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Chapitre 68
Chirurgie sur uvéites ou rétinites infectieuses

S. Touhami, A. Vest

Introduction
La prise en charge chirurgicale des uvéites, notamment infectieuses, présente un défi technique dû à la modification des structures oculaires par l'infection et/ou l'inflammation, mais également médical, puisqu'il faut savoir ne pas intervenir trop vite et instaurer un traitement anti-infectieux et/ou anti-inflammatoire durant la période péri-opératoire.
Chirurgie de la cataracte
La chirurgie de la cataracte génère systématiquement un certain degré de rupture des barrières hémato-aqueuses pouvant relancer le processus inflammatoire. Il est généralement recommandé de suivre les patients uvéitiques avec un tyndallomètre laser afin d'évaluer de façon plus fine l'inflammation postopératoire. La présence d'un œdème maculaire préopératoire impose la réalisation systématique et régulière de tomographies par cohérence optique (OCT). Enfin, dans le cadre des uvéites infectieuses, des ajustements sont à prévoir afin d'éviter une récidive infectieuse lors du traitement anti-inflammatoire postopératoire.
Particularités techniques
La chirurgie est généralement réalisée sous anesthésie topique, parfois sous anesthésie locale (crochets, anneaux iriens), rarement générale (enfant ou sujet anxieux). En cas de synéchies, la synéchiolyse utilise préférentiellement des agents viscoélastiques. Le capsulorhexis peut parfois être gêné par la présence d'une membrane cyclitique qu'il faut disséquer. La phacoémulsification est généralement réalisée par le biais d'incisions cornéennes de 2,2 à 2,4 mm. Le polissage du sac est important pour réduire le risque de rebond inflammatoire et d'opacification capsulaire. En cas de cataractes très denses, une chirurgie extracapsulaire est possible, mais avec un risque plus important de rebond inflammatoire.
L'incision sclérale dans les SICS ou small incision cataract surgeries manuelles est possible dans les uvéites, mais elle condamne un site de trabéculectomie parfois précieux dans les uvéites infectieuses hypertonisantes. Il est important d'utiliser un implant hydrophobe afin de réduire le risque de prolifération de cellules géantes, de membranes cyclitiques , de dépôts protéiques et d'opacification secondaire. Ces implants sont préférés en cas d'antécédent infectieux [1]. Le risque de rebond inflammatoire est théoriquement augmenté en cas d'implant de sulcus.
En l'absence de sac capsulaire, l'utilisation d'implants clipsés à l'iris est possible, mais augmente également le risque de rebond. Ces implants sont à éviter en cas d'uvéite induisant une atrophie irienne (par exemple virus du groupe herpès, Fuchs) en raison du risque plus important de luxation. Un examen de l'iris en transillumination est donc primordial en préopératoire. Les implants en silicone sont proscrits et les implants multifocaux sont à éviter en prévision d'une pathologie maculaire. Les chirurgies combinées (cataracte + filtrante ou rétine) sont plus pro-inflammatoires que les chirurgies simples et sont à éviter (voir plus loin).
Particularités médicales
En dehors de l'urgence, il est recommandé d'obtenir 3 mois voire 6 mois d'accalmie. La prise en charge médicale péri-opératoire (anti-infectieuse et anti-inflammatoire) est non consensuelle. Le risque de rebond dépend de la cause de l'uvéite et de la présence de facteurs de risque (tableau 68-1
Tableau 68-1
Risque de rebond inflammatoire selon la cause de l'uvéite et facteurs de risque de récidive inflammatoire postopératoire.
Risque de rebond inflammatoire selon la cause de l'uvéite
Uvéites à fort risque de rebond inflammatoire
  • - Maladie de Behçet
  • - Arthrite juvénile idiopathique, HLA-B27
  • - Pars planite
  • - Sarcoïdose
  • - Maladie de Vogt-Koyanagi-Harada
  • - Ophtalmie sympathique
Uvéites à risque modéré de rebond inflammatoire
  • - Birdshot
  • - Idiopathique
Facteurs de risque de rebond inflammatoire postopératoire quelle que soit la cause de l'uvéite
  • - Présence d'une rupture chronique de la barrière hémato-aqueuse (flare > 30 photons/ms)
  • - Antécédent d'uvéite à hypopion, d'uvéite intermédiaire ou de panuvéite sévères
  • - Antécédent d'œdème maculaire a fortiori chronique ou récalcitrant
  • - Chirurgie prévue difficile ou longue
Adapté de Butel N et al. In : Bodaghi B, LeHoang P. Uvéite. Atlas en ophtalmologie. 2 e éd. Paris : Elsevier Masson; 2017.
). Chez la plupart des patients ne présentant pas de risque particulier de récidive infectieuse (comme dans le cas d'une infection guérie [syphilis] ou d'une infection ancienne cicatricielle post-tuberculeuse), un protocole simplifié constitué d'une injection sous-conjonctivale de dexaméthasone , parfois associée à un bolus peropératoire de méthylprednisolone (en cas de cataracte dense ou de facteur de risque de rebond) est suffisant.
