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Chapitre 13
Antimycotiques en ophtalmologie

J. Gueudry, D. Costa, L. Favennec, M. Muraine

Introduction
Bien que rares, les infections fongiques oculaires sont difficiles à traiter. Au-delà du spectre d'action des différentes molécules, la difficulté principale est liée à la pénétration spécifique intraoculaire limitant en grande partie l'accès des molécules aux sites infectieux. De plus, les champignons sont des eucaryotes comme la cellule humaine et il faudra ainsi des cibles spécifiques pour éviter des réactions croisées et limiter les effets secondaires; cela explique un nombre relativement restreint d'antifongiques disponibles.
Agents antifongiques
Les agents antifongiques actuellement disponibles utilisables en ophtalmologie sont : les polyènes (désoxycholate d'amphotéricine B et ses formulations lipidiques), les azolés (triazolés), les échinocandines (caspofungine, anidulafungine et micafungine), les pyrimidines (flucytosine) et les allylamines (terbinafine). Cette dernière molécule est rapportée de manière exceptionnelle dans la littérature en pathologie oculaire (tableau 13-1
Tableau 13-1
Antifongiques disponibles commercialement utilisables en ophtalmologie.
Nom commercialForme disponible commercialement
Polyènes
Amphotéricine B
désoxycholate
Fungizone®Voie intraveineuse, application locale
Amphotéricine B liposomale Ambisome®Voie intraveineuse
NatamycineNatacyn 5 %® Collyre
Triazolés
FluconazoleTriflucan® * Voie intraveineuse et orale
ItraconazoleSporanox® * Voie orale
VoriconazoleV-Fend® * Voie intraveineuse et orale
PosaconazoleNoxafil®Voie intraveineuse et orale
IsavuconazoleCresemba®Voie intraveineuse et orale
Pyrimidines
FlucytosineAncotil®Voie intraveineuse et orale
Échinocandine
CaspofungineCancidas®Voie intraveineuse
MicafungineMycamine®Voie intraveineuse
AnidulafungineEcalta®Voie intraveineuse
Allylamines
TerbinafineLamisil® * Voie orale et application locale
*Génériques disponibles.
). Contrairement aux cellules de mammifères, la membrane plasmique des cellules fongiques est entourée d'une paroi riche en polysaccharides, indispensable pour leur viabilité et leur virulence. Il s'agit des deux cibles privilégiées actuelles des antifongiques (fig. 13-1
Fig. 13-1
Mode d'action schématisé des principales molécules antifongiques.
Dessin de Cyrille Martinet (d'après [1]).
).
Polyènes
Les polyènes sont des macrolides cycliques d'origine naturelle. L'amphotéricine B agit par liaison à l'ergostérol membranaire; la membrane devient poreuse, ce qui induit la mort cellulaire. Il s'agit d'un antifongique fongicide, possédant un très large spectre d'activité. Il se lie, dans une moindre mesure, au cholestérol des membranes des cellules humaines, d'où une toxicité, en particulier rénale, ce qui limite son utilisation. Ses formulations liposomales ou lipidiques permettent de limiter ces liaisons non spécifiques, et ainsi les effets indésirables [1]. Très peu de résistances ont été décrites [2]. Plusieurs études ont noté la faible pénétration de l'amphotéricine B et de ses formulations lipidiques dans le vitré après administration systémique [ 3 , 4]. La natamycine est disponible uniquement sous forme d'un collyre (suspension à 5 %). Elle se lie également à l'ergostérol membranaire, mais sans provoquer la perméabilisation de la membrane.
Azolés
Les antifongiques azolés imidazolés et triazolés déstabilisent la membrane plasmique des cellules fongiques. Les azolés inhibent l'enzyme lanostérol 14α-déméthylase (cytochrome P450-dépendante) qui catalyse une étape clé de la biosynthèse de l'ergostérol. Les différentes molécules azolées sont le résultat de modifications de la structure de base pour permettre une meilleure résorption orale, une diminution de la vitesse de dégradation, ou l'amélioration du spectre ou de l'activité [5]. Les triazolés sont désormais essentiellement utilisés en ophtalmologie. Les antifongiques azolés sont pour certains hépatotoxiques et impliqués dans de nombreuses interactions médicamenteuses.
