Retour
Chapitre 27
Kératites infectieuses liées au port de lentilles de contact

A. Sauer, A. Muselier-Mathieu

Introduction
Les lentilles de contact (LC) sont des dispositifs médicaux principalement utilisés pour la correction des amétropies. Elles offrent des avantages indéniables, déjà sur le plan visuel avec une meilleure correction des aberrations optiques et un meilleur champ de vision, mais aussi sur le plan esthétique. Elles ne sont néanmoins pas dénuées de risques, la complication la plus redoutée étant la kératite infectieuse (KI) (fig. 27-1
Fig. 27-1
Abcès de cornée lié au port de lentilles de contact Abcès de cornée, lentilles de contact et .
a. Kératite à Staphylococcus aureus (port de lentilles souples Lentilles de contact souples sans mésusages Lentilles de contact mésusage). b. Kératite à Pseudomonas aeruginosa (port de lentilles souples, dépassement du délai de renouvellement et utilisation en piscine).
).
État actuel de la contactologie dans le monde
Il y avait environ 145 millions de porteurs de LC dans le monde en 2021, dont 38 millions aux États-Unis et 20 millions au Japon selon l'étude Contact Lens Spectrum [ 1]. En France, en 2021, les lentilles en silicone-hydrogel représentaient 54 % des prescriptions, contre 4 % pour les lentilles en hydrogel et 10 % pour les lentilles rigides perméables au gaz (LRPG). Il est intéressant de noter qu'une durée de renouvellement courte est associée à une meilleure compliance. En effet, 84 % des porteurs de lentilles jetables journalières (LJJ) déclarent respecter la durée de renouvellement de leurs lentilles, contre seulement 68 % des porteurs de lentilles mensuelles [ 1]. En ce qui concerne les solutions d'entretien, les solutions multifonctions (SMF) représentaient 73 % des ventes contre 27 % pour les solutions oxydantes en 2016 [1-2-3].
Indications des lentilles de contact
Historiquement, la principale indication du port de LC était la correction des troubles réfractifs [3 , 4]. Les LC sont actuellement utilisées dans de nombreuses autres situations et les indications vont encore s'élargir dans les années à venir [ 5] (tableau 27-1
Tableau 27-1
Indications, avantages et inconvénients des lentilles de contact .
IndicationsAvantagesInconvénients
Correction des amétropies simplesDispense partielle des lunettesComplications infectieuses, inflammatoires ou mécaniques
Kératocône et astigmatisme sévèreAmélioration de la meilleure acuité visuelle corrigée
Limitation des frottements
Adaptation experte
Myopie évolutiveFreination de la myopieGammes en cours de développement
Lentilles « pansement» Effet antalgique
Amélioration de la cicatrisation
Risque infectieux
Lentilles « médicaments» (délivrance d'un principe actif ou mesure d'un biomarqueur) Indications potentielles pour le glaucome, les infections de surface ou le diabète Disponibilité limitée aux protocoles de recherche
Lentilles cosmétiquesAmélioration esthétiqueRisque infectieux
).
Complications non infectieuses des lentilles de contact
Les complications non infectieuses doivent être connues des praticiens dans la mesure où elles sont plus fréquentes que les complications infectieuses et qu'elles constituent le principal diagnostic différentiel. Elles sont classées selon leurs mécanismes physiopathologiques [6 , 7].
Complications hypoxiques
Les principaux facteurs influençant le degré d'hypoxie sont le diamètre de la lentille, son matériau et son épaisseur. On distingue les complications hypoxiques aiguës (d'installation brutale) des complications hypoxiques chroniques.
L'hypoxie aiguë est un tableau devenu rare de nos jours. Les signes cliniques sont marqués (baisse d'acuité visuelle, photophobie, etc.). L'examen clinique retrouve des érosions cornéennes multiples (par desquamation prématurée des cellules superficielles) pouvant être associées à un œdème de cornée d'aspect variable.
L'hypoxie chronique est responsable de modifications de la structure cornéenne, asymptomatique au début, mais pouvant devenir évolutives et bien reconnaissables. La présence de ces signes traduit un défaut d'oxygénation chronique et rend nécessaire le rééquipement avec une lentille à haut Dk/e. Les microkystes épithéliaux, les micro-opacités cornéennes, l'hyperhémie limbique, la néovascularisation cornéenne, le polymégathisme endothélial ou le déficit en cellules souches limbiques peuvent être retrouvés [ 6 , 7].