Une étude de 2002 a rapporté un risque de 36 % de récidive de la toxoplasmose en postopératoire d'une chirurgie de la cataracte (contre 2 % chez le sujet non opéré) [2]. Dans notre centre, le traitement antitoxoplasmique n'est réinstauré pour encadrer la chirurgie que dans de très rares cas (tableau 68-2
Tableau 68-2
Traitements péri-opératoires selon l'infection causale, en cas de chirurgie de la cataracte programmée sur un œil calme (> 3–6 mois d'accalmie)
PréopératoirePeropératoirePostopératoire
SyphilisMaintien du traitement anti-inflammatoire basal éventuellement déjà prescrit en préopératoire
  • - Injection intracamérulaire de céfuroxime
  • - Injection sous-conjonctivale de 4 mg de dexaméthasone
  • - ± Bolus de méthylprednisolone (4 mg/kg) selon la difficulté de la chirurgie
Ordonnance postopératoire classique *
Hypersensibilité au bacille de Koch (BK)
  • - Idem syphilis
  • - + chirurgie généralement réalisée après la fin du traitement anti-BK
Idem syphilisOrdonnance postopératoire classique *
Toxoplasmose
  • - Idem syphilis
  • - ± Reprise d'un traitement antitoxoplasmique dans de rares cas**, 48 h avant la chirurgie
  • - Idem syphilis
  • - ± Maintien du traitement antitoxoplasmique s'il a été prescrit en préopératoire
  • - Ordonnance postopératoire classique *
  • - ± Maintien du traitement antitoxoplasmique s'il a été prescrit en préopératoire (durée à adapter au cas par cas)
Uvéite antérieure herpétiqueTraitement antiherpétique à débuter 24 à 48 h avant la chirurgie
  • - Injection intracamérulaire de céfuroxime
  • - Injection sous-conjonctivale de 4 mg de dexaméthasone
  • - + Traitement antiherpétique à dose curative
  • - Ordonnance postopératoire classique *
  • - + Traitement antiherpétique à dose curative, à poursuivre 7 jours, puis décroissance progressive pendant la durée des anti-inflammatoires topiques
Rétinite nécrosante viraleChangement d'un éventuel traitement antiherpétique préventif pour un traitement curatif (per os) 48 h avant la chirurgie
  • - Injection intracamérulaire de céfuroxime
  • - + Traitement – antiherpétique à dose curative
  • - Ordonnance postopératoire classique *
  • - + Traitement antiherpétique à dose curative, à poursuivre 7 à 15 jours, puis décroissance progressive pendant la durée du traitement anti-inflammatoire topique
Endophtalmie bactérienne guérieRienIdem syphilisOrdonnance postopératoire classique *
Endophtalmie fongique guérieRienIdem syphilisOrdonnance postopératoire classique *
*Ordonnance postopératoire topique classique (voir tableau 68-3); il est parfois nécessaire de proposer une augmentation de la dose des corticoïdes locaux selon la difficulté technique et l'inflammation notée en postopératoire. **Patients monophtalmes stricts ou avec antécédent de lésion menaçant la macula ou la zone péripapillaire.
).
Concernant les uvéites herpétiques qui étaient sous traitement préventif au long cours, il est habituel de réinstaurer le traitement à dose curative 24 à 48 heures avant et pendant quelques jours en postopératoire [ 3], suivi d'une décroissance de la dose qui sera à calquer sur la durée et l'importance du traitement anti-inflammatoire topique prescrit, pour enfin arriver à la dose préventive préopératoire. Le protocole anti-inflammatoire peropératoire est en général simplifié.
Chez les patients avec antécédent d'endophtalmie bactérienne ou fongique ancienne et inactive, le protocole est simplifié. Les patients avec uvéite de Fuchs ne nécessitent généralement pas de traitement particulier. Il faut cependant rester vigilant concernant le risque d'hypertonie oculaire postopératoire. Dans les uvéites non infectieuses présentant un fort risque de rebond inflammatoire (voir tableau 68-1
Tableau 68-1
Risque de rebond inflammatoire selon la cause de l'uvéite et facteurs de risque de récidive inflammatoire postopératoire.
Risque de rebond inflammatoire selon la cause de l'uvéite
Uvéites à fort risque de rebond inflammatoire
  • - Maladie de Behçet
  • - Arthrite juvénile idiopathique, HLA-B27
  • - Pars planite
  • - Sarcoïdose
  • - Maladie de Vogt-Koyanagi-Harada
  • - Ophtalmie sympathique
Uvéites à risque modéré de rebond inflammatoire
  • - Birdshot
  • - Idiopathique
Facteurs de risque de rebond inflammatoire postopératoire quelle que soit la cause de l'uvéite
  • - Présence d'une rupture chronique de la barrière hémato-aqueuse (flare > 30 photons/ms)
  • - Antécédent d'uvéite à hypopion, d'uvéite intermédiaire ou de panuvéite sévères
  • - Antécédent d'œdème maculaire a fortiori chronique ou récalcitrant
  • - Chirurgie prévue difficile ou longue
Adapté de Butel N et al. In : Bodaghi B, LeHoang P. Uvéite. Atlas en ophtalmologie. 2 e éd. Paris : Elsevier Masson; 2017.
), il est habituel de proposer, un mois avant la chirurgie, une injection intravitréenne (IVT) de corticoïdes (déxaméthasone , Ozurdex®). Cette attitude est à proscrire en cas d'uvéite infectieuse latente et « réactivable», comme les uvéites herpétiques ou toxoplasmiques. Le traitement postopératoire topique correspond à des collyres antibiotiques + dexaméthasone, à une posologie minimale de 3 gouttes par jour pendant un mois. Il est classiquement associé à des collyres anti-inflammatoires non stéroïdiens (tableau 68-3
Tableau 68-3
Exemple de traitements postopératoires topiques (ordonnance standard, doses et molécules à adapter au cas par cas) *.
Chirurgie de la cataracteChirurgie du glaucome Chirurgie vitréorétinienne
Anti-inflammatoire stéroïdienPar exemple tobramycine-dexaméthasone : 1 goutte × 3/j pour 1 mois
Parfois relayé par de la dexaméthasone en décroissance pendant 2 mois supplémentaires *
Tobradex® : 1 goutte ×3/j pour 1 mois Par exemple tobramycine-dexaméthasone : 1 goutte ×3/j pour 1 mois
Parfois relayé par la dexaméthasone en décroissance pendant 2 mois supplémentaires *
Anti-inflammatoire non stéroïdienPar exemple indométacine : 1 goutte ×3/j pendant 1 mois, voire plus longtemps *
Autres traitements topiquesMaintien d'un éventuel traitement hypotonisant préopératoire, possibilité de remplacer un analogue des prostaglandines par une autre molécule sur la période postopératoire Arrêt des traitements hypotonisantsEn cas de traitement hypotonisant préalable : idem cataracte
Instauration d'une mono- ou bithérapie hypotonisante en évitant les analogues des prostaglandines en cas de tamponnement
*En cas de facteur de risque d'œdème maculaire postopératoire.

