Evaluer la place de la technique de recouvrement conjonctival dans les kératites infectieuses graves.
Name
Les recouvrements conjonctivaux dans les kératites infectieuses graves
Introduction
Patients et Methodes
Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique incluant les kératites infectieuses graves entre 2008 et 2019, ayant bénéficié d’un recouvrement conjonctival. Les critères de gravité des kératites infectieuses étaient une réaction cellulaire en chambre antérieure (Tyndall > 1+), un diamètre de l’infiltrat de plus de 2 mm, une localisation à moins de 3 mm de l’axe optique ou une perforation effective ou imminente. Les kératites virales non surinfectées ont été exclues de l’analyse.
Résultats
Trente sept yeux de 37 patients ont été analysés. L’âge moyen des patients était de 71 ans (37-95). La kératite était bactérienne chez 22/37 patients (59%), fongique chez 2/37 patients (5%), associée à Acanthamoeba chez 3/37 patients (8%) et 10 sans germe identifié (27%).
Les motifs de recouvrements conjonctivaux étaient une perforation cornéenne dans 27/37 des cas (73%), un ulcère neurotrophique persistant dans 6/37 des cas (16%) et une kératite réfractaire au traitement anti-infectieux dans 4/37 des cas (11%). Le recouvrement a été partiel chez 6/37 patients (16%) et total chez 31/37 (84%). La conservation anatomique de l’œil a été obtenue lors du suivi post opératoire d’au moins un mois pour l’ensemble des patients, sans procédure chirurgicale supplémentaire. Deux kératoplasties transfixiantes à visée optique ont été effectuées à distance du recouvrement.
Discussion
Le recouvrement conjonctival effectué dans un contexte septique permet une stabilisation de la surface oculaire et une conservation anatomique du globe.
Conclusion
Le recouvrement conjonctival est une technique restant d’actualité dans les kératites infectieuses compliquées.