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Atteinte choroïdienne dans la nécrose rétinienne: à propos de deux cas

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Orateurs :
Dr Mohamed Ali GARGOURI
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Résumé

Introduction

Le syndrome de nécrose rétinienne aiguë (ARN syndrome) est défini par la présence de foyer de nécrose rétinienne associée à une vascularite occlusive sévère causée principalement par l'herpès simplex virus et le virus varicelle-zona (VZV). Auparavant considérée comme une pathologie exclusivement rétinienne, l’implication de la choroïde, comme démontré par l'angiographie au vert d’indocyanine (angio-ICG), n'a pas été largement étudiée. 

Matériels et Méthodes

nous rapportons les résultats de l'angiographie à l'indocyannine chez deux patients présentant un syndrome de nécrose rétinienne aigue.

Résultats

Cas 1

Il s’agit d’un patient âgé de 64 ans, diabétique hypertendu, suivi pour néphropathie chronique au stade de pré dialyse, hospitalisé pour prise en charge d’un ARN syndrome de l’œil droit (OD). A l’examen, la perception lumineuse est négative, le segment antérieur montre  une uvéite antérieure granulomateuse et le fond d’œil montre une hyalite dense avec une paleur papillaire et des plages de nécrose rétinienne étendu. Au niveau de l’œil gauche (OG), l’acuité visuelle (AV) est à 9/10, le segment antérieur est calme et l’examen de fond d’œil montre un œdème papillaire stade 1 sans hyalite. La ponction de chambre antérieure confirme une infection à VZV. L’angiographie au vert d’indocyanine de l’OD montre des multiples lésions rondes  hypofluorescentes, qui apparaissent au temps précoce et qui persistent au temps tardif.

Cas 2

Il s’agit d’une femme âgée de 50 ans, hospitalisée pour prise en charge d’un ARN syndrome de l’OD. L'examen du fond d'œil révèle des zones de nécroses rétiniennes en inférotemporal avec une extension circonférentielle sur 180. L’examen de l’OG était sans anomalies avec une AV à 10/10. La phase précoce de l’angio-ICG a montré des hypofluorescences multiples prédominant en temporal et persistant au temps tardif.

Discussion

L’atteinte choroïdienne au cours de l’ARN syndrome a été documentée à partir des études histopathologiques qui montrait une atteinte vasculaire choroïdienne de sévérité variable. Contrairement à l'angiographie à la fluorésceine, l'angiographie ICG permet une meilleure visualisation de la choroïde en montrant des zones d'hypo ou de non-perfusion suggérant une ischémie choroïdienne localisée et une infiltration de la couche des choriocapillaires. Grace à son poids moléculaire élevé et ses propriétés de liaison aux protéines, l’ICG fuit très lentement et pourrait être donc utile pour détecter uniquement les vaisseaux rétiniens les plus gravement touchés.

Conclusion

L'utilisation de l'ICGA dans le contexte de l'ARN peut donc fournir des informations supplémentaires concernant l'hypoperfusion choroïdienne, l'atteinte oculaire controlatérale infraclinique et les lésions vasculaires rétiniennes étendues