Le corneal warpage est une déformation de la cornée induite par le port de lentilles pouvant être d'origine hypoxique mais aussi mécanique, qui se traduit par une anomalie topographique transitoire et réversible après l'arrêt du port de lentilles [6 , 7].
Complications inflammatoires
Les complications inflammatoires sont caractérisées par l'apparition d'infiltrats cornéens dits « non infectieux», le plus souvent associés à une conjonctivite d'importance variable. Ces infiltrats correspondent à une accumulation de leucocytes et sont secondaires à l'action à distance d'une toxine de bactérie peu pathogène sans pouvoir invasif. Les trois sous-catégories d'infiltrats inflammatoires cliniquement significatifs sont : le CLARE ( contact lens-induced acute red eye ) (fig. 27-2
Fig. 27-2
CLARE (contact lens-induced acute red eye)
Forme modérée. Il s'agit d'une réaction immunologique de la cornée et de la conjonctive consécutive au port continu des lentilles de contact. Cette réaction est liée à une hypersensibilité aux toxines libérées par les bactéries à Gram négatif présentes dans les débris cellulaires accumulés sous la lentille lors de la fermeture palpébrale. Elle se traduit par un tableau clinique bruyant au réveil après un port nocturne de lentilles de contact : sensation de corps étranger, douleur, larmoiement, photophobie, hyperhémie conjonctivale souvent associée cliniquement à des infiltrats focaux ou diffus sans prise de fluorescéine significative.
), le CLPU ( contact lens induced peripherical ulcer ) (fig. 27-3
Fig. 27-3
CLPU (contact lens-induced peripherical ulcer)
Il s'agit d'une réaction liée à une réponse inflammatoire à des exotoxines venant de bactéries à Gram positif. Elle se traduit par la présence d'infiltrats uniques ou multiples induits par le port de lentilles de contact localisés à la périphérie de la cornée (à moins de 2 mm du limbe) de forme régulière, ronde ou ovale, mesurant en général moins de 1,5 mm et prenant la fluorescéine au stade précoce, et souvent associés à une réaction conjonctivo-limbique en regard.
Source : remerciements au Dr R. Mely.
), la kératite à infiltrats ( infiltrative keratitis [IK]) (fig. 27-4
Fig. 27-4
Kératite à infiltrats.
Il s'agit d'une réaction inflammatoire de la cornée avec une infiltration du stroma antérieur localisée en périphérie de la cornée mais pouvant l'être également dans l'aire centrale, s'accompagnant ou non d'une réaction épithéliale et d'une réaction conjonctivale en regard. La symptomatologie moins marquée et le contexte d'apparition la différencient du CLARE.
Source : remerciements au Dr R. Mely.
).
La présentation clinique des infiltrats inflammatoires est peu spécifique et le diagnostic différentiel avec une KI peut être difficile. Les signes cliniques sont habituellement moins bruyants que dans le cas d'une cause infectieuse (tableau 27-2
Tableau 27-2
Principales complications infectieuses et non infectieuses des lentilles de contact .
CLARECLPUIKKératite infectieuse
Signes fonctionnelsRougeur, sensation de CE, douleur, larmoiement, photophobie au réveil Légère irritation, rougeur, larmoiement, sensation de CERougeur, sensation de CEIntenses
Baisse d'acuité visuelle, rougeur, douleur, larmoiement, photophobie, blépharospasme, sécrétions
Signes cliniquesHyperhémie conjonctivale, infiltrats périphériques focaux ou diffus
Fluo négatif, CA calme
Hyperhémie conjonctivale, infiltrats périphériques à 2 mm du limbe, Fluo + (stade précoce), forme arrondie, petite taille (< 1,5 mm), CA calme Infiltrat périphérique ou central, Fluo négatif, CA calmeUlcération mal limitée, centrale ou paracentrale, réaction de la CA, œdème cornéen périlésionnel, œdème palpébral
PhysiopathologieExotoxine de BGNExotoxine de BGPExotoxineBactérie, champignon, amibe
TraitementStop lentille et port permanent, mouillants, surveillanceStop lentille, mouillants, surveillanceStop lentille, mouillants, surveillancePrélèvements microbiologiques si critères de gravité ou atypicité
Traitement anti-infectieux

BGN : bactérie à Gram négatif; BGP : bactérie à Gram positif; CA : chambre antérieure; CE : corps étranger; CLARE : contact lens acute red eye; CLPU : contact lens-induced peripherical ulcer; IK : infiltrative keratitis (kératite à infiltrats).


