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Le lourd tribut de l'épidémie de Covid-19 sur les étudiants en santé

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Orateurs :
Dr Carole BURILLON
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Résumé

Introduction

Les épidémies sont connues pour exacerber les problèmes de santé mentale des étudiants qui constituent une population particulièrement vunérable. Les Doyens des Facultés de santé ont vécu de façon acutisée les difficultés vécues par leurs étudiants. Le but de cet exposé est de rapporter les problèmes engendrés par cette crise sanitaire et les moyens mis en oeuvre pour soutenir les étudiants en santé.  

Matériels et Méthodes

La première phase de confinement a beaucoup déstabilisé les étudiants, ne pouvant ni aller en cours, ni en stage à l'hôpital. Nous rapportons une étude réalisée par des chercheurs INSERM de Bordeaux qui s'échelonne entre mars 2020 et janvier 2021. Elle a inclus une cohorte de 3783 personnes, appelée cohorte "Confins", constituée de deux groupes, étudiants et non-étudiants, par un questionnaire via les réseaux sociaux. Parallèlement, en tant que Doyen de Faculté de santé, nous avons du nous mobiliser et appliquer toutes les mesures mises en place par l'Enseignement Supérieur pour accompagner nos étudiants sur plusieurs fronts dans cette période difficile.

Résultats

Le premier confinement a révélé ou aggravé la précarité étudiante: les jobs d'étudiants se sont raréfiés, et nombreux n'avaient plus le minimum pour vivre décemment et poursuivre leurs études sereinement. Parallèlement, les étudiants en santé ont été incités à participer aux prélèvements oro-pharyngés de dépistage, à la régulation téléphonique au SAMU ou auprès des familles de patients en réanimation, et, pour les plus avancés dans leurs cursus, à devenir aides-soignants dans les services Covid, dans des EHPAD, avec une compensation financière.

L'étude Confins a démontré les inégalités de santé mentale entre les étudiants et les non-étudiants. 36,6% d'étudiants ont déclarés un syndrome dépressif avec pensées suiccidaires dans 12,7% des cas, versus 20% des non-étudiants qui ne sont que 7,9% a voir eu des idées suiccidaires.

Les dispositifs de soutien psychologique se sont multipliées dans chaque Faculté. Des dispositifs financiers ont été autorisés, avec prise en charge de l'achat d'équipement informatique avec cle 4G permettant une égalité durant les cours en distanciel, augmentation du plafond d'emprunt des étudiants, aide de 200€ a la sortie du premier confinement, gel des frais d'inscription et exonération de loyers, repas au CROUS à 1€ seulement. Des créations d'emploi étudiants ont vu le jour pour des missions de tutorat et nos étudiants se sont largement mobilisés pour venir en renfort aux etablissements de santé et médico-sociaux, avec des postes rémunérés.

Discussion

Nos étudiants ont beaucoup souffert et ont tous été pénalisés dans leurs études. Ils ont largement participé à la lutte contre l'épidémie, sacrifiant l'enseignement pendant cette période qui n'est pas terminée. Ils ont très tôt été exposés aux décès et aux rigueurs de la gestion de cette épidémie. Mais nous avons valorisé ce qu'ils avaient accomplis et les avons aidés à rattraper les éventuels retards, avec des cours enregistrés, des enseignements dirigés supplémentaires, des soutiens par leurs pairs.

Conclusion

Au cours de cette crise sanitaire, les étudiants en santé ont pris leurs responsabilités très tôt dans leurs études et cette maturation rapide sera certainement bénéfique dans la construction du professionnel de santé qu'ils deviendront, sous réserve de les aider à maintenir une bonne santé mentale, en prévenant et soignant précocément.