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Analyse du niveau de gris dans le MEWDS après photobleaching

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Orateurs :
Dr Maxence PAPEGAEY
Auteurs :
Dr Maxence PAPEGAEY
Laurent Kodjikian
Benoit Delaunay 1
Vivien Vasseur 1
Dr Martine MAUGET FAYSSE
Dr Thibaud MATHIS
Tags :
Résumé

Introduction

Le MEWDS est un syndrome de taches blanches où l’inflammation de l’épithélium pigmentaire et de la rétine externe joue un rôle primordial. Les critères diagnostiques du MEWDS par imagerie multimodale ont récemment été décrits par Marsiglia et al. L’autofluorescence y occupe une place primordiale en montrant des taches hyperfluorescentes multiples, de localisation identique aux taches hypo-ICG à l’angiographie et aux altérations de la ligne ellipsoïde sur l’OCT B-Scan. L’autofluorescence en application rétinienne, utilise les propriétés intrinsèques de la lipofuscine contenue dans les cellules de l’épithélium pigmentaire, une zone hyper-autofluorescente correspondant soit à une accumulation en fluorophores à l’intérieur des cellules soit à une perte en photopigment. Le photobleaching sature le photopigment et reproduit les effets d’une perte en photopigment pour l’autofluorescence. L’objectif de cette étude est de montrer de manière objective la disparition des taches hyper-autofluorescentes du MEWDS après photobleaching par analyse du niveau de gris sur les clichés AF.

Patients et Methodes

Nous avons examiné rétrospectivement les dossiers et l’imagerie multimodale des patients suivis pour un MEWS entre Janvier 2013 et Javnier2019 de deux centres : l’hôpital de la Croix-Rousse à Lyon et la fondation Rotschild à Paris. L’inclusion des patients nécessitait le diagnostic d’un MEWS à phase aiguë selon les critères de Marsaglia et al. basés sur l’imagerie multimodale. Cette dernière comportait un OCT B-Scan révélant une disruption de l’éllipsoïde avec des spicules remontant vers la rétine interne, une angiographie à la fluorescéine et au vert d’indocyanine révélant des tâches hypo-ICG aux temps tardifs, un OCT-angiographie pour étude de la choriocapillaire et une imagerie en autofluorescence avant et après photobleaching (réalisé pendant 60 secondes en lumière bleue à 488nm). L’analyse de la variation du niveau de gris des imageries en autofluorescence entre les zones lésionnelles et les zones saines après 60 secondes de photobleaching a été réalisée de manière informatisée. Plus le rapport se rapprochait de 1, moins la différence d’autofluorescence entre la lésion et la rétine contrôle était importante.

Résultats

Nous avons inclus 14 yeux de 14 patients. L’âge moyen au diagnostic était de 27,8 ans et le sex-ratio M/F de 0,17.  L’imagerie multimodale révélait les signes typiques de MEWS chez tous les patients. 8 patients présentaient un MEWDS sans autre atteinte oculaire ou systémique, 1 patiente un MEWDS typique dans un contexte de maladie de Best néovascularisée, et 5 patients dans le cadre d’un overlap-syndrom.

Le rapport moyen des zones hyper-autofluorescentes par rapport à la rétine contrôle saine était de 1,35 (+/- 0,17) avant photobleaching et diminuait significativement après, à 1,07 (+/- 0,09).

Discussion

Dans cette étude, nous avons révélé de manière objective et semi-informatisée un effacement significatif de l’hyperautofluorescence des taches de MEWDS après photobleaching rétinien. Cela confirme l’origine lésionnelle du MEWDS avec bel et bien un déficit en photopigment et non une accumulation de lipofuscine dans les cellules de l’épithélium pigmentaire. L’informatisation de l’analyse du niveau de gris permet de s’affranchir de biais de mesure tout comme l’analyse du rapport au sein d’une même image.

Conclusion

Les résultats de notre étude pourraient valider l’utilisation du photobleaching rétinien comme critère diagnostique du MEWDS parmi l’imagerie multimodale disponible.