Le fluconazole , un antifongique triazolé d'ancienne génération, est le plus souvent utilisé dans les candidoses oculaires en raison de son excellente efficacité, de sa faible toxicité et de sa bonne pénétration intraoculaire par voie systémique. Le fluconazole est actif contre toutes les espèces de Candida , à l'exception de Candida krusei , espèce intrinsèquement résistante, et de certaines souches de Candida glabrata . Des résistances acquises ont été observées, notamment chez des hôtes immunodéprimés ayant reçu un traitement de longue durée.
Le voriconazole est un triazolé de deuxième génération disponible depuis 2002. Il possède un spectre d'action large incluant les levures ( Candida spp., y compris les souches résistantes au fluconazole, Cryptococcocus neoformans ) et des champignons filamenteux ( Aspergillus spp., Scedosporium spp. et Fusarium spp.) sans être actif sur les agents des mucormycoses. En outre, le voriconazole inhibe 90 % des isolats cliniques des espèces de Candida à une concentration 6 à 8 fois inférieure à celle déterminée pour le fluconazole [6]. Le voriconazole présente une excellente biodisponibilité orale, permettant d'atteindre des niveaux thérapeutiques dans l'humeur aqueuse et le vitré même en l'absence d'inflammation [7]. Les effets indésirables du voriconazole les plus fréquemment rapportés sont des troubles de la vision (photopsie, troubles de la vision des couleurs et vision floue), des éruptions cutanées et des élévations du taux d'enzymes hépatiques. Les patients doivent être avertis du risque de photosensibilisation. Le risque d'interactions médicamenteuses avec le voriconazole est élevé. De plus, son métabolisme présente une grande variabilité individuelle; la surveillance de son taux résiduel plasmatique afin d'adapter les doses reçues est obligatoire. La surveillance biologique, notamment du bilan hépatique, doit être fréquemment renouvelée en début de traitement.
Pyrimidines
La flucytosine (5-fluorocytosine) est l'unique représentant de cette classe thérapeutique, actif par son métabolite actif, le 5-fluorouracile, en inhibant la synthèse de l'ADN et de l'ARN. Elle est fongistatique. La pénétration oculaire de la flucytosine semble être bonne, mais ce médicament ne doit pas être utilisé en monothérapie en raison de sa propension à la sélection de souches résistantes.
Échinocandines
Les échinocandines ciblent la synthèse de la paroi fongique. Elles inhibent la β-1,3-glucane synthétase. La caspofungine et la micafungine sont les deux agents les plus couramment utilisés. Elles possèdent une activité fongicide sur la plupart des levures du genre Candida spp. et fongistatique sur Aspergillus fumigatus . La pénétration oculaire des échinocandines est très faible dans les études animales [8-9-10]; elles ne sont pas indiquées par voie systémique en monothérapie dans les infections oculaires.
Terbinafine
La terbinafine agit à un stade précoce de la synthèse de l'ergostérol membranaire par inhibition de la squalène époxydase, responsable de son activité fongicide. Il s'agit d'un produit très lipophile, lié à 90 % aux protéines sériques. La terbinafine est active sur les dermatophytes ( Trichophyton spp., Microsporum spp., Epidermophyton spp.), les levures ( Candida spp., Pityrosporum spp.), certains champignons filamenteux et certains champignons dimorphiques.
Mode d'administration spécifique oculaire
Collyres
Les antifongiques collyres sont utilisés en première intention dans la prise en charge des pathologies de la surface oculaire, permettant d'obtenir de fortes concentrations locales. Ils sont associés ou non à d'autres formes galéniques (systémique et injection intrastromale principalement) en fonction de la profondeur ou de la sévérité de l'atteinte. En cas de kératite fongique réfractaire et/ou profonde, le traitement systémique permettrait de maintenir une concentration plus stable dans la cornée que ne le fait l'instillation de collyre [11].
La natamycine 5 % est disponible sous forme commerciale. Elle peut être obtenue sous forme d'autorisation d'accès compassionnel en France. Les autres collyres sont donc des préparations magistrales des pharmacies hospitalières à partir des solutions injectables. Le tableau 13-2
Tableau 13-2
Antifongiques utilisés en collyre.