). Une surveillance clinique rapprochée est donc nécessaire. Au moindre doute, des prélèvements à visée microbiologique doivent être réalisés et une antibiothérapie débutée [6 , 7].
Complications mécaniques
Les complications mécaniques du port de LC sont de localisations diverses au niveau des structures de la surface oculaire, et leurs manifestations cliniques varient selon l'importance de l'atteinte et selon le type de lentille portée (fig. 27-5
Fig. 27-5
Schéma des complications mécaniques et allergiques (localisation de l'atteinte selon l'étiologie).
1 : SEAL (superior epithelial arcuate lesion) SEAL (superior epithelial arcuate lesion) ; 2 : corps étranger; 3 : syndrome 3 heures-9 heures Syndrome(s) 3 heures-9 heures ; 4 : smile staining; 5 : SICS (solution-induced corneal staining) SICS (solution-induced corneal staining) ; 6 : kératite ponctuée superficielle diffuse; 7 : serrage conjonctival.
). Parmi les causes d'irritation mécanique, on retrouvera les causes intrinsèques à la lentille (lentille endommagée ou déchirée, lentille déplacée, lentille à l'envers, etc.) et les causes extrinsèques (corps étranger, etc.). Certaines complications liées aux premières générations de lentilles en silicone hydrogel dont le module d'élasticité était élevé sont devenues plus rares. On distingue parmi celles-ci :
  • la SEAL ( superior epithelial arcuate lesion ) caractérisée par une lésion épithéliale arciforme à environ 2 mm du limbe supérieur due à la pression de la paupière supérieure sur la lentille;
  • les billes de mucine ( mucin balls ) qui sont des conglomérats de mucus en arrière de la lentille qui laissent une empreinte sur l'épithélium sans effraction [6 , 7];
  • le piqueté épithélial inférieur arciforme ( smile staining ), qui se présente comme une kératite en demi-cercle au niveau inférieur de la cornée secondaire à une mauvaise qualité lacrymale et un mauvais renouvellement lacrymal sous la lentille.
Enfin, le syndrome « 3 heures-9 heures» se caractérise par une prise de fluorescéine dans l'axe horizontal (3 heures-9 heures) et témoigne d'un défaut d'étalement des larmes dans l'aire de la fente palpébrale, souvent secondaire à une anomalie de clignement ou à une mauvaise géométrie de lentille.
Complications allergiques
On distingue trois sortes de complications allergiques [ 8] :
  • la conjonctivite gigantopapillaire (fig. 27-6
    Fig. 27-6
    Conjonctivite gigantopapillaire.
    La présence de papilles de grande taille ou de papilles géantes liées à une accumulation de lymphocytes, le plus souvent au niveau de la face tarsale de la paupière, est caractéristique. Elle est classiquement associée à des symptômes d'inconfort (prurit, brûlures oculaires), l'apparition de sécrétions muqueuses, une mobilité accrue de la lentille et une hyperhémie selon le stade.
    );
  • le SICS ( solution-induced corneal staining ) : un piqueté cornéen diffus ou de forme annulaire s'observe quelques heures après la pose de la lentille de façon asymptomatique, et peut faire évoquer une réaction liée à l'association entre le produit d'entretien utilisé et le matériau de la lentille (utilisation inadéquate, mauvaise compatibilité, etc.) (voir fig. 27-5
    Fig. 27-5
    Schéma des complications mécaniques et allergiques (localisation de l'atteinte selon l'étiologie).
    1 : SEAL (superior epithelial arcuate lesion) SEAL (superior epithelial arcuate lesion) ; 2 : corps étranger; 3 : syndrome 3 heures-9 heures Syndrome(s) 3 heures-9 heures ; 4 : smile staining; 5 : SICS (solution-induced corneal staining) SICS (solution-induced corneal staining) ; 6 : kératite ponctuée superficielle diffuse; 7 : serrage conjonctival.
