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Etude multicentrique rétrospective comparant les formes primaires et secondaires de syndrome des tâches blanches évanescentes et multiples

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Orateurs :
Yasmine Serrar
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Résumé

Introduction

Le syndrome des tâches blanches évanescentes et multiples (MEWDS) est une pathologie rétinienne inflammatoire touchant le plus souvent des femmes jeunes et myopes. Il s’agit d’un syndrome classiquement décrit comme unilatéral, résolutif sans séquelles et idiopathique mais plusieurs cas de MEWDS associés à des pathologies inflammatoires oculaires plus sévères ont été décrits. Plusieurs arguments plaident en faveur de l’existence de formes secondaires de "trigger MEWDS" favorisées par d’autres pathologies oculaires.

Matériels et Méthodes

Nous avons analysé les données cliniques et l’imagerie multimodale de tous les cas de MEWDS diagnostiqués entre juillet 2010 et août 2021 dans plusieurs centres ophtalmologiques de référence. Les patients étaient répartis dans deux groupes : MEWDS primaire ou MEWDS secondaire si une autre pathologie oculaire susceptible de favoriser un MEWDS était retrouvée.

Résultats

101 yeux de 100 patients ont été inclus. Les principales étiologies de MEWDS secondaire étaient la choroïdite multifocale et la choroïdite ponctuée interne. Les patients atteints de MEWDS secondaire étaient plus âgés (p=0.011). La proportion de femmes (p=0.773), la myopie (p=0.306), et l’acuité visuelle initiale (p=0.211) n’étaient pas significativement différentes entre les deux groupes. La surface de l’hypofluorescence du pôle postérieur au temps tardif de l’angiographie au vert d’indocyanine était significativement moins importante dans les MEWDS secondaires (p=0.001). La disposition des tâches hypofluorescentes était moins symétrique par rapport au méridien horizontal (p=0.005) et au méridien vertical (p=0.007) parmi les formes secondaires. A la phase aiguë, les scores d’inflammation oculaire clinique (p=0.5) ou paraclinique (p=0.186) n’étaient pas significativement différents entre les groupes. Pendant la phase de récupération, les signes d’inflammation oculaire en imagerie multimodale étaient plus importants chez les MEWDS secondaires (p=0.013).

Discussion

Cette étude présente la plus grande cohorte de MEWDS de la littérature. Les MEWDS secondaires sont moins étendus et sont localisés autour des lésions choriorétiniennes susceptibles de favoriser le MEWDS. Ce résultat suggère que les MEWDS secondaires pourraient être induits par des lésions choriorétiniennes secondaires à une pathologie inflammatoire sous-jacente. Le sexe féminin, le jeune âge et la myopie ne devraient pas être des arguments en faveur de la nature primaire d’un MEWDS. La persistance de signes d’inflammation oculaire après cicatrisation du MEWDS doit orienter vers une forme secondaire. Les MEWDS récidivants et bilatéraux ne sont pas plus fréquents parmi les formes secondaires.

Conclusion

Les formes secondaires de MEWDS ou "trigger MEWDS" sont des atteintes rétiniennes répondant à la définition du MEWDS en imagerie multimodale mais présentant quelques caractéristiques permettant de les différencier des formes primaires.