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Chapitre 67
Œil et HTLV-1

H. Merle, A. Jean-Charles

Introduction
Isolé en 1980 aux États-Unis, le virus HTLV-1 ( human T-cell lymphotropic virus type 1 ) est le premier rétrovirus humain oncogène découvert [ 1]. Le virus HTLV-1 est un rétrovirus de type C, qui appartient à la sous-famille des oncovirus. Les lymphocytes CD4 sont les cellules cibles du virus HTLV-1. Entre 15 et 20 millions d'individus sont infectés dans le monde [ 2]. Les manifestations cliniques principales sont neurologiques, hématologiques et oculaires. Le diagnostic biologique repose sur la détection des anticorps anti-HTLV-1 et du génome viral après amplification génomique ( polymerase chain reaction [PCR]). Des lésions oculaires peuvent être associées à cette infection, que le patient soit séropositif, paraplégique ou atteint d'une leucémie.
Épidémiologie
L'infection HTLV-1 est endémique dans le bassin caraïbéen, l'Amérique centrale et du Sud, l'Afrique intertropicale, l'Afrique du Sud et le Japon. La séroprévalence dépasse 30 % dans le sud-ouest de l'archipel nippon; elle est de 2,2 % en Martinique et de 0,6 % en Guadeloupe. L'infection par le virus HTLV-1 est également présente en Amérique du Nord et en Europe, surtout de l'Est.
La contamination s'effectue par voie sexuelle, par l'allaitement maternel et plus rarement par voie placentaire. La transfusion avec des dérivés sanguins contenant des lymphocytes infectés est une autre voie de transmission [1]. Le dépistage des anticorps anti-HTLV-1 et anti-HTLV-2 sur chaque don de sang est obligatoire depuis 1987 au Japon, janvier 1989 aux Antilles et la Guyane, et sur l'ensemble des dons en France depuis juillet 1991 [3 , 4]. En matière de dons d'organes et de tissus, la sérologie HTLV-1 est obligatoire chez le donneur. Lorsque la sérologie est positive, toute greffe est interdite. Aucun vaccin n'est actuellement disponible.
La paraparésie spastique tropicale/myélopathie associée au HTLV-1 ( tropical spastic paraparesis / HTLV-1 associated myelopathy [TSP/HAM]) évolue sous l'aspect d'une paraplégie progressive associée à des troubles génitosphinctériens. La fréquence de la TSP/HAM parmi les individus infectés est de 0,07 % à 0,25 %. Les femmes sont atteintes de façon prépondérante (78 %). La moitié des malades ne marchent plus à l'issue d'une vingtaine d'années de la maladie. Aucun des différents traitements évalués n'est efficace [ 5].
La leucémie-lymphome T de l'adulte ( adult T-cell leukemia [ATL]) se décline sous quatre formes cliniques : leucémique aiguë (50 %), leucémique chronique (20 %), subaiguë (5 %) et lymphomateuse non leucémique (25 %). Moins de 5 % des individus infectés développent un ATL. L'ATL a un très mauvais pronostic. La médiane de survie est de 6 mois pour la forme aiguë et de 12 mois pour la forme lymphomateuse [ 6].
Manifestations oculaires associées au HTLV-1
Uvéite
L'HTLV-1 représente la première étiologie des uvéites au Japon (18 %), devant la maladie de Vogt-Koyanagi-Harada (10 %) et la toxoplasmose (8 %) [ 7 , 8]. La prévalence est de 112/100 000 porteurs du virus [9]. Les uvéites ne sont pas plus fréquentes chez les TSP/HAM que chez les séropositifs asymptomatiques [10]. L'âge moyen des patients atteints d'uvéite est de 60 ans chez les femmes et de 70 ans chez les hommes [11]. Le sex-ratio est de 0,5. Les uvéites intermédiaires sont les plus fréquentes (90 %), suivies des uvéites antérieures (69 %), des papillites (48 %) et des panuvéites (34,5 %). L'atteinte est bilatérale dans 55 % des cas [9].
Les patients se plaignent d'une impression de vision trouble, de la perception d'un brouillard et de myodésopsies. Les douleurs oculaires sont rares. L'œil est rarement rouge, même en cas d'inflammation antérieure. De nombreuses formes asymptomatiques sont découvertes à l'occasion d'un examen systématique [12]. L'atteinte du segment antérieur est très discrète; elle se manifeste par un fin Tyndall protéique et la présence de quelques cellules inflammatoires dans la chambre antérieure. Les précipités rétrodescemétiques apparaissent comme des petits amas blanchâtres, arrondis et bien délimités. Des nodules iriens peuvent parfois être visualisés; ils sont jaunes et de petite taille. Il n'existe ni d'hypopion, ni de synéchies antérieures ou postérieures, ni d'hypotonie ou d'hypertonie à la phase aiguë.
