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Influence du donneur et des paramètres de conservation des greffons sur la densité cellulaire endothéliale après greffe de type DMEK pour dystrophie de Fuchs

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Orateurs :
Dr Emilie PEREIRA
Auteurs :
Dr Emilie PEREIRA
David Toubeau
Julie Gueudry
Dr Marc MURAINE
Tags :
Résumé

Introduction

La greffe endothéliale est devenue la technique de référence lors de la prise en charge des pathologies de l’endothélium cornéen en raison de ses nombreux avantages par rapport à la kératoplastie transfixiante. On comprend aisément que la qualité de dissection du greffon ainsi que les manipulations lors de son implantation soient des facteurs importants mais peu d'étude ce sont penchées sur la part éventuelle des paramètres de conservation du greffon ou du donneur lui-même. L’objectif de cette étude est d’analyser la perte cellulaire endothéliale après greffe endothéliale de type DMEK en fonction des caractéristiques du donneur et de la durée de conservation.

Patients et Methodes

Série de cas monocentrique, rétrospective réalisée au CHU de Rouen entre janvier 2017 et décembre 2018. Nous avons inclus tous les patients ayant bénéficié d’une greffe type DMEK. La densité cellulaire endothéliale (DCE) à 2 mois a été corrélée aux paramètres suivants : âge du donneur, perte cellulaire au cours de la conservation, durée de conservation et le jour de la réalisation de la greffe. Une analyse de sous-groupe des greffons ayant <1000 cell/mm2 et >2000cellules/mm2 en post opératoire a été effectuée.Une dernière étape a consisté à analyser des greffons controlatéraux des deux sous-groupes.

Résultats

239 yeux ont été inclus et opérés par un seul chirurgien. La DCE est de 2655cell/mm2 avant greffe et chute à 1538 cell/mm2 à 2 mois après la greffe. La durée de conservation du greffon était en moyenne de 17 jours, elle n’influence pas la DCE postopératoire (p=0,84). La moyenne de perte cellulaire durant la conservation était de 5,17%, elle n’influence pas la DCE post-opératoire (p=0,16). La moyenne d’âge des donneurs était de 71,9ans. L’âge n’influence pas la DCE post opératoire (p=0,21). Une greffe réalisé un lundi/mardi reste <4 heures à température ambiante(T°A) alors qu' un mercredi/jeudi, elle reste en moyenne 16 heures à T°A . Il apparait qu’une greffe resté plus longtemps à T°A est associée à une DCE post opératoire plus importante (p<0,05). L’analyse des deux sous-groupes retrouve 20 patients <1000 cell/mm2 et 39 patients >2000cells/mm2. Après une analyse par test de t Student, aucun des précédents facteurs ne semblent influencer la perte en DCE. Un greffon laissé plus longtemps à température ambiante semble être associé à une DCE plus élevée mais cette différence n’est pas statistiquement prouvée (p= 0,074). Dans l’étude des greffons controlatéraux, 11/19 des patients avec < 1000cell/mm2 n’ont pas été greffé pour DCE trop faible quand seulement 5/39 des greffons controlatéraux des >2000cell/mm2 n’ont pas été greffes pour motif similaire. Quand aux greffes qui ont pu être réalisés, on note une différence statiquement significative des résultats post opératoire avec une DCE plus élevée dans le groupes des greffons de > de 2000cell/mm2 ( p=0,042).

Discussion

Notre étude, à partir d’un suivi précis du comptage cellulaire endothélial ne met pas en évidence d’effet délétère de la durée de conservation du greffon, du % de perte cellulaire et de l’âge du donneur. Mais une notion de donneurs faibles et forts ressorts avec l’étude des greffons controlatéraux.

Conclusion

Il apparait donc important de continuer à greffer les donneurs âgés de plus de 80 ans, les greffons conservés plus de 21 jours et les greffons ayant une perte cellulaire durant l’organoculture allant jusqu’à 20%. Il parait donc mportant de s’intéresser aux résultats du greffon controlatéral. D’autres facteurs sont encore à recherche pour expliquer cette disparité de perte cellulaire endothéliale.