicol [8], les tétracyclines [1], la rifamycine [9], le linézolide [10] ont une bonne pénétration intracornéenne, voire intraoculaire. Plusieurs études ont même rapporté des concentrations intravitréennes efficaces, après administration de fluoroquinolones de 4 e génération en collyre (moxifloxacine ou gatifloxacine) [11-12-13], sans toutefois atteindre les concentrations d'antibiotiques délivrées en injections intraoculaires.
À l'inverse, la pénétration intracornéenne ou intraoculaire est mauvaise pour les molécules de haut poids moléculaire, telles que les aminosides , même si des traces de gentamicine et de tobramycine ont été détectées dans l'humeur aqueuse après administration avec des lentilles de contact [ 14]. De la même façon, la polymyxine B , grosse molécule (1200 kDa), n'a aucune pénétration intracornéenne.
Les macrolides sont également des molécules de hauts poids moléculaires, avec cependant une certaine pénétration intracornéenne pour l'azithromycine [15]. Ils possèdent une importante rémanence tissulaire. Cochereau et al. ont en effet retrouvé des doses thérapeutiques d'azithromycine sur la surface oculaire 7 jours après un traitement de 3 jours par collyre à 1,5 % [ 16]. Les macrolides sont ainsi connus comme des « faux traitements courts», ce qui explique les durées courtes de traitements de leur AMM (3 jours pour l'azithromycine).
Collyres renforcés
La fabrication, par les pharmacies hospitalières, de collyres à partir des solutions injectables d'antibiotiques permet d'obtenir des concentrations très importantes au niveau de la surface oculaire de beaucoup de molécules. Il s'agit de préparations extemporanées avec une stabilité limitée. Le tableau 10-4
Tableau 10-4
Préparations antibiotiques utilisables sous forme de collyres renforcés (d'après [6]).
FamilleDCIConcentrationSolvantDurée de conservation
Bêta-lactaminesAmpicilline50 mg/ml NaCl 0,9 % 4 heures
Céphazoline50 mg/ml NaCl 0,9 % 3 jours
Ceftazidime12,5–50 mg/ml NaCl 0,9 % 10 jours
Céfotaxime50 mg/ml BSS7 jours
Ticarcilline7 mg/ml NaCl 0,9 % 15 jours
Pipéracilline20 mg/ml NaCl 0,9 % 7 jours
Imipénème2–5 mg/ml NaCl 0,9 % 3 jours
GlycopeptidesVancomycine50 mg/ml Eau PPI30 jours
AminosidesGentamicine15 mg/ml NaCl 0,9 % 7 jours
Amikacine25 ou 50 mg/ml NaCl 0,9 % 7 jours
Tobramycine20–50 mg/ml NaCl 0,9 % 3 jours
PolypeptidesBacitracine5000 ou 10000 UI/ml NaCl 0,9 % 7 jours
Colimycine125000 UI/ml NaCl 0,9 % 3 jours
OxazolidinoneLinézolide2 mg/ml NaCl 0,9 % 7 jours

BSS : balanced salt solution; DCI : dénomination commune internationale.


donne les doses de préparation pour les molécules les plus utilisées.
Effets secondaires des antibiotiques en collyres
Peu d'effets secondaires locaux ont été décrits après instillation de collyres antibiotiques.
L'allergie au principe actif n'a été décrite que pour la néomycine, sans compter les nombreux cas d'intolérance aux conservateurs [17].
Un cas de conjonctivite pseudomembraneuse a été rapporté après traitement par gentamicine topique [18].
De rares cas de sténose canaliculaire acquise après traitement topique ont été décrits avec le chloramphénicol et la tobramycine [19], ou encore avec des collyres fortifiés [20].
Enfin, on peut rappeler les dépôts blanchâtres superficiels que peuvent laisser la cristallisation des fluoroquinolones après instillation en collyre (ciprofloxacine, gatifloxacine ou norfloxacine) [21-22-23].