    );
  • l'hypersensibilité aux produits d'entretien : elle correspond à une réaction immunoallergique aux solutions d'entretien selon un mécanisme d'hypersensibilité immédiate ou retardée. Elle survient après plusieurs semaines d'utilisation. Le tableau clinique est marqué (à la différence du SICS) : prurit oculaire, larmoiement, photophobie, hyperhémie conjonctivale et parfois œdème palpébral.
Complications infectieuses
Pathogénie
Le port de LC est le principal facteur de risque de KI dans les pays industrialisés [9-10-11]. La pathogénie est multiple : altération de l'épithélium cornéen lors de la pose, du port ou de la dépose de la lentille, adhésion bactérienne sur la lentille, hypoxie, hypercapnie, hyperthermie, diminution de la circulation du film lacrymal, modification de la flore conjonctivale : les bacilles à Gram négatif deviennent plus nombreux que les cocci à Gram positif [12]. Parmi les pathogènes, Pseudomonas joue un rôle particulier dans les infections sous LC dans les pays tempérés, tandis que les champignons sont largement représentés dans les pays tropicaux. Les amibes constituent un pathogène original, quasi exclusivement associé au port de LC. Le rôle de ces pathogènes semble prédominant du fait de leurs capacités à franchir les barrières défensives naturelles de la cornée, mais aussi en raison de leur adhésivité aux lentilles ou au boîtier, ainsi qu'à leur prolifération dans les liquides de conservation.
Épidémiologie
L'incidence de la KI est évaluée à 4,1 pour 10000 porteurs par an pour les lentilles souples hydrophiles (LSH) en port journalier et de 0,2 à 2 pour 10000 porteurs par an pour les LRPG [ 13 , 14]. Dans le groupe des LSH en hydrogel, l'incidence des KI est estimée à 1 pour 173 porteurs par année de port de LC [15]. Les études récentes ne retrouvent pas de baisse significative de l'incidence des KI avec les lentilles silico-hydrogel. Le renouvellement bimensuel semble associé à un risque plus élevé par rapport au renouvellement mensuel, notamment en raison du non-respect du délai de renouvellement. Le port nocturne sur cornée saine est associé à une augmentation d'un facteur 5 à 10 du risque infectieux dans les études [ 2 , 13-14-15-16].
Facteurs de risque
La prescription et le port de LC impliquent différents éléments finement entremêlés, définissant pour chaque patient un « profil de porteur de LC». Ces éléments sont : 1) l'adaptateur (et ses habitudes) qu'il soit ophtalmologiste, ou autre, 2) l'acteur dispensant la lentille (opticien, internet, grande surface, etc.), 3) la lentille (matériau, durée et type de renouvellement), 4) le produit d'entretien, et 5) le porteur (comprenant ses antécédents, son environnement et ses habitudes) [ 17 , 18].
Facteurs de risque non modifiables
Le sexe masculin est associé à une majoration du risque de KI. Les hommes ont tendance à avoir des comportements plus risqués et une moins bonne compliance que les femmes [19].
Le risque de KI est maximal dans les premières années de port. Une hypothèse serait que les nouveaux porteurs ont besoin de plus de temps pour assimiler toutes les informations qui leur sont données lors de la prescription. Ce résultat souligne l'importance de l'information initiale et des visites régulières chez l'ophtalmologiste, surtout au début du port, afin de rappeler les consignes élémentaires du port et de l'entretien des LC [19-20-21].
Le niveau d'études est également un facteur de risque à prendre en compte. Les patients ayant un niveau d'études compris entre le baccalauréat et bac +4 ont un risque supérieur de KI par rapport aux patients qui avaient un niveau inférieur au baccalauréat [17]. Les liens entre niveau d'études élevé et KI sous LC restent obscurs.
Les antécédents généraux du patient sont importants à prendre en compte pour évaluer son risque de KI. De nombreuses pathologies ont un retentissement oculaire, comme la dépression, les dysthyroïdies ou le diabète qui peuvent être associés à une sécheresse oculaire ou une modification de l'esthésie cornéenne (soit directement, soit par l'intermédiaire de leur traitement) [17 , 20].