Classe thérapeutiqueMolécule
Polyènes
NatamycineCible d'actionErgostérol membranaire
Concentration5 %
Spectre d'actionLarge, dont :
  • - Candida et Scedosporium spp.
  • - Filamenteux (Aspergillus et Fusarium spp.)+++
Pénétration cornéenneMauvaise pénétration dans le stroma cornéen
Indiqué dans les kératites superficielles
Poids moléculaire665,75 Da
Amphotéricine B Cible d'actionErgostérol membranaire
Concentration0,15 % à 0,5 %
Spectre d'actionLarge, dont :
  • - Candida spp. ++
  • - Aspergillus spp.
  • - Fusarium spp.
Pénétration cornéenneBonne en cas de désépithélialisation, mais pas de pénétration si épithélium intact
Poids moléculaire924,11 Da
Triazolés
FluconazoleCible d'actionSynthèse de l'ergostérol membranaire
Concentration0,2 %
Spectre d'action
  • - Candida spp. ++
  • - Action limitée contre les filamenteux
Pénétration cornéenneBonne
Poids moléculaire306,30 Da
ItraconazoleCible d'actionSynthèse de l'ergostérol membranaire
Concentration1 %
Spectre d'actionActif pour traiter les kératites à Aspergillus ou Curvularia spp. mais pas à Fusarium spp.
Pénétration cornéenneMauvaise
Poids moléculaire705,64 Da
VoriconazoleCible d'actionSynthèse de l'ergostérol membranaire
Concentration1 % à 2 %
Spectre d'action
  • - Très large spectre et excellente efficacité sur les levures et les filamenteux
  • - Utilisé fréquemment en première intention
Pénétration cornéenneTrès bonne
Poids moléculaire349,3 Da
PosaconazoleCible d'actionSynthèse de l'ergostérol membranaire
Concentration10 mg/0,1 ml
Spectre d'actionUtilisé avec succès pour le traitement de kératites réfractaires à Fusarium, Metarhizium et Beauveria spp.
Pénétration cornéenneBonne pénétration probable
Poids moléculaire700,8 Da
IsavuconazoleSynthèse de l'ergostérol membranaire
Pas d'utilisation en collyre décrite chez l'homme. Poids moléculaire = 437,47 Da
Pyrimidines
FlucytosineCible d'actionSynthèse de l'ARN et de l'ADN
Concentration1 %
Spectre d'action
  • - Candida spp. et Cryptococcus spp.
  • - Peu d'action sur les filaments
  • - Émergence de résistance fréquente
Pénétration cornéenneDonnées non disponibles
Poids moléculaire129,09 Da
Échinocandines
CaspofungineCible d'actionInhibe la synthèse du 1,3-β-glucane membranaire
Concentration0,5 %
Spectre d'action
  • - Candida spp.
  • - Aspergillus spp.
  • - Peu efficace sur Fusarium spp.
Pénétration cornéenneAbsence en cas d'épithélium intact mais semble pénétrer en cas de désépithélialisation
Poids moléculaire1093,31 Da
MicafungineCible d'actionInhibe la synthèse du 1,3-β-glucane membranaire
Concentration0,1 %
Spectre d'actionCandida spp.
Aspergillus spp.
Champignons moins communs
Pénétration cornéenneDonnées non disponibles
Poids moléculaire1270,28 Da
AnidulafungineInhibe la synthèse du 1,3-β-glucane membranaire
Pas d'utilisation en collyre décrite chez l'homme. Poids moléculaire = 1140,24 Da
Allylamines
TerbinafineCible d'actionSynthèse de l'ergostérol membranaire
Concentration0,2 % à 0,25 %
Spectre d'actionLarge
Utilisée dans les kératites réfractaires
Pénétration cornéenneMauvaise en cas d'épithélium intact
Poids moléculaire291,43 Da
expose les différents collyres utilisés dans la littérature chez l'homme [12-13-14]. Certains sont ou ont été fréquemment utilisés en pratique clinique, comme la natamycine, l'amphotéricine B ou le voriconazole en collyre, alors que d'autres ne le sont qu'en cas d'éléments fongiques rares, ou sont en cours d'études. Les collyres antifongiques imidazolés n'ont pas été indiqués car ils sont désormais largement supplantés par les antifongiques triazolés du fait notamment de leur spectre élargi.