Couverture anti-infectieuse en cas de chirurgie programmée : systématique pour les uvéites herpétiques, ou pour les uvéites toxoplasmiques chez les patients monophtalmes ou avec antécédent de lésion menaçant la macula.

En cas de chirurgie urgente : couverture anti-infectieuse systématique adaptée au germe, par voie systémique (orale ou intraveineuse) et/ou intravitréenne selon le cas, à débuter si possible 48 à 72 h avant la chirurgie.


). Ces traitements et leur posologie doivent être adaptés au cas par cas.
Malgré un ralentissement de l'intervalle de survenue de la rechute inflammatoire, l'adjonction d'un traitement par corticoïdes per os n'a pas montré d'intérêt en postopératoire [4]. La surveillance postopératoire doit être rapprochée, au minimum à J0/1, J8, J30. Elle doit comporter une mesure de la pression intraoculaire (PIO), un examen à la lampe à fente, un OCT pour vérifier l'absence d'œdème maculaire (surtout en cas d'antécédent) et une mesure du flare par tyndallomètre laser en cas de disponibilité.
Chirurgie du glaucome
La chirurgie filtrante est moins efficace au cours du glaucome uvéitique qu'au cours du glaucome chronique à angle ouvert. Une chirurgie est proposée : en urgence si la PIO est non contrôlée par un traitement hypotonisant local et systémique; en programmé en cas de progression anatomique et/ou fonctionnelle sous traitement topique maximal ou en cas d'intolérance au traitement.
La chirurgie est réalisée sur un œil le moins inflammatoire possible (accalmie > 3 mois), avec des mesures associées identiques à celles réalisées pour la cataracte. La chirurgie combinée (cataracte-filtrante) est non recommandée en raison du risque majoré de poussée inflammatoire postopératoire, qui favoriserait une fibrose précoce de la bulle de filtration, diminuant ainsi l'efficacité pressionnelle de la chirurgie [5].
Trabéculectomie et sclérectomie profonde non perforante (SPNP) avec application de mitomycine
Une gonioscopie dynamique pour analyser l'angle iridocornéen est indispensable avant la décision chirurgicale. Une SPNP peut être réalisée uniquement si l'angle est ouvert sans synéchie antérieure périphérique. La trabéculectomie peut être réalisée en cas d'angle ouvert ou fermé. Selon Dupas et al., la trabéculectomie et la SPNP avec application de mitomycine C permettent un contrôle équivalent de la PIO à un an. La trabéculectomie entraîne davantage d'inflammation au cours de la semaine suivant la chirurgie. Cependant, une SPNP nécessite une surveillance plus étroite et davantage de gestes postopératoires pro-inflammatoires (goniopuncture , needlings ) [6].
i-Stent Inject W®
Ce dispositif est non recommandé dans les glaucomes uvéitiques.
Xen Gel Stent®
Ce tube de 6 mm de long, constitué de collagène porcin, est inséré à l'aide d'un injecteur par voie ab interno en chambre antérieure. Une injection sous-conjonctivale de mitomycine C est réalisée au préalable en regard de la zone de sortie du Xen Gel Stent®. Ce dispositif a montré son efficacité dans les glaucomes uvéitiques (par exemple Fuchs), particulièrement ceux en poussée hypertensive [7]. Il peut être utilisé en première intention chez les patients âgés avec surface oculaire altérée. Cependant, il est proposé seulement en deuxième intention chez les patients de plus de 65 ans du fait du risque de perte de cellules endothéliales à moyen terme.
Preserflo®
Ce dispositif est fabriqué en polymère SIBS (polystyrène-block-iso butylène-block-styrène) flexible. Il mesure 8,5 mm de long, avec un diamètre extérieur de 350 μm et une lumière de 70 μm. Après désinsertion conjonctivale et application d'une solution de mitomycine C concentrée à 0,02 % pendant 3 minutes, le dispositif est inséré en chambre antérieure grâce à un tunnel scléral débuté à 3 mm du limbe chirurgical via une aiguille de 25 G. Il est pris en charge par l'Assurance maladie en France. Il est à proposer en deuxième intention chez les patients de plus de 65 ans, du fait du risque de perte de cellules endothéliales à moyen terme.
Dispositifs de drainage de l'humeur aqueuse avec plateau
Après échec d'une ou de plusieurs chirurgies filtrantes, les dispositifs de drainage de l'humeur aqueuse avec plateau sont efficaces dans les glaucomes réfractaires. Malgré les complications liées à ce type de chirurgie (hypotonie postopératoire, décompensation cornéenne à moyen ou long terme, fibrose précoce avec encapsulation, oblitération du tube de drainage), la mise en place de ces dispositifs apparaît souvent comme la seule alternative possible devant un glaucome réfractaire sur un œil sévèrement remanié par de multiples poussées uvéitiques [8].
Il existe de multiples dispositifs : valve d'Ahmed, implant de Baerveldt® , implant de Molteno® . Un nouveau dispositif de drainage est apparu plus récemment : l'implant de Paul® . Ses atouts majeurs sont :
  • le diamètre extérieur de son tube (457 μm) : beaucoup plus fin que celui de la valve d'Ahmed (635 μm), il limite le risque de perte de cellules endothéliales secondaire;
  • un plateau (342 mm 2) plus large que la valve d'Ahmed (184 mm 2) : placé classiquement sous les muscles droit supérieur et latéral, il permettrait une zone de drainage plus large;
  • l'implant de Paul® est non valvé, contrairement à la valve d'Ahmed. Pour diminuer le risque d'hypotonie postopératoire, la lumière du tube est occluse en stentant celui-ci en peropératoire par un Prolène® 6-0. En cas de remontée pressionnelle, ce fil de Prolène® 6-0 peut être retiré en salle de petite chirurgie et permettre un meilleur contrôle de la PIO en évitant d'avoir recours à des gestes plus invasifs ( needling , révision de bulle). À noter qu'il est préférable de réaliser l'ablation du Prolène® au minimum 2 à 3 mois après la chirurgie en cas de remontée pressionnelle non contrôlée par bithérapie hypotonisante [ 9].
