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Tolérance de l'implant d'acétonide de fluocinolone en vraie vie dans l'oedème maculaire diabétique, le syndrome d'Irvine Gass et les uvéites : étude SAFAC

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Orateurs :
Yasmine Serrar
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Résumé

Introduction

En France, l’implant intravitréen d’acétonide de fluocinolone (FAc) a une autorisation de mise sur le marché dans le traitement des oedèmes maculaires diabétiques chroniques en échec aux autres traitement, et dans la prévention de la rechute de l’uvéite non infectieuse récidivant affectant le segment postérieur de l’œil. Son utilisation est récente et ses données de sécurité à long terme en vraie vie, notamment en terme d’hypertonie intra-oculaire (HTIO), sont encore mal connues. Nous avons donc étudié l’incidence, les facteurs de risques et les conséquences cliniques en vraie vie de l’HTIO après injection d’implant FAc.

Matériels et Méthodes

Pour cette étude monocentrique rétrospective, nous avons analysé les données cliniques de tous les patients traités par implant FAc à l’hôpital de la Croix-Rousse entre décembre 2018 et août 2022 dans de multiples indications.

Résultats

Nous avons inclus 149 yeux traités par implant FAc avec un suivi moyen de 25 mois. Les indications du traitement étaient l’œdème maculaire diabétique (OMD ; 106 yeux), le syndrome d’Irvine Gass (19 yeux), les uvéites (14 yeux), l’œdème maculaire secondaire à une occlusion veineuse (5 yeux), et l’œdème maculaire consécutif à une maculopathie radique (5 yeux). Cinquante-neuf yeux (39.6%) étaient déjà sous traitement hypotonisant au moment de l’injection d’implant FAc, et 33 yeux (22.1%) avaient un glaucome chronique certain. 

Vingt-deux yeux ont bénéficié de deux injections d’implant FAc et un œil a été injecté à 3 reprises. Tous les yeux avaient déjà été traités par implant intra-vitréen de dexaméthasone (DEX-I) au moins une fois (7 injections en moyenne). 

Après injection d’implant FAc, 33 patients (22%) ont nécessité l’initiation ou le renforcement d’un traitement hypotonisant quelle que soit la technique (traitement local, SLT ou chirurgie filtrante) à un intervalle moyen de 9.9 mois. Les facteurs de risque principaux mis en évidence étaient l’antécédent de traitement par hypotonisant local, l’antécédent d’HTIO sous DEX-I, et l’antécédent de glaucome chronique. Nous n’avons pas retrouvé de différence d’incidence d’HTIO selon l’indication du traitement par implant FAc. Pour 20 yeux (60.6%), l’initiation ou l’augmentation du traitement hypotonisant local étaient suffisantes. Onze yeux (33.3%) ont nécessité une trabéculopastie au laser SLT. Une chirurgie filtrante a été effectuée sur 2 yeux (6.1%). Une neuropathie optique glaucomateuse a été diagnostiquée de novo sur 2 yeux (6.1%).

Discussion

L’HTIO sous implant FAc est une complication qui concerne particulièrement les patients aux antécédents d’HTIO traitée qu’elle soit secondaire à un traitement corticoïde local ou non, et de glaucome chronique. Dans la majorité des cas, un traitement médical suffit. La nécessité du recours à une chirurgie filtrante. Dans notre série, nous n’avons pas retrouvé de différence en terme d’incidence d’HTIO selon l’indication du traitement par implant FAc. Cela peut être expliqué par le fait que l’OMD est particulièrement surreprésenté dans notre cohorte. 

Conclusion

L’HTIO sous implant FAc doit particulièrement être dépisté par contrôles réguliers de la PIO notamment chez les patients ayant des antécédents d’HTIO notamment après injection de DEX-I, et de glaucome chronique.