Name
Acute posterior placoid chorioretinopathy : a typical clinical feature of syphilis. A case report

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Orateurs :
Dr Louis BEAL
Auteurs :
Dr Louis BEAL
Myriam Assad
François Xavier Demailly
Tags :
Résumé

But

La syphilis est une cause rare et polymorphe d’uvéite. Certaines manifestations permettent cependant d’évoquer d’emblée le diagnostic.

Observation

Nous rapportons le cas d’un sujet adulte immunocompétent ayant présenté une choriorétinite placoïde postérieure bilatérale qui a amené à poser le diagnostic d’uvéite syphilitique.

Cas clinique

Un patient de 39 ans, sans antécédent, s’est présenté en urgence en raison d’une baisse d’acuité visuelle brutale gauche, associée à des myodésopsies. L’acuité visuelle corrigée était évaluée à 10/10ème Parinaud 2 à droite et 6/10ème Parinaud 6 à gauche. L’examen du segment antérieur en biomicroscopie était strictement normal aux deux yeux. En revanche, il existait une hyalite modérée, associée à des remaniements bilatéraux de l’épithélium pigmentaire maculaire légèrement plus marqués du côté gauche. L’OCT maculaire objectivait une fragmentation de la ligne ellipsoïde et de la membrane limitante externe. Les clichés en autofluorescence retrouvaient une hyperautofluorescence péripapillaire et maculaire aux bords irréguliers. Concernant l’angiographie, celle-ci mettait en évidence aux deux yeux sur les temps tardifs et après injection de fluorescéine une hyperfluorescence maculaire sectorielle aux bords nets, associée à une vascularite veineuse, et après injection de vert d’indocyanine une hypofluorescence maculaire en plaque.

Devant ce tableau de choriorétinite placoïde postérieure bilatérale, un sérodiagnostic de la syphilis a été réalisé et s’est avéré positif. La sérologie VIH était négative. Une ponction lombaire a également été réalisée et objectivait une méningite lymphocytaire. Le reste de l’examen neurologique était strictement normal. Le diagnostic de neurosyphilis a été retenu, et une antibiothérapie intraveineuse par pénicilline G introduite pendant 14 jours, sans corticothérapie associée. L’évolution a été favorable avec récupération de l’acuité visuelle.

Discussion

La syphilis est une infection bactérienne sexuellement transmissible à Treponema Pallidum, d’expression systémique et dont l’incidence est en recrudescence en Europe depuis le début des années 2000. Sur le plan ophtalmologique, ses manifestations sont très variées. Les atteintes du segment postérieur (rétinite, choroïdite, rétinochoroïdite) sont parmi les plus fréquentes, indépendamment du statut immunitaire du patient.

Bien que rare, l’aspect de choriorétinite en plaque permet d’évoquer d’emblée l’origine syphilitique, à condition de l’identifier correctement. Dans notre cas, la présentation clinique associait uniquement une hyalite modérée à des remaniements maculaires bilatéraux. L’association des anomalies structurales typiques observées à la fois sur l’OCT maculaire, sur les clichés en autofluorence et à l’angiographie double apportent des arguments complémentaires pour orienter correctement le diagnostic.

Conclusion

La choriorétinite placoïde postérieure est une manifestation typique de la syphilis, et doit être reconnue par l’ophtalmologue. L’imagerie multimodale trouve ici tout son intérêt à la fois dans la démarche diagnostique et dans le suivi des patients.