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Caractéristiques des endophtalmies depuis l’utilisation peropératoire de l’antibioprophylaxie par céfuroxime

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Orateurs :
Dr Arsalan NAJIB
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Résumé

Introduction

L’endophtalmie est un état inflammatoire de l'œil dû à un processus infectieux. Deux grandes catégories d’endophtalmies sont à distinguer : les endophtalmies exogènes (principalement post opératoires) et les endophtalmies endogènes (liées à la dissémination hématogène). Il s’agit d’une urgence thérapeutique dont le traitement est médico-chirurgical. L’antibioprophylaxie par la céfuroxime à la fin de la chirurgie de la cataracte est recommandée en France depuis 2011. L’objectif de notre étude a été d’étudier les caractéristiques des endophtalmies « résiduelles » prises en charge.

Matériels et Méthodes

Il s’agit d’une étude descriptive, rétrospective et monocentrique réalisée entre février 2013 et janvier 2022. Nous avons inclus 114 patients hospitalisés dans le service d’Ophtalmologie pour un diagnostic d’endophtalmie, ayant bénéficié de prélèvements oculaires et/ou sanguins et pour lesquels une acuité visuelle initiale et à un mois ont été recueillies. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement par injections intravitréennes d’anti-infectieux ainsi que par voie parentérale. Les données des patients pour lesquels le diagnostic de syndrome toxique du segment antérieur a été finalement posé n’ont pas été analysées.

Résultats

Les endophtalmies sont survenues dans les suites d’une chirurgie de cataracte (46/114, 40%) d’injections intravitréennes (28/114, 24,56%), de chirurgie vitréorétinienne (12/114, 10,53%), de chirurgie filtrante (12/114, 10,53%), de kératites infectieuses par contiguïté (3/114, 2,63%), de traumatismes perforants (3/114, 2,63%); 8 patients ont présenté une endophtalmie endogène (7,02%). Concernant les endophtalmies survenant après chirurgie de la cataracte, 24 prélèvements (52,2%) ont identifié : 20 germes Gram positif (83%), 3 germes Gram négatif (12,5%) et 1 élément fongique (4,5%). Concernant les endophtalmies post injection intravitréenne, 19 prélèvements étaient contributifs (67,9%) : 17 germes Gram positif (89,5%) et 2 des germes Gram négatif (10,5%). Pour les endophtalmies post phakoexerèse, 7/46 patients n’avaient pas reçu une antibioprophylaxie par céfuroxime. Il n’y avait pas plus de prélèvements négatifs (17 versus 1, p=0,21) ni de staphylocoques résistants à la méticilline isolés (10 versus 0, p=0,18) dans groupe ayant reçu une antibioprophylaxie par céfuroxime par rapport à celui ne l’ayant pas reçue. L’acuité visuelle initiale moyenne des endophtalmies post phakoexerèse ayant reçu l’antibioprophylaxie était de 2,05 logMAR contre 1,93 logMar pour celles n’ayant pas reçu l’antibioprophylaxie (p=0,53). L’acuité visuelle moyenne à 1 mois était de 0,6 logMAR dans le groupe ayant reçu l’antibioprophylaxie contre 1,51 logMAR pour celui ne l’ayant pas reçue (p = 0,049).

Discussion

La chirurgie de la cataracte demeure la première étiologie d’endophtalmie dans notre étude devant les injections intravitréennes, malgré l’accroissement de leur utilisation et la mise en place de l’antibioprophylaxie par céfuroxime. Le germe le plus fréquemment retrouvé demeure le Staphylococcus epidermis, principal germe de la flore commensale conjonctivale. L’effectif des endophtalmies endogènes est probablement sous-estimé car seules les données des patients hospitalisés en ophtalmologie ont été analysées ce qui n’était pas forcément le cas des patients présentant plusieurs foyers infectieux.

Conclusion

Les endophtalmies post phakoexerèse dominent encore pour le moment les étiologies des endophtalmies malgré les progrès techniques, l’antibioprophylaxie peropératoire à la céfuroxime et le nombre croissant d’injections intravitréennes.