Cas de la femme enceinte ou allaitante
Comme tous les médicaments topiques ophtalmologiques, l'instillation des collyres et pommades antibiotiques occasionne un passage systémique qui doit inciter à la prudence chez la femme enceinte ou allaitante. Des recommandations en la matière ont été rédigées par l'AMM et par le Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT), et sont résumées dans le tableau 10-5
Tableau 10-5
Prescription d'antibiotique local au cours de la grossesse ou de l'allaitement , selon les recommandations de l'AMM et du CRAT (d'après [6]).
MoléculesGrossesseAllaitement
AMMCRATAMMCRAT
AzithromycineAutoriséeAutoriséeAutoriséeAutorisée, sauf traitement concomitant par cisapride
NorfloxacineAutorisée si indispensableAutoriséeDéconseillée ou contre-indiquéAutorisée
CiprofloxacineAutorisée si indispensableAutoriséeDéconseillée ou contre-indiquéeAutorisée
OfloxacineAutorisée si indispensableAutoriséeDéconseillée ou contre-indiquéeAutorisée
GentamicineDéconseillée ou contre-indiquéeAutoriséeAutoriséeAutorisée, sauf prématurité ou altération de la fonction rénale de l'enfant
TobramycineDéconseillée ou contre-indiquéeAutoriséeAutoriséeAutorisée, sauf prématurité ou altération de la fonction rénale de l'enfant
Néomycine + polymyxine B Déconseillée ou contre-indiquéeAutoriséeAutoriséeAbsence de données
TétracyclineDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de donnéesDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de données
Acide fusidiqueAbsence de donnéesAutoriséeAbsence de donnéesAbsence de données
RifamycineAutorisée si indispensableAbsence de donnéesDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de données
Bacitracine + colistine/hydrocortisone Déconseillé ou contre-indiquéAbsence de donnéesDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de données
Néomycine/dexaméthasoneDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de donnéesAutorisée courte durée (10 jours au maximum) Absence de données
Framycétine/dexaméthasoneDéconseillée ou contre-indiquéeAutoriséeDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de données
Néomycine + polymyxine B/dexaméthasone Déconseillée ou contre-indiquéeAbsence de donnéesDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de données
Oxytétracycline/dexaméthasoneDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de donnéesDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de données
Tobramycine/dexaméthasoneDéconseillée ou contre-indiquéeAutoriséeDéconseillée ou contre-indiquéeAutorisée
Gentamycine/indométacineDéconseillée ou contre-indiquée à partir du 6 e mois Possible en durée brève, à éviter de principeDéconseillée ou contre-indiquéeAbsence de données

AMM : autorisation de mise sur le marché; CRAT : Centre de référence sur les agents tératogènes.


. Les antibiotiques « à éviter par prudence» sont des molécules qui seraient contre-indiquées par voie systémique, mais dont les concentrations sanguines après instillation topique sont si faibles qu'aucune littérature n'a documenté un risque. Lorsque l'on prescrit ces molécules, on peut garder en tête que le passage systémique augmente avec la dose et la fréquence d'instillation, et diminue lorsque l'on comprime l'appareil lacrymal dans la minute qui suit l'instillation.
Bibliographie
[1]
Robert P, Rocher M, Beral L, Robert PY. Antibiothérapie locale en ophtalmologie. EMC Ophtalmologie, 21-780-A-20, 2022.
[2]
Knauf HP, Silvany R, Southern PM, et al. Susceptibility of corneal and conjunctival pathogens to ciprofloxacin. Cornea 1996 ; 15(1) : 66-71.
[3]
Goldstein MH, Kowalski RP, Gordon YJ. Emerging fluoroquinolone resistance in bacterial keratitis : a 5-year review1. Ophthalmology 1999 ; 106(7) : 1213-318.
[4]
Adebayo A, Parikh JG, McCormick SA, et al. Shifting trends in in vitro antibiotic susceptibilities for common bacterial conjunctival isolates in the last decade at the New York Eye and Ear Infirmary. Graefes Arch Clin Exp Ophthalmol 2011 ; 249(1) : 111-9.
[5]
Lichtinger A, Yeung SN, Kim P, et al. Shifting trends in bacterial keratitis in Toronto. Ophthalmology 2012 ; 119(9) : 1785-90.
[6]
Debellemanière G, Saleh M. Antibiotiques en ophtalmologie. In : Rapport de la SFO. Surface oculaire. Paris : Elsevier Masson ; 2015. p. 547-55.
