La survie des enfants prématurés s’est améliorée mais ils restent à risque plus élevé d’atteintes neurosensorielles. Dans cette communication, nous rapportons les atteintes ophtalmologiques à 5 ans des enfants nés prématurés en 2011 en France inclus dans la cohorte Epipage2.
Name
Prematurité et troubles ophtalmologiques à 5 ans et demi: étude de cohorte EPIPAGE-2
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Prematurité et troubles ophtalmologiques à 5 ans et demi: étude de cohorte EPIPAGE-2
Orateurs :
Dr Thibaut CHAPRON
Résumé
Introduction
Matériels et Méthodes
Epipage 2 est une cohorte en population généralé d'enfant prematurés nés en 2011 en France entre 24 et 34 Semaines d'Amenorrhées et suivis dans le temps. Les enfants de la cohorte Epipage2 survivant à 5 ans et demi ont été inclus ainsi qu’un sous-groupe d’enfants nés à terme issus de la cohorte ELFE ayant reçus une évaluation identique. Une mesure de l’acuité visuelle binoculaire avec correction étaient réalisée ainsi que la recherche lors de l’entretien médicale d’un trouble de la réfraction et son type, d’un strabisme, d’une amblyopie et d’un nystagmus. Un intervalle de confiance à 95% était calculé pour chaque prévalence. Une imputation multiple a été réalisée afin de prendre en compte un biais de suivi ainsi que les données manquantes lors de l’évaluation. Les sous-groupes des enfants atteints de paralysie cérébrale et ayant développé une retinopathie des prématurés ont été étudiés.
Résultats
Parmi 4 441 enfants, 2 718 (pourcentage pondéré de 58,7 %) ont été évalués cliniquement. Des troubles de la refraction ont été rapportés chez 43,1 % (intervalle de confiance à 95 % 37,6-48,4), 35,2 % (32,7-37,6) et 28,4 % (25,0-31,8) des enfants nés à 24-26, 27-31, 32-34 Semaines d'Amenorrhées, respectivement. Un strabisme a été rapporté chez respectivement 19,5% (14,6-24,4), 14,8% (12,9-16,7), 8,3% (6,2-10,4) des enfants. Les deux déficiences présentaient une augmentation significative de la prévalence tandis que l'age gestationnel diminuait (p<.001). Parmi les enfants nés à terme, la prévalence des troubles de réfraction était de 24,1 % (19,1 à 29,7) et la prévalence du strabisme était de 2,8 % (1,0 à 5,3). Des déficiences visuelles sévères/modérées (<3,2/10) étaient présentes dans 1,7 % (0,2-3,3) des 24-26 Semaines d'Amenorrhées et dans moins de 1 % des autres groupes. Une acuité visuelle binoculaire de 10/10 a été mesurée pour 28,6 % (24,0-33,3) des enfants nés à 24-26 Semaines d'Amenorrhées, 35,1 % (32,8-37,4) des 27-31WG et 36,0% (32,5-39,5) des 32-34WG contre 59,7 % (53,9 -65,4) du groupe de référence. La présence d'une paralysie cérébrale à 5 et demi avait une association plus forte avec des déficiences visuelles et une acuité visuelle sous-optimale que la ROP pendant la période néonatale.
Discussion
Les uniques donnés en population générale étaient celles de la cohorte suedoise EXPRESS incluant uniquement des enfants de moins de 27 Semaines d'Amenorrhées évalués à l'age de 6 ans et demi. Les auteurs retrouvaient 30% de troubles de la refraction, 17% de strabisme et 5% de deficiences visuelless sévères/modérées. Cette cohorte incluait un nombre plus important d'enfants nés à 22-24 Semaines d'Amenorrhées qui ne survivaient pas à cette époque en France.
Conclusion
Nous rapportons dans une large cohorte d'enfants nés prématurés une prévalence élevée de troubles de réfraction et de strabisme même chez les enfants nés très et modérément prématurés soutenant la necessité d'une attention particulière pour ces enfants. Une faible prévalence d'acuité visuelle à 10/10, même avec correction, à l'âge des acquisitions de la lecture et de l'écriture pourrait représenter un défi supplémentaire pour ces enfants.