L’efficacité de l’adalimumab bimensuel est reconnue pour les uvéites associées aux arthrites juvéniles idiopathiques (AJI). L’augmentation hebdomadaire de sa fréquence s'est avérée efficace pour certaines pathologies rhumatismales. Le but de cette étude est d’analyser l’efficacité et les effets secondaires de cette posologie dans le cadre des uvéites réfractaires associées aux AJI.
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Efficacité et effets secondaires des injections hebdomadaires d’adalimumab dans la prise en charge des uvéites réfractaires associées à l’arthrite juvénile idiopathique
Introduction
Matériels et Méthodes
Les données démographiques et cliniques des enfants suivis pour une uvéite associée à une AJI et traités par adalimumab entre décembre 2016 et novembre 2020 ont rétrospectivement été analysées. En cas d’atteinte uvéitique non contrôlée (Tyndall 1 + et / ou flare 1+ et / ou 2 gouttes de dexaméthasone / jour), la posologie d’adalimumab a pu être doublée en rapprochant la fréquence d’injection à toutes les semaines (20 mg si < 30 kg, 40 mg si >= 30 kg). L’efficacité a été évaluée sur l’œil le plus atteint après 3 et 6 mois par un critère composite comprenant la diminution de 2 niveaux d’inflammation (ou normalisation à 0) du Tyndall ou du flare (selon la classification SUN) ou une réduction de 50% de la corticothérapie locale. Celui-ci était considéré atteint si l’un était respecté sans aggravation des autres. La survenue de nouvelles complications a été relevée à 6 mois. Les anticorps neutralisants anti-adalimumab ont été recherchés chez les enfants nécessitant un doublement de la dose.
Résultats
Une uvéite est survenue chez 42 / 89 (47,2%) des enfants suivis en consultation ophtalmologique spécifique AJI, âgés de 11,0 +/- 6,3 ans. Parmi ces enfants 27/42 (64,3%) étaient traités par adalimumab tous les 15 jours ; les AJI évoluaient depuis 5,67 ± 4,75 ans et les uvéites depuis 4,74 ± 4,48 ans. Les injections d’adalimumab ont été rapprochées chez 11/27 patients (40,7%). Les 27 patients sous adalimumab étaient traités par méthotrexate associé, en dehors de 3 enfants pour lesquels une cytolyse hépatique induite a nécessité son arrêt et le doublement de la dose d’adalimumab. Parmi ces 11 enfants à dose doublée, 9 étaient des filles (81,8%), 9 (81,8%)avaient une atteinte bilatérale, 8/11 étaient traités par du méthotrexate (10 à 15 mg / semaine ; 6 per os et 2 injections par voie sous cutanée). Une corticothérapie locale de 2 gouttes ou plus par jour était nécessaire pour 12 yeux atteints (57,14%) (6/11 patients). Un traitement hypotonisant local était nécessaire pour 10 yeux (47,6%) (5/11 patients). Après respectivement 3 et 6 mois de suivi, 7/11 patients (63,6%, IC à 95% : 30,8% à 89,1%) et 7/11 patients (63,6%, IC à 95% : 30,8% à 89,1%) ont atteint le critère composite. Les 2 enfants sous corticoïdes oraux ont pu être sevrés. Une diminution des corticoïdes locaux ≥50% a été obtenue pour 7/9 patients (63,6%, IC à 95% de 30,8% à 89,1%). Lors du suivi un patient a développé un œdème maculaire et un autre une hypertonie ayant nécessité une trabéculectomie. Aucun enfant n’a présenté d’effets secondaires graves systémiques. Les anticorps anti adalimumab étaient négatifs chez les 10 enfants testés.
Discussion
L’adalimumab hebdomadaire semble utile pour les uvéites réfractaires associées aux AJI permettant une épargne de corticoïdes.
Conclusion
L'intensification hebdomadaire de l’adalimumab pour les uvéites réfractaires associées à l'AJI semble être un traitement efficace et bien toléré. Des études contrôlées sur ce sujet semblent nécessaires.