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Résultats réfractifs après chirurgie de la cataracte congénitale chez les enfants de moins de 2 ans

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Orateurs :
Dr Germaine KONATE
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Résumé

Introduction

La cataracte congénitale est l'une des principales causes de cécité évitable chez l'enfant. Sa prise en charge constitue la priorité du programme VISION 2020, initiative de l'OMS à l'échelon mondial pour l'élimination des principales causes de cécité évitable. La chirurgie de cette pathologie s’est nettement perfectionnée ces dernières années. Toutefois le calcul de la puissance de l’implant émmétropisant à l’âge adulte reste sujet de controverses. L’objectif de notre travail est de rapporter les résultats réfractifs après chirurgie de la cataracte congénitale chez les enfants opérés avant l’âge de 2 ans. 

Matériels et Méthodes

Nous avons mené une étude rétrospective descriptive au service d’ophtalmologie du CHU   MOHAMMED VI de Marrakech entre Avril 2017 et Septembre 2020 portant sur 33 yeux de 26 enfants opérés de cataracte congénitale par microincision cornéenne de 2,75 mm, capsulorhexis postérieur associé à une vitrectomie antérieure et implantation primaire intercapsulaire d’un implant en acrylique hydrophobe. Le calcul de la puissance de l’implant a été réalisé selon la formule SRKT. Une sous correction tenant compte de l’âge de l’enfant a été faite selon l’abaque de De Laage modifié. Le rythme de surveillance était modulé en fonction de la survenue de complications et de la présence d’amblyopie. Le recul a varié de 6 mois à 79 mois avec un recul moyen de 26,13 ± 18,75 mois.

Résultats

Parmi les 26 enfants (33 yeux) de notre série, 17 patients (22 yeux) avaient un âge inférieur ou égal à 1 an au moment de la chirurgie et 9 enfants (11 yeux) étaient âgés entre 1 et 2 ans. L’équivalent sphérique moyen à l’ablation des points tout âge confondu était de 4,75 ± 2,06 D, la médiane était de 5,04 D. Le minimum était de - 4,62 D et le maximum était de + 8,75 D. Au dernier contrôle l’équivalent sphérique moyen était de 2,02 ± 2,21 D. Le minimum était de – 8,75 D et le maximum était de + 6 D. Dans la tranche d’âge inférieure ou égale à 1 an, l’équivalent sphérique moyen au dernier contrôle était de 3,01 ± 3,6 D, la médiane était de 3,1 D. Pour les enfants âgés entre 1 et 2 ans au moment de la chirurgie, l’équivalent sphérique moyen au dernier contrôle était de -0,96 ± 2,21, la médiane était de -1,5 D. La différence entre l’équivalent sphérique au dernier contrôle et l’équivalent sphérique après ablation des points (shift myopique) était de 2,73 D dans notre série. Le shift myopique dans la tranche d’âge inférieure ou égale à 1 an était de 2,9 D. Il était de 2,19 D pour les enfants âgés entre 1 et 2 ans. La valeur absolue moyenne de l’astigmatisme au dernier recul était de 2,16 ± 1,06 D, la médiane était de 2 D, le minimum était de 0,25 D et le maximum était de 5 D. 

Discussion

Une erreur prédictive plus élevée était associée à une longueur axiale plus basse inférieure à 20 mm avec une différence significative. L’erreur prédictive était plus élevée en cas d’âge de la chirurgie plus jeune inférieur à 6 mois sans différence significative. Une kératométrie supérieure à 46 D n’était cependant pas associée à l’erreur prédictive. 

Conclusion

La croissance du globe oculaire est maximale au cours des 2 premières années de vie. Il est difficile de prévoir la puissance de l’implant émmétropisant à la fin de la croissance du globe. Ceci peut être expliqué par les difficultés d’obtention d’une biométrie précise et du choix de la formule adaptée. De nouvelles formules de calcul de la puissance de l’implant plus adaptées aux yeux pédiatriques seraient nécessaires afin d’améliorer les résultats réfractifs