Cyclodestruction par cyclophotocoagulation transsclérale au laser diode
Cette technique est à risque d'exacerbation inflammatoire et peut conduire à des hypotonies sévères voire des phtyses. De ce fait, les indications sont les glaucomes réfractaires avec faible potentiel visuel et l'échec des chirurgies filtrantes. Cette technique est à utiliser en dernier recours [10].
Iridectomie chirurgicale
La présence de synéchies iridocristalliniennes à 360° au niveau de l'aire pupillaire peut bloquer tout passage de l'humeur aqueuse, ce qui a pour conséquence la constitution d'un « iris tomate» par accumulation d'humeur aqueuse en chambre postérieure, avec bombement antérieur de l'iris. Dans ce cas, il est recommandé de réaliser une iridectomie périphérique au bloc opératoire, et non une iridotomie périphérique au laser YAG qui serait pro-inflammatoire.
Chirurgie du segment postérieur
Comme pour la chirurgie de la cataracte, il est important de rappeler qu'en l'absence d'urgence, il faut intervenir sur un œil le moins inflammatoire possible (accalmie > 3 mois).
Chirurgie rétinienne non urgente ou froide
Indications
Membranes épirétiniennes
L'indication chirurgicale des membranes épirétiniennes (MER) repose sur la preuve d'une déformation de l'entonnoir fovéal et la présence d'une baisse visuelle objective (< 6/10 es) ou d'une gêne subjective (métamorphopsies). Tanawade et al. ont démontré que la prise en charge chirurgicale des MER uvéitiques résultait en une amélioration visuelle dans un tiers des cas, une stabilisation dans un tiers des cas et une perte visuelle dans le tiers restant, montrant un pronostic moins bon que dans les MER idiopathiques. Le bénéfice était plus patent en cas de traction vitréomaculaire associée (fig. 68-1
Fig. 68-1
Tomographie en cohérence optique (OCT, Spectralis®, Heidelberg) représentant la région maculaire d'une patiente avec un antécédent de panuvéite sur hypersensibilité au bacille de Koch (BK) et souffrant d'une membrane épirétinienne contractile avec traction vitréomaculaire associée.
a. Image en face en infrarouge montrant l'étendue de la traction vitréenne et des plis rétiniens dus à la membrane. b. B-scan passant par le centre de la fovéa montrant une hyaloïde épaisse causant une traction et un début de décollement séreux rétrofovéal. c. B-scan passant par la région inféromaculaire, montrant la membrane épirétinienne, sous la forme d'une ligne hyper-réflective, en dessous de la hyaloïde épaissie.
) [ 11]. Il est important de traiter les autres causes de baisse visuelle (cataracte) avant d'attribuer cette dernière à la MER. Il convient d'éviter de réaliser des chirurgies combinées plus pourvoyeuses de rebond inflammatoire. Chez les patients au passé de nécrose rétinienne virale (NRV) ou toxoplasmique, un surrisque de décollement de la rétine (DR) est noté en raison d'adhérences vitréomaculaires plus importantes.
Trous maculaires
La prévalence des trous maculaires uvéitiques toutes causes confondues se situe autour de 2,5 % [ 12]. Le taux global de fermeture après une chirurgie est autour de 80 % [12]. Il est beaucoup plus faible dans les NRV, autour de 50 % après une première chirurgie [12] et avec un taux de complications plus important, notamment de DR postopératoire.
Hyalite chronique invalidante
La vitrectomie est parfois proposée dans les uvéites infectieuses avec hyalite chronique jugée inactive et non améliorable par un traitement médical bien conduit (fig. 68-2
Fig. 68-2
a. Imagerie ultra-grand champ (California, Optos®) représentant l'œil droit d'un patient monophtalme souffrant d'une panuvéite toxoplasmique, avec une hyalite dense jugée inactive et séquellaire après de longs mois de traitement antitoxoplasmique et anti-inflammatoire systémique et local. L'acuité visuelle préopératoire était chiffrée à compte les doigts. b. Aspect à 2 mois d'une vitrectomie « réfractive», montrant un éclaircissement de la cavité vitréenne et la présence d'un foyer toxoplasmique cicatriciel en supérieur.
La présence d'une vascularite périphérique mise en évidence en peropératoire a indiqué la réalisation d'une panphotocoagulation rétinienne préventive. L'acuité visuelle postopératoire était de 8/10es.
). Toutefois, le décollement postérieur du vitré (DPV) est difficile à réaliser, avec un fort risque de DR iatrogène. Lorsqu'elles sont réalisées, ces vitrectomies sont aussi l'occasion d'envoyer l'échantillon vitréen en analyse, permettant parfois de redresser le diagnostic. Les patients souffrant d'uvéite de Fuchs présentent une particularité : en plus de hyalites denses, ces patients peuvent également présenter un glaucome qui peut s'aggraver après vitrectomie, imposant une surveillance rapprochée en cas de geste sur le segment postérieur.