Facteurs modifiables
Il est particulièrement important de bien identifier les facteurs de risques modifiables, car c'est à leur niveau qu'il faut agir pour réduire le risque de KI chez les porteurs de LC [21-22-23].
Les études européennes confirment la place centrale de l'ophtalmologiste dans la prévention des KI sous LC. L'analyse de la littérature internationale est assez délicate, car la filière visuelle est très différente d'un pays à l'autre, notamment concernant la prescription de LC [17 , 18 , 21].
Certains comportements à risque sont associés à un surrisque infectieux. Le fait de dormir avec ses lentilles augmente sensiblement le risque de KI [ 18]. On constate également qu'un nombre de jours de port inférieur ou égal à 5 par semaine est protecteur vis-à-vis du risque de KI. La surface oculaire semble donc nécessiter des périodes régulières de « mise au repos». Par ailleurs, un nombre d'heures de port inférieur à 11 heures par jour semble protecteur [17-18-19-20-21]. Il paraît donc important de conseiller au patient de ne pas porter ses lentilles au moins 2 jours dans la semaine, par exemple le week-end, pour limiter le risque de KI et lui assurer une meilleure tolérance aux LC au long cours.
Concernant les facteurs de risque en rapport avec l'entretien et l'hygiène des lentilles, la lutte contre les KI commence par une prescription rigoureuse de la solution d'entretien, pourtant souvent négligée. Le simple fait de fermer le bouchon de la solution d'entretien diminue le risque de KI en évitant la contamination et en améliorant la conservation de la solution [17]. En effet, Pinto-Fraga et al. ont montré que l'osmolarité des SMF laissées à l'air libre augmentait et était responsable de lésions épithéliales et d'inconfort chez les porteurs [22]. Cette atteinte de la surface pourrait secondairement favoriser le développement d'un micro-organisme. Le lavage des mains avec du savon suivi d'un séchage est également protecteur. L'absence d'hygiène des mains était associée dans la littérature à une majoration du risque de contamination des LC, notamment par Acanthamoeba [23]. L'absence de renouvellement du boîtier est un facteur de risque majeur, de même que le mélange de solution d'entretien dans le boîtier ( topping off ) [ 17].
Prévention des complications infectieuses
Le port de LC ne doit pas être banalisé et l'adaptation est un acte médical. L'examen pré-adaptation doit être approfondi afin de rechercher des facteurs favorisants d'inconfort en LC et de permettre un choix sur mesure et personnalisé du type de lentille, de son matériau, de son renouvellement ainsi que du système d'entretien. Les antécédents personnels, les prises médicamenteuses, le type de port souhaité, les conditions de port des LC, le contexte familial, l'hygiène, l'amétropie, l'examen de surface oculaire sont des indicateurs essentiels.
Cependant, si les progrès en LC ces dernières années ont été importants, permettant de limiter certaines complications, l'éducation du patient aux « règles de bonne conduite» est primordiale lors de l'adaptation ainsi qu'à chaque consultation. Le lavage des mains à l'eau et au savon suivi d'un séchage des mains, le respect de la durée de port et du renouvellement des lentilles, l'interdiction du port de lentilles dans des situations pouvant les mettre en contact avec l'eau ainsi que le port discontinu sont des facteurs permettant de limiter les complications infectieuses. Le choix de la solution d'entretien a toute son importance et doit être expliqué au patient. Des fiches d'information écrites sont remises au patient et ce dernier doit être informé des symptômes devant le faire consulter en urgence.
Bibliographie
[1]
Morgan P, Woods CA, Tranoudis IG, et al. International contact lens prescribing in 2021. Contact Lens Spectrum 37 : 32-8.
[2]
Becmeur PH, Abry F, Bourcier T, et al., the French Study Group for Contact Lens-Related Microbial Keratitis. Risk factors for contact lens-related microbial keratitis : a multicenter case-control study. J Fr Ophtalmol 2017 ; 40(3) : 224-31.
[3]
Bloise L. Les avancées en contactologie. Rapport de la Société française d’ophtalmologie. Paris : Elsevier Masson ; 2019.
