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Les kératites infectieuses graves hospitalisées au CHU de Toulouse de janvier 2016 à décembre 2021 : étude épidémiologique, clinique et microbiologique

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Orateurs :
Mme Julie DOVIGO
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Résumé

Introduction

Les kératites infectieuses représentent une grande cause de handicap visuel dans le monde et en France. La prise en charge hospitalière des formes graves constitue un enjeu médical important. Dans un soucis d’amélioration constante des pratiques, il est intéressant de les caractériser. Le but de cette étude a donc été de décrire les kératites infectieuses graves d’un point de vu épidémiologique, clinique et microbiologique et d’en extraire le poids des principaux facteurs de risque (loco-régionaux, externes et systémiques).

Matériels et Méthodes

Il s’agit d’une étude monocentrique et rétrospective. 861 cas ont été recueillis de janvier 2016 à décembre 2021 dans le service d’ophtalmologie du CHU de Toulouse. Des données épidémiologiques, cliniques et microbiologiques ont été traitées pour chaque patient.

Résultats

L&rsquo;analyse des donn&eacute;es &eacute;pid&eacute;miologiques, retrouve dans la population globale des 861 patients une r&eacute;partition homog&egrave;ne en fonction des saisons, des sexes (50,3% de femmes et 49,7% d&rsquo;hommes), et des lat&eacute;ralit&eacute;s. La moyenne d&rsquo;&acirc;ge est de 56 ans. Les patients restent en moyenne hospitalis&eacute;s 7,6 jours. Les porteurs de lentilles de contacts sont plus fr&eacute;quemment des femmes (63,2%, p<< 0,001), plus souvent hospitalis&eacute;s en &eacute;t&eacute; (37,2%, p=0,036), plus jeune (41,2 ans, p<< 0,001) et dont la dur&eacute;e de s&eacute;jour est plus courte. Les patients ayant subi un traumatisme oculaire sont plus fr&eacute;quemment des hommes (78,9%, p<< 0,001), plus jeunes (51 ans, p=0,028) et dont la dur&eacute;e de s&eacute;jour est plus courte (6,2 jours, p=0,003). A contrario, les patients atteint de trouble de la surface oculaire ou de trouble de la statique palp&eacute;brale sont plus &acirc;g&eacute;s et restent plus longtemps en hospitalisation et cela de mani&egrave;re statistiquement significative.

L&rsquo;analyse clinique met en &eacute;vidence une localisation pr&eacute;f&eacute;rentielle centrale des k&eacute;ratites infectieuses dans la population globale des 861 patients. Seuls les groupes de patients pr&eacute;sentant une bl&eacute;pharite ou un trouble de la statique palp&eacute;brale ont des localisations inf&eacute;rieures majoritaires. Le gain moyen d&rsquo;acuit&eacute; visuel est de 4,8 lignes en population g&eacute;n&eacute;rale. Les patients porteurs de lentilles de contact ont de meilleurs gains d&rsquo;acuit&eacute; visuelle (6,6 lignes, p< 0,002). La dur&eacute;es de suivi a &eacute;t&eacute; de 7,4 mois en moyenne avec des dur&eacute;es plus courtes pour les porteurs de lentilles et les patients avec un traumatisme corn&eacute;en, mais des dur&eacute;es plus longues pour les patients atteints de troubles de la statique palp&eacute;brale.

Avec un taux de positivit&eacute; des pr&eacute;l&egrave;vements corn&eacute;ens de 59,7%, cette &eacute;tude nous permet d&rsquo;analyser des donn&eacute;es microbiologiques. Les bact&eacute;ries cocci gram positif (42,9%) et bacille gram n&eacute;gatif ( 32%) sont les plus repr&eacute;sent&eacute;es. Les porteurs de lentilles de contacts sont plus sensibles aux bacilles gram n&eacute;gatifs (59,2%, p<<0,001) et aux amibes. Les cocci gram positifs sont plus souvent isol&eacute;s lors de traumatismes corn&eacute;ens ou de chirurgies oculaire et cela de mani&egrave;re statistiquement significatif.

Discussion

Le grands nombres de patients analys&eacute;s permet de faire une &eacute;tude exhaustive des donn&eacute;es &eacute;pid&eacute;miologiques, cliniques et microbiologiques des k&eacute;ratites infectieuses graves. Nos r&eacute;sultats sont en accord avec les donn&eacute;es de la litt&eacute;ratures et permettent une revue de nos pratiques quotidiennes.Ce travail met en avant l&rsquo;importance des facteurs de risques dans la prises en charges des k&eacute;ratites infectieuses. Il semble apparaitre un gradient de gravit&eacute; avec des k&eacute;ratites infectieuses moins graves cliniquement chez les porteurs de lentilles.  

Conclusion

Les k&eacute;ratites infectieuses graves sont favoris&eacute;es par des facteurs de risques multiples. Ceux-ci influencent grandement la typologie des k&eacute;ratites et leur prise en charge.