Technique chirurgicale
Membranes épirétiniennes
Il est important de bien vérifier le DPV en s'aidant de colorants et de prendre en compte les adhérences vitréennes périphériques pouvant causer des déchirures iatrogènes dans près de 20 % des cas, voire un DR [11]. S'il doit être évité dans les uvéites infectieuses latentes ou « réactivables», le colorant le plus fréquemment utilisé est la triamcinolone. Alternativement, un colorant bleu (bleu trypan, brilliant blue ) peut être utilisé. La pseudophaquie facilite le shaving du vitré périphérique, mais cela ne doit pas être un argument pour réaliser une chirurgie combinée. Le pelage de la membrane limitante interne (MLI) n'est pas systématique dans la chirurgie des MER [ 11 , 13]. Dans notre centre, il est proposé de façon assez limitée autour de la fovéa, pour limiter le risque de récidive de la MER.
Trous maculaires
Les trous maculaires (TM) de petite taille (< 150–200 μ) associés à un œdème maculaire peuvent justifier d'une escalade du traitement anti-inflammatoire et/ou anti-infectieux, permettant parfois une fermeture sans recours à la chirurgie [14]. En l'absence d'œdème et dans le cas d'une physiopathologie impliquant le vitré, une surveillance de 2 à 3 mois peut être proposée, car certains petits TM (< 250 μ) peuvent se refermer spontanément (fig. 68-3
Fig. 68-3
a. Tomographie en cohérence optique (OCT, Spectralis®, Heidelberg) montrant un trou maculaire de petite taille (< 200 μ) compliquant une panuvéite. b. Fermeture spontanée du trou après 3 mois de suivi.
). En cas de chirurgie, la vitrectomie doit être la plus complète possible pour permettre un tamponnement satisfaisant, en prenant en compte les particularités déjà citées pour la chirurgie des MER. Le pelage de la MLI est à notre sens systématique quelle que soit la taille du trou. En cas de trou supérieur à 400 μ, a fortiori en cas de facteurs de mauvais pronostic (NRV), nous proposons un flap de la MLI. Le tamponnement par gaz est au minimum par du C2F6 et le recours au C3F8 n'est pas rare dans les NRV. Le positionnement postopératoire face down est plus fréquent, car les chances de fermeture sont moins bonnes que dans les TM idiopathiques.
Hyalite chronique
La vitrectomie à visée réfractive ne présente pas de différences techniques par rapport à ce qui a été décrit précédemment. Bien que cela ne soit pas consensuel, certains proposent de surseoir à la réalisation du DPV si ce dernier semble irréalisable chez un patient jeune.
Prise en charge médicale pré-, per- et postopératoire
En dehors des injections intracamérulaires de céfuroxime qui ne sont pas nécessaires en cas de vitrectomie seule, le traitement péri-opératoire se calque sur celui de la chirurgie de la cataracte. Un point particulier est celui des IVT de dexaméthasone habituellement proposées 4 à 6 semaines avant la vitrectomie pour réduire le risque de rebond inflammatoire et d'œdème maculaire postopératoire, réputé plus fréquent dans les uvéites (23 % [ 11] à 30 % [ 13] selon les séries). Ces IVT sont contre-indiquées dans les uvéites infectieuses pouvant se réactiver (toxoplasmose, uvéites/rétinites herpétiques), mais peuvent être réalisées dans celles sans risque de réactivation, comme l'uvéite par hypersensibilité au bacille de Koch (BK). L'hypertonie oculaire postopératoire est plus fréquente dans les TM uvéitiques [15]. Nous proposons la mise en place postopératoire systématique d'un collyre hypotonisant en cas de tamponnement. La surveillance postopératoire peut être calquée sur celle de la cataracte.
Chirurgie rétinienne urgente
Indications
Décollement de rétine rhegmatogène
Sa prévalence dans les uvéites est de 3 à 7 % [16-17-18]. Il est plus fréquent en cas d'uvéite infectieuse (25-50 % dans les NRV [19]). La prolifération vitréorétinienne (PVR) inaugurale est fréquente (30 %). Le taux de réapplication après une seule chirurgie est entre 50 % et 60 %, moins bon que dans le DR idiopathique (> 90 %) [16 , 17 , 20].
Endophtalmies bactériennes
Les endophtalmies bactériennes peuvent être exogènes (endophtalmies post-chirurgicales et post-traumatiques) ou endogènes. Dans ce cas, la présence d'une endophtalmie a une valeur pronostique vitale. La prise en charge médicale se fait sans délai après prélèvement bactériologique. Le traitement antibiotique initial est double : systémique par une antibiothérapie large avec bonne pénétration intraoculaire et intravitréen par IVT d'antibiotiques [ 21]. Ce traitement est ensuite adapté au germe.
Depuis l' Endophthalmitis Vitrectomy Study (1995) [21], plusieurs études ont tenté de répondre à la question : « Quand proposer la vitrectomie?». La vitrectomie peut classiquement être proposée en cas d'acuité visuelle initiale inférieure à compte les doigts, ou en l'absence de réponse aux premières IVT, a fortiori en cas de virulence du germe impliqué. Elle a un but diagnostique, permettant d'identifier le germe causal, mais aussi thérapeutique, permettant de réduire la charge infectieuse et inflammatoire, de traiter toute déhiscence visible et de mettre parfois en place un tamponnement qui a aussi une vertu bactériostatique.
Endophtalmies fongiques
La vitrectomie est généralement obligatoire en cas de suspicion d'endophtalmie fongique [22 , 23], devant la présence de foyers uniques ou multiples bourgeonnant de la choroïde à travers la rétine vers la cavité vitréenne, d'une hyalite avec des agrégats vitréens en collier de perles, ou devant une hyalite inexpliquée associée à une fongémie. La programmation de la vitrectomie (rapide) ne doit en aucun cas retarder le prélèvement (par ponction de la chambre antérieure généralement), ni la mise en œuvre du traitement médical. Celui-ci comprend des IVT d'antifongiques (amphotéricine B ou voriconazole), dont le rythme est à adapter à la réponse clinique, en plus d'un traitement systémique d'une durée minimale de 6 semaines.