L'inflammation du vitré prédomine et se caractérise par la présence de cellules inflammatoires qui apparaissent comme des petits points blanchâtres ou pigmentés, ronds et brillants dans le faisceau de la lampe à fente. Celles-ci occupent la totalité de la cavité vitréenne et s'organisent volontiers en nodules, en cylindres ou en bandes fibreuses, les unes adhérentes à la papille et flottant dans l'entonnoir prépapillaire, et les autres situées en regard des arcades vasculaires (fig. 67-1,
Fig. 67-1
Uvéite intermédiaire, rétinographie.
Bandes fibreuses qui occupent la totalité de la cavité vitréenne, dont certaines sont adhérentes à la papille et flottent dans l'entonnoir prépapillaire.
fig. 67-2
Fig. 67-2
Uvéite intermédiaire, cliché en angiographie au vert d'indocyanine.
Opacités vitréennes organisées en cylindres et en bandes.
) [13]. En cas d'inflammation active, le Tyndall protéique à l'origine d'un trouble du vitré devient plus intense (fig. 67-3
Fig. 67-3
Uvéite intermédiaire active.
Tyndall vitréen protéique qui gêne la visualisation du pôle postérieur. Opacités vitréennes en cylindres.
). Il n'a pas été observé de banquise, ni de foyer de choriorétinite.
L'angiographie à la fluorescéine est normale et celle au vert d'indocyanine illustre la présence d'anomalies de la circulation choroïdienne sous la forme de lésions hyperfluorescentes et diffusantes des pôles postérieurs. Une vascularite rétinienne peut être constatée sous un aspect de périphlébite [ 14]. L'atteinte inflammatoire de la papille est le plus souvent réduite à une simple hyperhémie.
Parmi les TSP/HAM, les uvéites se rencontrent chez des patients plus jeunes au tableau neurologique le plus sévère, chez qui elles représentent un facteur de gravité de l'affection neurologique [10]. Une thyroïdite ou une maladie de Basedow sont fréquemment retrouvées chez les patients porteurs d'une uvéite.
Les uvéites s'accompagnent de la présence d'anticorps anti-HTLV-1 dans l'humeur aqueuse qui constitue un des éléments du diagnostic étiologique. Le nombre de lymphocytes infectés dans le sang, ainsi que la charge virale sont plus élevés chez les patients atteints d'uvéite. De l'ADN proviral a été mis en évidence dans les cellules inflammatoires de la chambre antérieure. Liu et al. ont montré que le virus HTLV-1 infectait les cellules de l'épithélium pigmentaire et entraînait une augmentation de l'expression des molécules d'adhésion à sa surface [15].
L'évolution de l'uvéite liée au virus HTLV-1 est chronique, avec des périodes d'exacerbation et de rémission. La persistance de myodésopsies due au remaniement de l'architecture du vitré est la principale séquelle. Le pronostic fonctionnel visuel à long terme est bon, car les complications sont rares et représentées par les cataractes, glaucomes, œdèmes maculaires et membranes épirétiniennes [12]. Cependant, pour Zong et al., environ 30 % des uvéites développent un glaucome secondaire en rapport avec une infection trabéculaire et la production de cytokines inflammatoires [16].
Le traitement repose sur la corticothérapie locale en cas d'atteinte antérieure et par injection sous-ténonienne en présence d'une uvéite intermédiaire ou d'un œdème maculaire. Celle-ci est débutée uniquement devant une diminution de l'acuité visuelle de plus de 2 lignes. Les formes sévères, notamment de vascularites, sont traitées par voie générale à la posologie initiale de 1 mg/kg/j de prednisone. Certains immunosuppresseurs utilisés pour le traitement de la polyarthrite rhumatoïde (tacilizumab) aggraveraient les symptômes uvéitiques [17].
Kératoconjonctivite sèche
Une kératoconjonctivite sèche (KCS) est présente chez environ 40 % des patients porteurs du virus HTLV-1. Elle s'accompagne d'une infiltration lymphoplasmocytaire des glandes salivaires accessoires de grade 3 ou 4 de la classification de Chisholm. Les KCS sont deux fois plus fréquentes chez les TSP/HAM (45 %) que chez les séropositifs (23 %). La symptomatologie fonctionnelle est peu invalidante. Le prurit et la sensation de grains de sable sont les signes les plus fréquents. Il n'existe ni kératite filamenteuse, ni ulcère, ni néovaisseaux cornéens. Le traitement est purement symptomatique.
Une hypergammaglobulinémie polyclonale (IgG) et une alvéolite lymphocytaire sont très fréquemment associées à la KCS. D'autres manifestations systémiques peuvent s'associer, en particulier articulaires et thyroïdiennes, compatibles avec le syndrome de Gougerot-Sjögren ; cependant, elles ne s'accompagnent pas des anomalies immunologiques habituellement rencontrées au cours de cette maladie. En effet, il n'est pas retrouvé de facteurs rhumatoïdes, d'anticorps antinucléaires ou d'anticorps dirigés contre des antigènes nucléaires solubles [10 , 18].
Kératite interstitielle
Une kératite interstitielle est constatée chez 10 % des patients infectés par le virus HTLV-1. Elle est plus fréquente chez les malades porteurs d'une TSP/HAM (15 % versus 2,6 %) que chez les séropositifs [19 , 20]. Elle est également observée chez les patients atteints d'ATL où elle est associée à une augmentation des IgG [21]. La kératite est indolore et n'entraîne aucun signe fonctionnel. La sensibilité cornéenne est normale. Elle est souvent de découverte fortuite.
