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Etude TECAP : Toxicité sur l’endothélium cornéen de l’amantadine chez les patients atteints de la maladie de Parkinson

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Orateurs :
Mr Thomas HEMERY
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Résumé

Introduction

L'amantadine (ou 1-aminoadamantane) est utilisée dans la maladie de Parkinson pour traiter les dyskinésies induites par la lévodopa. Ce médicament peut induire une décompensation endothéliale cornéenne, qui peut survenir jusqu'à plusieurs années après le début du traitement. Cette toxicité est réversible, avec la disparition progressive de l'œdème dans les 2 mois suivant l'arrêt du médicament (1). Le mécanisme de la toxicité du médicament et sa cinétique sont encore inconnus. 

Matériels et Méthodes

6 patients parkinsoniens sous amantadine ont été étudiés (12 yeux analysés). L’épaisseur cornéenne centrale et les paramètres endothéliaux obtenus en microscopie spéculaire (densité cellulaire endothéliale, coefficient de variation de la surface cellulaire et pourcentage de cellules hexagonales) ont été mesurés avant le début de l’amantadine puis après 1 et 6 mois de prise. Le ratio entre la pachymétrie centrale divisée par la pachymétrie périphérique a été obtenu en divisant l’épaisseur cornéenne centrale par l’épaisseur cornéenne mesurée à 4 mm du centre afin de détecter d’un œdème cornéen infraclinique.

Résultats

Aucun patient n’a eu de signe de toxicité cornéenne due à l’amantadine. L’épaisseur cornéenne centrale moyenne a augmenté au cours du suivi (510 ± 27 mm a baseline vs 514 ± 24 mm à M1 et 517 ± 26 mm à M6). Le coefficient de variation cellulaire est maximal dès le premier mois de prise (40,1 ± 2,9 à baseline vs 43,3 ± 2,6 à M1 and 42,7 ± 3,2 à M6), alors le pourcentage. De cellules hexagonales est diminué à M1 (43,3 ± 3,3 à baseline vs 40 ± 5,5 à M1 and 40,5 ± 4,9 à M6). Il n’a pas été observé de modification de la densité cellulaire endothéliale (2412 ± 295 at M0 vs 2428 ± 254 à M6). Le ratio entre la pachymétrie centrale divisée par la pachymétrie périphérique est resté normal (0,86 ± 0,02) au cours des 6 mois de suivi.

Discussion

L’amantadine induit un stress précoce sur les cellules endothéliales dès le premier mois de prise : augmentation du polymégathisme et du polymorphisme cellulaires, augmentation de la pachymétrie cornéenne centrale. Ces perturbations de la morphologie du pool de cellules endothéliales précèdent l'apoptose cellulaire et l'apparition d'un oedème cornéen.

Conclusion

Les modifications cellulaires observées après introduction de l'amantadine sont en faveur d'une toxicité précoce du médicament sur l'endothélium cornéen. Une toxicité endothéliale dose-cumulée de l'amantadine a également été publiée (2). Deux hypothèses sont retenues pour tenter d'expliquer cette toxicité (1) : l'accumulation intra-cellulaire de phospholipides (propriété des cationic amphilic drugs ou CADs) ou par augmentation de la concentration cellulaire en amantadine. Il n'y a pas de recommandation, à notre connaissance, pour le suivi des patients traités par amantadine. Dans ce contexte, une évaluation de l’endothélium cornéen comprenant une micoscopie spéculaire et une pachymétrie centrale de référence est souhaitable avant son initiation dans le traitement de la maladie de Parkinson.