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Baisse d’acuité visuelle unilatérale révélant un prolactinome nécrosé

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Auteurs :
Dr Sidi DAHI
Dr Nisrine LAARIBI
Alwan Alsubari
fouad el asri
reda karim
Abdelbaar Oubaaz
Tags :
Résumé

Introduction

Les adénomes hypophysaires sont des tumeurs bénignes de l’hypophyse.  Leur gravité réside dans leur caractère évolutif, aboutissant surtout à la compression des structures avoisinantes y compris les voies visuelles. Exceptionnellement, ces adénomes, peuvent se compliquer d’une nécrose, pouvant être à l’origine de complications à type de panhypopituitarisme menaçant  le pronostic vital.

Patients et Methodes

Nous rapportons l’observation d’une patiente âgée de 32 ans, présentant une baisse d’acuité visuelle brutale de l’œil gauche chez qui le diagnostic d’un prolactinome nécrosé est posé.

Résultats

Elle consulte aux urgences ophtalmologiques pour une baisse de l’acuité visuelle de l’œil gauche qui remonte à 10 jours. L’interrogatoire retrouve la notion de céphalées négligées remontant à 3mois. L’acuité visuelle est à 10/10 à droite et à 2/10 à gauche ; une amputation du champ visuel temporal gauche est notée. L’examen oculomoteur est normal, le segment antérieur ainsi que le fond d’œil sont normaux. Le champ visuel objective une quadranopsie bitemporale supérieure. L’IRM orbitocérébrale réalisée en urgence révèle un macro-adénome hypophysaire compliqué de nécrose, étendu au sinus caverneux gauche et comprimant le chiasma optique. Au  bilan hormonal une hyper-prolactinémie à > 1440 mUI/L est objectivée. Le diagnostic de prolactinome compliqué d’une apoplexie hypophysaire est donc posé. Une exérèse par voie trans-sphénoidale en urgence est réalisée permettant une évolution favorable.

Discussion

Les prolactinomes sont les tumeurs les plus fréquentes des adénomes hypophysaires (40%). Ils sont classiquement découverts au stade de microprolactinome avec le typique syndrome aménorrhée-galactorrhée. A un stade plus évolué, le macroadénome a une extension suprasellaire comprimant les voies optiques, ce qui engage le pronostic visuel. Exceptionnellement, cet adénome peut se nécroser et être à l’origine d’une apoplexie hypophysaire, dont la principale complication est le panhypopituitarisme menaçant le pronostic vital si non pris en charge à terme. L’IRM sans injection est l’imagerie de référence. Le champ visuel est nécessaire pour objectiver le retentissement visuel et assurer le suivi.  Le traitement consiste en une exérèse chirurgicale plus ou moins associée à une hormonothérapie substitutive si nécessaire.

Conclusion

L’intérêt de cette observation est de rapporter une complication exceptionnelle et grave d’un macroadénome hypophysaire, révélée par une simple baisse de l’acuité visuelle d’installation brutale. Il faut aussi souligner l’importance de la réalisation d’une imagerie cérébrale en urgence devant un tel tableau aussi atypique soit tel. Un diagnostic précoce étant toujours lié à un pronostic meilleur.