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Sutures cornéennes compressives dans la prise en charge des décollements descemétiques réfractaires

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Orateurs :
Dr Baptiste GOBERT
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Résumé

Introduction

Les décollements de la membrane de Descemet peuvent survenir spontanément lors d’un hydrops ou chez des patients présentant une très ancienne kératoplastie transfixiante mais on les rencontre le plus souvent dans les suites immédiates d’une chirurgie de cataracte ou d’une greffe endothéliale. Ils sont le plus souvent réappliqués par injection d’air ou de gaz en chambre antérieure.

Nous rapportons l’efficacité d’une technique de sutures compressives lorsque l’injection répétée d’air s’est malgré tout avérée inefficace

Matériels et Méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle monocentrique d’une série de patients ayant bénéficié de sutures cornéennes compressives après décollement de Descemet réfractaire au traitement usuel. Le recul minimum de suivi était de 1 mois.

La technique consiste à positionner 2 points d’Ethylon 10.0 de forme rectangulaire, enchâssés dans le limbe cornéen de façon à indenter la cornée et la rapprocher de la membrane de Descemet décollée.

Le critère de jugement principal était la ré-application de la Descemet.

 

Résultats

Les données de 19 yeux de 19 patients hospitalisés ont été analysées. Les résultats ont été séparés en 2 groupes : un groupe 1 regroupant uniquement des détachements réfractaires du greffon endothélial après greffe et un groupe 2 concernant les autres types de détachements descemetiques sans contexte de greffe endothéliale.

Dans le groupe 1, 10 yeux de 10 patients ont été analysés.). Le décollement postopératoire est expliqué par une absence de support capsulaire dans 80% des cas. L’acuité visuelle initiale moyenne était de 1,93+/-0,91 LogMAR. Les fils de compression ont permis de réappliquer le greffon dans 5 cas / 10 (50%), dans les 5 autres cas, les patients ont nécessité une nouvelle greffe endothéliale ou transfixiante.

Dans le groupe 2, 9 yeux de 9 patients ont été analysés. Dans 4 cas, le décollement descemétique survenait lors d’un hydrops aigu sans rupture visible (44,4%), dans 2 cas il survenait en postopératoire immédiat d’une phacoexérèse (22,2%) et dans 3 cas sur un terrain de kératoplastie transfixiante très ancienne (33,3%). L’acuité visuelle initiale était de 1,95 logMAR +/-0,86. Les fils de compression ont permis de réappliquer la Descemet pour 8/9 patients (88,9%). 4 patients ont dû être ré-opérés dans les suites par greffe endothéliale ou kératoplastie transfixiante.

Discussion

Les sutures cornéennes compressives ont permis dans notre étude une réapplication du greffon endothélial dans 14 cas / 19 lorsque l’injection d’air répétée n’était pas suffisante.

Certains yeux, malgré le recollement descémétique, ont dû bénéficier à distance d’une greffe endothéliale ou kératoplastie transfixiante, l’endothélium n’étant dans ces cas plus fonctionnel.

Conclusion

Les sutures cornéennes compressives doivent être proposées dans les cas de décollements étendus réfractaires à la réinjection d’air lorsque l’endothélium reste fonctionnel.