Les lésions sont interstitielles antérieures, bilatérales, constituées d'environ une dizaine d'opacités arrondies ou nuageuses, blanchâtres ou grisâtres et plus ou moins confluentes (fig. 67-4
Fig. 67-4
Kératite interstitielle.
Lésions cornéennes interstitielles antérieures, constituées d'opacités arrondies ou nuageuses, blanchâtres, séparées du limbe par un espace clair.
). Les opacités mesurent entre 0,5 et 2 mm de diamètre. Elles sont périphériques, mais le plus souvent séparées du limbe par un espace clair, et parfois accompagnées de néovaisseaux. L'axe visuel est longtemps épargné. Il n'y a pas d'ulcération de la cornée. Un amincissement cornéen peut être observé en regard de l'opacification. Une kératite ponctuée superficielle est associée dans 60 % des cas et une KCS dans 55 %. On retrouve des antécédents d'uvéites dans un tiers des cas. Ces lésions ne sont pas sensibles à la corticothérapie locale.
Atteintes oculaires au cours des leucémies-lymphomes (ATL)
L'ATL se manifeste en premier lieu par l'infiltration des tissus oculaires par les cellules leucémiques. L'infiltration choriorétinienne est la plus fréquente et s'observe chez environ 2 % des patients atteints d'ATL [ 22]. Les infiltrats sous-rétiniens sont présents dès le début de l'ATL en périphérie rétinienne, et évoluent en parallèle de la maladie de façon centripète. Ils intéressent progressivement le pôle postérieur et contribuent à réduire de façon sévère l'acuité visuelle. Ils sont bilatéraux, mais asymétriques. Au début, ils sont difficiles à visualiser, mais apparaissent parfois sous l'aspect de petites lésions blanchâtres arrondies ou ovalaires sous-rétiniennes.
À ce stade, seule l'angiographie à la fluorescéine permet de les mettre en évidence, en montrant des zones punctiformes, hyperfluorescentes aux séquences précoces et qui diffusent aux temps tardifs. Ils sont muets à l'angiographie au vert d'indocyanine et non discernables en tomographie en cohérence optique (OCT).
En cours d'évolution, les infiltrats deviennent plus nombreux, coalescents, et intéressent les pôles postérieurs et la totalité de la périphérie des deux yeux (fig. 67-5
Fig. 67-5
Infiltration choriorétinienne lymphomateuse, angiographie à la fluoréscéine.
Infiltration choriorétinienne du pôle postérieur et de la moyenne périphérie rétinienne visible sous l'aspect de multiples points hyperfluorescents sur les séquences précoces et qui diffusent aux temps tardifs.
). Tardivement, ils s'accompagnent d'un remaniement de l'épithélium pigmentaire qui associe des lésions atrophiques et hyperpigmentées, revêtant en angiographie un aspect tigré. Ils correspondraient à de petits décollements solides de l'épithélium pigmentaire constitués par l'accumulation de cellules ATL entre l'épithélium pigmentaire et la membrane de Bruch [23]. Il n'existe pas d'inflammation antérieure. L'atteinte du vitré sous la forme d'une hyalite dense n'est constatée qu'en fin d'évolution [23]. Les infiltrats s'accompagnent de lésions de vascularites visibles au fond d'œil sous l'aspect d'un engainement vasculaire blanchâtre et en angiographie d'un élargissement du calibre des vaisseaux associé à une rétention du colorant au niveau de la paroi et à une diffusion.
Les lésions de vascularites peuvent se compliquer d'ischémie ou conduire à une nécrose rétinienne bilatérale. La progression des lésions oculaires s'effectue conjointement à la dégradation de l'état général. Des infiltrations lymphomateuses de l'orbite (fig. 67-6
Fig. 67-6
Infiltration orbitaire lymphomateuse au cours d'une ATL (adult T-cell leukemia), scanner avec injection de produit de contraste.
Tumeur orbitaire gauche à l'origine d'une exophtalmie de grade III. Envahissement du sinus ethmoïdal gauche.
), des paupières, de la conjonctive et de la cornée ont également été décrites [7 , 24]. Les infections opportunistes, comme la rétinite à cytomégalovirus (CMV), représentent la deuxième atteinte oculaire, les uvéites étant beaucoup plus rares parmi les ATL [7].
Conclusion
Les kératoconjonctivites sèches, les uvéites et les kératites interstitielles sont, par ordre de fréquence décroissante, les lésions oculaires induites par l'HTLV-1. L'infection par HTLV-1 doit être évoquée chez des patients originaires d'une zone d'endémie ou y ayant vécu, telle que les Caraïbes, l'Afrique centrale et le Japon. L'atteinte inflammatoire du globe oculaire, comme l'atteinte des glandes exocrines et endocrines, des poumons, des muscles et des articulations représentent les différentes modalités d'expression d'une maladie systémique induite par HTLV-1.
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