[4]
Bhamra TS, Tighe BJ. Mechanical properties of contact lenses : the contribution of measurement techniques and clinical feedback to 50 years of materials development. Cont Lens Anterior Eye 2017 ; 40(2) : 70-81.
[5]
Jones L, Hui A, Phan CM, et al. CLEAR - Contact lens technologies of the future. Cont Lens Anterior Eye 2021 ; 44(2) : 398-430.
[6]
Lim CHL, Stapleton F, Mehta JS. Review of contact lens-related complications. Eye Contact Lens 2018 ; 44(2) : 1-10.
[7]
Alipour F, Khaheshi S, Soleimanzadeh M, et al. Contact lens-related complications : a review. J Ophthalmic Vis Res 2017 ; 12(2) : 193-204.
[8]
Kenny SE, Tye CB, Johnson DA, Kheirkhah A. Giant papillary conjunctivitis : a review. Ocul Surf 2020 ; 18(3) : 396-402.
[9]
Bourcier T, Thomas F, Borderie V, et al. Bacterial keratitis : predisposing factors, clinical and microbiological review of 300 cases. Br J Ophthalmol 2003 ; 87(7) : 834-8.
[10]
Keay L, Edwards K, Naduvilath T, et al. Microbial keratitis predisposing factors and morbidity. Ophthalmology 2006 ; 113(1) : 109-16.
[11]
Lim CHL, Carnt NA, Farook M, et al. Risk factors for contact lens-related microbial keratitis in Singapore. Eye 2016 ; 30(3) : 447.
[12]
Fleiszig SMJ, Kroken AR, Nieto V, et al. Contact lens-related corneal infection : Intrinsic resistance and its compromise. Prog Retin Eye Res 2020 ; 76 : 100804.
[13]
Stapleton F, Carnt N. Contact lens-related microbial keratitis : how have epidemiology and genetics helped us with pathogenesis and prophylaxis. Eye 2012 ; 26(2) : 185.
[14]
Holden BA, Sankaridurg PR, Sweeney DF, et al. Microbial keratitis in prospective studies of extended wear with disposable hydrogel contact lenses. Cornea 2005 ; 24(2) : 156-61.
[15]
Collier SA, Gronostaj MP, MacGurn AK, et al. Estimated burden of keratitis- -United States, 2010. MMWR Morb Mortal Wkly Rep 2014 ; 63(45) : 1027-30.
[16]
Sauer A, Greth M, Letsch J, et al. Contact lenses and infectious keratitis : from a case-control study to a computation of the risk for wearers. Cornea 2020 ; 39(6) : 769-74.
[17]
Sauer A, Meyer N, Bourcier T ; French Study Group for Contact Lens-Related Microbial Keratitis. Risk factors for contact lens-related microbial keratitis : a case-control multicenter study. Eye Contact Lens 2016 ; 42(3) : 158-62.
[18]
Morgan PB, Efron N, Brennan NA, et al. Risk factors for the development of corneal infiltrative events associated with contact lens wear. Invest Ophthalmol Vis Sci 2005 ; 46(9) : 3136-43.
[19]
Courtenay WH, McCreary DR, Merighi JR. Gender and ethnic differences in health beliefs and behaviors. J Health Psychol 2002 ; 7(3) : 219-31.
[20]
Chapitre 3 : l’œil sec. In : Pisella PJ, Beaudoin C, Hoang-Xuan T. Rapport de la Société Française d’Ophtalmologie. Surface oculaire. Paris : Elsevier Masson ; 2015.
[21]
Stapleton F, Shrestha GS, Vijay AK, Carnt N. Epidemiology, microbiology, and genetics of contact lens-related and non-contact lens-related infectious keratitis. Eye Contact Lens 2022 ; 48(3) : 127-33.
[22]
Pinto-Fraga J, Abengózar-Vela A, López-Miguel A, et al. Effect of the osmolarity change in multipurpose solutions induced by an improper contact lens case cleaning procedure. Cont Lens Anterior Eye 2016 ; 39(3) : 177-84.
[23]
Pens CJ, da Costa M, Fadanelli C, Caumo K, Rott M. Acanthamoeba spp. and bacterial contamination in contact lens storage cases and the relationship to user profiles. Parasitol Res 2008 ; 103(6) : 1241-5.