Technique chirurgicale
Décollement de rétine
Comme dans les autres indications de chirurgie rétinienne uvéitique, il est important de vérifier le DPV et de réaliser une vitrectomie complète (voir plus haut). Nous avons démontré que l'adjonction d'une indentation sclérale résultait en un taux de réapplication de 100 % après une seule chirurgie chez les 6 patients bénéficiant de cette technique combinée sur une série de 75 patients (Mainguy A et al., soumis). L'indentation est contre-indiquée en cas de sclérite active. En cas de DR avec PVR ou PVRogène, comme dans les uvéites infectieuses actives, le pelage de la MLI est systématique. Il faut éviter de réaliser la chirurgie de la cataracte dans le même temps et d'utiliser la cryothérapie en raison de leur potentiel pro-inflammatoire. En cas de NRV, une rétinopexie large est recommandée. Le tamponnement est classiquement par silicone en cas d'uvéite infectieuse active, a fortiori en cas de NRV. Dans ces cas, l'ablation du silicone ne s'envisage que très rarement avant les 9–12 mois en raison du fort risque de récidive observé pendant la première année de suivi (Mainguy A et al., soumis).
Endophtalmie
Il est généralement recommandé de réaliser le DPV afin d'éviter les rétractions tardives pouvant être source de DR [ 24]. Il faut éviter de réaliser la chirurgie de la cataracte dans le même temps, car le matériel intraoculaire peut favoriser l'implantation des germes et rendre difficile leur clearance. En cas d'implantation d'emblée, un matériel hydrophobe est obligatoire. Certains auteurs suggèrent qu'un tamponnement par air, gaz, parfois même par silicone pourrait être bénéfique dans les endophtalmies infectieuses, même en l'absence de DR, via leur effet bactério- et fongostatique. Il est cependant important de rappeler que la pénétration des anti-infectieux par IVT peut être entravée par ces tamponnements, notamment le silicone.
Prise en charge médicale pré-, per- et postopératoire
Décollement de rétine
Il est parfois difficile de trouver la déhiscence causale, notamment en cas de cataracte importante, de hyalite, ou de synéchies iridocristalliniennes. L'échographie peut alors être utile. En cas d'uvéite active – et contrairement au DR rhegmatogène non uvéitique –, il est judicieux de décaler la chirurgie de quelques jours afin de proposer un traitement anti-infectieux ± anti-inflammatoire (tableau 68-4
Tableau 68-4
Traitements péri-opératoires en cas de chirurgie urgente du segment postérieur.
PréopératoirePeropératoirePostopératoire
Décollement de rétine sur syphilis
  • - Pénicilline G IV en l'absence d'allergie 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'ATB
  • - Anti-inflammatoires topiques sous couvert d'ATB
  • - Pénicilline G IV
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Pénicilline G IV pendant 2 semaines
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante ou de réaction de Herxheimer
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement de rétine sur uvéite d'hypersensibilité au BK
  • - Quadrithérapie anti-BK si possible 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'antibiothérapie
  • - Anti-inflammatoires topiques
  • - Quadrithérapie anti-BK
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Quadrithérapie anti-BK
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement de rétine sur toxoplasmose
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique à débuter 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'antibiothérapie
  • - Anti-inflammatoires topiques
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique pendant 6 semaines ± préventive au long cours
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement sur rétinite nécrosante virale
  • - Traitement antiherpétique IV à débuter 48 à 72 h avant la chirurgie
  • - IVT d'antiviraux selon la présentation du DR
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - Anti-inflammatoires topiques (dose minimale) sous couvert d'antiviraux
  • - Traitement antiherpétique IV
  • - IVT d'antiviral
  • - Éviter les SC DXM **
  • - Pas de BM **
  • - Traitement antiherpétique IV 2–3 semaines, puis per os au long cours
  • - IVT d'antiviraux
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Endophtalmie bactérienne
  • - Bi-ATB systémique et IVT d'une bi-ATB après PCA
  • - Anti-inflammatoires topiques (dose minimale) sous couvert d'ATB
  • - Éviter BM et SC DXM
  • - Bi-ATB systémique
  • - IVT d'une bi-ATB
  • - ± SC DXM
  • - Éviter BM
  • - ATB systémique adaptée au germe
  • - IVT d'ATB adaptées au germe
  • - Ordonnance postopératoire *
Endophtalmie fongique
  • - IVT d'amphotéricine B après PCA
  • - Antifongiques systémiques
  • - Pas d'anti-inflammatoires topiques ou dose faible sous couvert d'antifongiques
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - IVT d'antifongique
  • - Antifongiques systémiques
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - Antifongiques par voie systémique adaptés au prélèvement pendant 6 semaines
  • - IVT d'antifongiques adaptées au prélèvement
  • - Ordonnance postopératoire *
*Ordonnance postopératoire d'anti-inflammatoires topiques (voir tableau 68-3) : augmentation de la dose des corticoïdes locaux selon la difficulté technique et l'inflammation postopératoire. Antibiotiques-anti-inflammatoires topiques à la dose minimale efficace dans les nécroses rétiniennes virales et les endophtalmies, en particulier fongiques. **Les SC DXM et les BM sont classiquement contre-indiqués à la phase aiguë d'une nécrose rétinienne virale ou d'une endophtalmie fongique. Ils peuvent être proposés dans de rares cas et discutés au cas par cas.

ATB : antibiothérapie/antibiotique; BK : bacille de Koch; BM : bolus de méthylprednisolone; DR : décollement de rétine; IVT : injection intravitréenne; SC DXM : injection sous-conjonctivale de dexaméthasone (4 mg); PCA : ponction de chambre antérieure.


). En effet, notre équipe a montré que l'activité inflammatoire préopératoire était un facteur pronostique important. De ce fait, en cas de DR inaugural, nous proposons 48 à 72 heures de traitement anti-infectieux avant la chirurgie. Ce traitement est associé à un traitement anti-inflammatoire, dont les modalités dépendent de l'infection causale (voir tableau 68-4
Tableau 68-4
Traitements péri-opératoires en cas de chirurgie urgente du segment postérieur.
