Name
Épidémiologie et pronostic visuel à 6 mois des kératites fongiques : une étude rétrospective bicentrique de 2013 à 2019

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
Dr Camille DELCASSO
Auteurs :
Dr Camille DELCASSO
Dr Romain MOUCHEL
Damien Dupont
Fabien Subtil
Laurent Magaud
Laurent Kodjikian
Dr Philippe DENIS
Dr Carole BURILLON
Tags :
Résumé

Introduction

Notre objectif principal était d'évaluer le pronostic visuel à 6 mois des kératites infectieuses fongiques. Nos objectifs secondaires étaient de décrire l’épidémiologie, les facteurs de risque, le type de prise en charge médicale et chirurgicale de cette pathologie. 

Patients et Methodes

Nous avons mené une étude rétrospective bi centrique incluant l’ensemble des patients ayant un prélèvement cornéen positif à champignon, pris en charge dans deux centres hospitalo-universitaires français, de 2013 à 2019. Nous avons évalué la variation entre la meilleure acuité visuelle corrigée initiale et à 6 mois. Les caractéristiques de la population, l’aspect de l’infiltrat stromal, les facteurs de risques, ainsi que les traitements médicaux et chirurgicaux ont également été analysés. 

Résultats

Nous avons inclus 41 patients qui avaient tous bénéficié d’un grattage cornéen positif à champignon. 30% des patients ont présenté une amélioration de l’acuité visuelle entre le diagnostic et le sixième mois. Une dégradation étaient relevée dans 70% des cas dont 50% avaient une acuité visuelle non chiffrable. La moyenne des acuités visuelles chiffrables était de 5/10ème. 75% des patients ont été hospitalisés avec une durée moyenne de séjour de 14 jours. Le délai de positivité du prélèvement était de 3 à 22 jours. 60% des champignons étaient filamenteux contre 40% de levures. Les espèces majoritaires étaient Fusarium et Candida. 30% des patients ont reçu un traitement exclusivement topique. Un traitement général adjuvant a été nécessaire pour 62% des patients (Amphotéricine B et Voriconazole le plus souvent). Un acte chirurgical a été réalisé chez 45% des patients : greffe de membrane amniotique, injection intra stromale et intra camérulaire pour 15%, greffe transfixiante pour 20% et éviscération ou énucléation pour 15%. Des facteurs de risque de kératites fongiques ont été mis en évidence chez 95% les patients : port de lentilles de contact avec ou sans mésusage (35%), pathologie de la surface oculaire et corticothérapie locale (40%), immunodépression générale (10%), traumatisme et corps étranger (15%). 

Discussion

Le pronostic visuel à 6 mois objectivé dans cette étude est sombre car le délai de diagnostic est souvent long et les antécédents ophtalmologiques et généraux lourds. Nos résultats sont concordants avec les données de la littérature.

Conclusion

Les kératomycoses sont une pathologie rare mais sévère, affectant des cornées fragiles ou agressées. Notre étude met en évidence le pronostic visuel péjoratif et la nécessité d’une prise en charge hospitalière précoce avec des traitements généraux et parfois chirurgicaux lourds.