[7]
Thorn P, Johansen S. Pharmacokinetic investigation of fusidic acid 1 % viscous eye drops in healthy volunteers. Eur J Ophthalmol 1997 ; 7(1) : 9-12.
[8]
Cagini C, Piccinelli F, Lupidi M, et al. Ocular penetration of topical antibiotics : study on the penetration of chloramphenicol, tobramycin and netilmicin into the anterior chamber after topical administration. Clin Experiment Ophthalmol 2013 ; 41(7) : 644-7.
[9]
Wong KW, D’Amico DJ, Oum BS, et al. Intraocular penetration of rifampin after oral administration. Graefes Arch Clin Exp Ophthalmol 1990 ; 228(1) : 40-3.
[10]
Saleh M, Jehl F, Dory A, et al. Ocular penetration of topically applied linezolid in a rabbit model. J Cataract Refract Surg 2010 ; 36(3) : 488-92.
[11]
Lai WW, Chu KO, Chan KP, et al. Differential aqueous and vitreous concentrations of moxifloxacin and ofloxacin after topical administration one hour before vitrectomy. Am J Ophthalmol 2007 ; 144(2) : 315-8.
[12]
Hariprasad SM, Mieler WE, Shah GK, et al. Human intraocular penetration pharmacokinetics of moxifloxacin 0.5 % via topical and collagen shield routes of administration. Trans Am Ophthalmol Soc 2004 ; 102 : 149-55 ; discussion 155-7.
[13]
Costello P, Bakri SJ, Beer PM, et al. Vitreous penetration of topical moxifloxacin and gatifloxacin in humans. Retina Phila Pa 2006 ; 26(2) : 191-5.
[14]
Luthardt K, Beck R, Hehl EM, et al. [Corneal penetration of various aminoglycosides and quinolones]. Klin Monatsbl Augenheilkd 1998 ; 213(3) : 141-6.
[15]
Kuehne JJ, Yu ALT, Holland GN, et al. Corneal pharmacokinetics of topically applied azithromycin and clarithromycin. Am J Ophthalmol 2004 ; 138(4) : 547-53.
[16]
Cochereau I, Goldschmidt P, Goepogui A, et al. Efficacy and safety of short duration azithromycin eye drops versus azithromycin single oral dose for the treatment of trachoma in children : a randomised, controlled, double-masked clinical trial. Br J Ophthalmol 2007 ; 91(5) : 667-72.
[17]
Rudzki E, Kecik T, Portacha L, et al. [Incidence of hypersensitivity to antibiotics and preservatives in eye drops]. Klin Oczna 1995 ; 97(3-4) : 66-7.
[18]
Bullard SR, O’Day DM. Pseudomembranous conjunctivitis following topical gentamicin therapy. Arch Ophthalmol Chic Ill 1960 1997 ; 115(12) : 1591-2.
[19]
McNab AA. Lacrimal canalicular obstruction associated with topical ocular medication. Aust N Z J Ophthalmol 1998 ; 26(3) : 219-23.
[20]
Weston BC, Loveless JW. Canalicular stenosis due to topical use of fortified antibiotics. Can J Ophthalmol J Can Ophtalmol 2000 ; 35(6) : 334-5.
[21]
Mitra A, Tsesmetzoglou E, McElvanney A. Corneal deposits and topical ofloxacin- -the effect of polypharmacy in the management of microbial keratitis. Eye Lond Engl 2007 ; 21(3) : 410-2.
[22]
Awwad ST, Haddad W, Wang MX, et al. Corneal intrastromal gatifloxacin crystal deposits after penetrating keratoplasty. Eye Contact Lens 2004 ; 30(3) : 169-72.
[23]
Castillo A, Benitez del Castillo JM, Toledano N, et al. Deposits of topical norfloxacin in the treatment of bacterial keratitis. Cornea 1997 ; 16(4) : 420-3.
[24]
Comment soigner une conjonctivite sp="0.5"/>? [Internet]. VIDAL. Disponible sur : https://www.vidal.fr/maladies/yeux/yeux-rouges-conjonctivite/traitements.html.