PréopératoirePeropératoirePostopératoire
Décollement de rétine sur syphilis
  • - Pénicilline G IV en l'absence d'allergie 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'ATB
  • - Anti-inflammatoires topiques sous couvert d'ATB
  • - Pénicilline G IV
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Pénicilline G IV pendant 2 semaines
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante ou de réaction de Herxheimer
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement de rétine sur uvéite d'hypersensibilité au BK
  • - Quadrithérapie anti-BK si possible 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'antibiothérapie
  • - Anti-inflammatoires topiques
  • - Quadrithérapie anti-BK
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Quadrithérapie anti-BK
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement de rétine sur toxoplasmose
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique à débuter 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'antibiothérapie
  • - Anti-inflammatoires topiques
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique pendant 6 semaines ± préventive au long cours
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement sur rétinite nécrosante virale
  • - Traitement antiherpétique IV à débuter 48 à 72 h avant la chirurgie
  • - IVT d'antiviraux selon la présentation du DR
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - Anti-inflammatoires topiques (dose minimale) sous couvert d'antiviraux
  • - Traitement antiherpétique IV
  • - IVT d'antiviral
  • - Éviter les SC DXM **
  • - Pas de BM **
  • - Traitement antiherpétique IV 2–3 semaines, puis per os au long cours
  • - IVT d'antiviraux
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Endophtalmie bactérienne
  • - Bi-ATB systémique et IVT d'une bi-ATB après PCA
  • - Anti-inflammatoires topiques (dose minimale) sous couvert d'ATB
  • - Éviter BM et SC DXM
  • - Bi-ATB systémique
  • - IVT d'une bi-ATB
  • - ± SC DXM
  • - Éviter BM
  • - ATB systémique adaptée au germe
  • - IVT d'ATB adaptées au germe
  • - Ordonnance postopératoire *
Endophtalmie fongique
  • - IVT d'amphotéricine B après PCA
  • - Antifongiques systémiques
  • - Pas d'anti-inflammatoires topiques ou dose faible sous couvert d'antifongiques
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - IVT d'antifongique
  • - Antifongiques systémiques
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - Antifongiques par voie systémique adaptés au prélèvement pendant 6 semaines
  • - IVT d'antifongiques adaptées au prélèvement
  • - Ordonnance postopératoire *
*Ordonnance postopératoire d'anti-inflammatoires topiques (voir tableau 68-3) : augmentation de la dose des corticoïdes locaux selon la difficulté technique et l'inflammation postopératoire. Antibiotiques-anti-inflammatoires topiques à la dose minimale efficace dans les nécroses rétiniennes virales et les endophtalmies, en particulier fongiques. **Les SC DXM et les BM sont classiquement contre-indiqués à la phase aiguë d'une nécrose rétinienne virale ou d'une endophtalmie fongique. Ils peuvent être proposés dans de rares cas et discutés au cas par cas.

ATB : antibiothérapie/antibiotique; BK : bacille de Koch; BM : bolus de méthylprednisolone; DR : décollement de rétine; IVT : injection intravitréenne; SC DXM : injection sous-conjonctivale de dexaméthasone (4 mg); PCA : ponction de chambre antérieure.


). Les implants intravitréens de corticoïdes sont contre-indiqués pour des raisons anatomiques évidentes, et a fortiori à la phase active d'une infection. Le traitement per- et postopératoire est à adapter au cas par cas. Il comprend le traitement anti-infectieux systémique ± intravitréen et des anti-inflammatoires, dont le mode d'administration dépend de l'infection causale (voir tableau 68-4
Tableau 68-4
Traitements péri-opératoires en cas de chirurgie urgente du segment postérieur.
PréopératoirePeropératoirePostopératoire
Décollement de rétine sur syphilis
  • - Pénicilline G IV en l'absence d'allergie 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'ATB
  • - Anti-inflammatoires topiques sous couvert d'ATB
  • - Pénicilline G IV
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Pénicilline G IV pendant 2 semaines
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante ou de réaction de Herxheimer
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement de rétine sur uvéite d'hypersensibilité au BK
  • - Quadrithérapie anti-BK si possible 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'antibiothérapie
  • - Anti-inflammatoires topiques
  • - Quadrithérapie anti-BK
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Quadrithérapie anti-BK
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement de rétine sur toxoplasmose
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique à débuter 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'antibiothérapie
  • - Anti-inflammatoires topiques
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique pendant 6 semaines ± préventive au long cours
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement sur rétinite nécrosante virale
  • - Traitement antiherpétique IV à débuter 48 à 72 h avant la chirurgie
  • - IVT d'antiviraux selon la présentation du DR
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - Anti-inflammatoires topiques (dose minimale) sous couvert d'antiviraux
  • - Traitement antiherpétique IV
  • - IVT d'antiviral
  • - Éviter les SC DXM **
  • - Pas de BM **
  • - Traitement antiherpétique IV 2–3 semaines, puis per os au long cours
  • - IVT d'antiviraux
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Endophtalmie bactérienne
  • - Bi-ATB systémique et IVT d'une bi-ATB après PCA
  • - Anti-inflammatoires topiques (dose minimale) sous couvert d'ATB
  • - Éviter BM et SC DXM
  • - Bi-ATB systémique
  • - IVT d'une bi-ATB
  • - ± SC DXM
  • - Éviter BM
  • - ATB systémique adaptée au germe
  • - IVT d'ATB adaptées au germe
  • - Ordonnance postopératoire *
Endophtalmie fongique
  • - IVT d'amphotéricine B après PCA
  • - Antifongiques systémiques
  • - Pas d'anti-inflammatoires topiques ou dose faible sous couvert d'antifongiques
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - IVT d'antifongique
  • - Antifongiques systémiques
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - Antifongiques par voie systémique adaptés au prélèvement pendant 6 semaines
  • - IVT d'antifongiques adaptées au prélèvement
  • - Ordonnance postopératoire *
*Ordonnance postopératoire d'anti-inflammatoires topiques (voir tableau 68-3) : augmentation de la dose des corticoïdes locaux selon la difficulté technique et l'inflammation postopératoire. Antibiotiques-anti-inflammatoires topiques à la dose minimale efficace dans les nécroses rétiniennes virales et les endophtalmies, en particulier fongiques. **Les SC DXM et les BM sont classiquement contre-indiqués à la phase aiguë d'une nécrose rétinienne virale ou d'une endophtalmie fongique. Ils peuvent être proposés dans de rares cas et discutés au cas par cas.