Le voriconazole collyre 1 % est actuellement utilisé le plus souvent en première intention du fait de son très large spectre, notamment sur les champignons filamenteux, et de sa pharmacocinétique très favorable au niveau cornéen. Il faut néanmoins garder à l'esprit que, du fait de son petit poids moléculaire, il semble diffuser rapidement et nécessite une instillation fréquente pour maintenir une concentration intracornéenne efficace [ 15]. Le poids moléculaire des molécules est important à considérer; au-delà de 500 Da, une molécule peut difficilement franchir l'épithélium cornéen [16]. La tolérance des antifongiques en collyre est globalement satisfaisante, même si une irritation locale ou un retard de cicatrisation sont possibles. L'amphotéricine B en collyre peut provoquer une coloration jaune-verte de la surface oculaire.
Injections intrastromales cornéennes et injections intravitréennes
L'efficacité des antifongiques semble corrélée à l'obtention d'une forte concentration proche du site infectieux, mais celle-ci semble difficilement atteignable lors de l'administration par voie générale sans générer des effets secondaires, du fait des barrières hémato-oculaires.
Les injections intrastromales d'antifongiques sont ainsi régulièrement proposées en complément dans la prise en charge des kératites réfractaires fongiques. Les injections intrastromales ont été décrites essentiellement pour l'amphotéricine B (5 μg/0,1 ml) et le voriconazole (50 μg/0,1 ml). Ces injections sont aussi possibles en intracamérulaire [13]. Les injections intracamérulaires d'amphotéricine B pourraient être plus pourvoyeuses de réactions inflammatoires. Les injections intrastromales de caspofongine ont également été rapportées chez l'homme [17], et celles de natamycine chez l'animal [18]. Les concentrations obtenues après injections intrastromales sont mal connues. Néanmoins, chez l'animal, il a été montré que les concentrations importantes de voriconazole obtenues après une injection intrastromale sont de très courte durée [19], alors qu'une injection intrastromale d'amphotéricine B permet le maintien de concentrations efficaces plusieurs jours [20]. Ainsi, en fonction de la sensibilité des éléments fongiques identifiés, les injections intrastromales d'amphotéricine B pourraient tout de même être préférées.
Les injections sous-conjonctivales d'antifongiques polyènes et imidazolés, à l'exception de l'itraconazole, ne semblent pas avoir d'intérêt thérapeutique [21].
Les injections intravitréennes d'antifongiques sont réalisées habituellement avec de l'amphotéricine B ou du voriconazole comme traitement complémentaire en cas d'endophtalmie fongique sévère ou réfractaire. La dose des injections d'amphotéricine B intravitréennes est habituellement de 5 à 10 μg/0,1 ml [22]. Une toxicité rétinienne de l'amphotéricine B a été rapportée chez l'animal et il est nécessaire de ne pas dépasser 25 μg par injection. Les études expérimentales n'ont pas montré de toxicité significative du voriconazole; la dose habituellement utilisée étant de 100 μg/0,1 ml. Certaines expériences cliniques ont été rapportées pour la caspofongine et la micafongine en intravitréen [ 23].
Conclusion
Les antifongiques triazolés, notamment le fluconazole en cas d'endophtalmie à Candida ou le voriconazole pour les pathologies à filamenteux, ont largement amélioré le pronostic des infections fongiques oculaires. Néanmoins, des situations d'impasses thérapeutiques perdurent. Il existe ainsi peu de familles d'antifongiques avec des spectres plus ou moins larges. L'émergence de résistances acquises, notamment pour les azolés, est une problématique grandissante et l'intérêt des associations n'a pas été encore prouvé. De nouvelles molécules et de nouveaux modes d'administration pourront probablement dans le futur encore améliorer les prises en charge. Il est primordial, dans un contexte d'infection fongique, de mettre en perspective à la fois le spectre d'action des molécules, la pénétration intracornéenne et intraoculaire ainsi que les effets secondaires.
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