ATB : antibiothérapie/antibiotique; BK : bacille de Koch; BM : bolus de méthylprednisolone; DR : décollement de rétine; IVT : injection intravitréenne; SC DXM : injection sous-conjonctivale de dexaméthasone (4 mg); PCA : ponction de chambre antérieure.


).
Endophtalmies
Le traitement médical comprend une IVT d'une bi-antibiothérapie ou d'antifongique, après prélèvements microbiologiques. Ces IVT sont à répéter selon la réponse initiale, de façon plus prolongée pour les causes fongiques. Le traitement systémique n'est pas retardé par la programmation opératoire. Les anti-inflammatoires stéroïdiens topiques sont généralement débutés à la dose minimale efficace après l'IVT initiale.
Les traitements per- et postopératoires sont détaillés dans le tableau 68-4
Tableau 68-4
Traitements péri-opératoires en cas de chirurgie urgente du segment postérieur.
PréopératoirePeropératoirePostopératoire
Décollement de rétine sur syphilis
  • - Pénicilline G IV en l'absence d'allergie 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'ATB
  • - Anti-inflammatoires topiques sous couvert d'ATB
  • - Pénicilline G IV
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Pénicilline G IV pendant 2 semaines
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante ou de réaction de Herxheimer
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement de rétine sur uvéite d'hypersensibilité au BK
  • - Quadrithérapie anti-BK si possible 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'antibiothérapie
  • - Anti-inflammatoires topiques
  • - Quadrithérapie anti-BK
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Quadrithérapie anti-BK
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement de rétine sur toxoplasmose
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique à débuter 48–72 h avant la chirurgie
  • - Selon l'inflammation : BM ± SC DXM, 24–48 h avant la chirurgie et après 24–48 h d'antibiothérapie
  • - Anti-inflammatoires topiques
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique
  • - SC DXM
  • - Souvent BM (4 mg/kg)
  • - Bi-ATB antitoxoplasmique pendant 6 semaines ± préventive au long cours
  • - Parfois corticoïdes par voie systémique ou SC DXM en cas d'inflammation importante
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Décollement sur rétinite nécrosante virale
  • - Traitement antiherpétique IV à débuter 48 à 72 h avant la chirurgie
  • - IVT d'antiviraux selon la présentation du DR
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - Anti-inflammatoires topiques (dose minimale) sous couvert d'antiviraux
  • - Traitement antiherpétique IV
  • - IVT d'antiviral
  • - Éviter les SC DXM **
  • - Pas de BM **
  • - Traitement antiherpétique IV 2–3 semaines, puis per os au long cours
  • - IVT d'antiviraux
  • - Ordonnance postopératoire topique *
Endophtalmie bactérienne
  • - Bi-ATB systémique et IVT d'une bi-ATB après PCA
  • - Anti-inflammatoires topiques (dose minimale) sous couvert d'ATB
  • - Éviter BM et SC DXM
  • - Bi-ATB systémique
  • - IVT d'une bi-ATB
  • - ± SC DXM
  • - Éviter BM
  • - ATB systémique adaptée au germe
  • - IVT d'ATB adaptées au germe
  • - Ordonnance postopératoire *
Endophtalmie fongique
  • - IVT d'amphotéricine B après PCA
  • - Antifongiques systémiques
  • - Pas d'anti-inflammatoires topiques ou dose faible sous couvert d'antifongiques
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - IVT d'antifongique
  • - Antifongiques systémiques
  • - Pas de BM ou SC DXM **
  • - Antifongiques par voie systémique adaptés au prélèvement pendant 6 semaines
  • - IVT d'antifongiques adaptées au prélèvement
  • - Ordonnance postopératoire *
*Ordonnance postopératoire d'anti-inflammatoires topiques (voir tableau 68-3) : augmentation de la dose des corticoïdes locaux selon la difficulté technique et l'inflammation postopératoire. Antibiotiques-anti-inflammatoires topiques à la dose minimale efficace dans les nécroses rétiniennes virales et les endophtalmies, en particulier fongiques. **Les SC DXM et les BM sont classiquement contre-indiqués à la phase aiguë d'une nécrose rétinienne virale ou d'une endophtalmie fongique. Ils peuvent être proposés dans de rares cas et discutés au cas par cas.

ATB : antibiothérapie/antibiotique; BK : bacille de Koch; BM : bolus de méthylprednisolone; DR : décollement de rétine; IVT : injection intravitréenne; SC DXM : injection sous-conjonctivale de dexaméthasone (4 mg); PCA : ponction de chambre antérieure.


.
Conclusion
Les uvéites infectieuses peuvent induire des complications potentiellement chirurgicales. Lorsqu'une chirurgie est prévue, la difficulté technique doit être anticipée et la technique chirurgicale adaptée au cas de chaque patient. Il est impératif de proposer la prise en charge médicale péri-opératoire anti-infectieuse et anti-inflammatoire la plus adaptée, afin d'améliorer le pronostic postopératoire et d'éviter les rebonds inflammatoires potentiellement cécitants.
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