Name
109 - Retard de diagnostic de mélanome choroïdien et démographie médicale du lieu de résidence

Merci de vous identifier pour accéder à ce contenu.

Je me connecte  


Orateurs :
pauline heitz 1
Tags :
Résumé

Introduction

Le mélanome choroïdien a un pronostic vital variable en fonction de la précocité du diagnostic.  Son diagnostic peut être fait au cours de la surveillance d’une lésion suspecte du fond d’oeil ou sur des symptômes liés à la masse tumorale. La taille tumorale au moment du diagnostic, évaluée par le plus grand diamètre tumoral et son épaisseur, est un important facteur pronostic. La précocité du diagnostic, au stade de petit mélanome, est variable en fonction du recours de la population à la consultation ophtalmologique. L’objectif de l’étude est de déterminer si l’épaisseur tumorale est en relation avec la zone géographique du domicile du patient, et avec la démographie médicale ophtalmologique, à l’échelle de la région Alsace et départements limitrophes. 

 

Patients et Methodes

L’ensemble des mélanomes choroïdiens traités au CHU de Strasbourg entre 2007 et 2017 ont été recensés (pose de clips en vue d’une protonthérapie ou énucléation initiale) et l’épaisseur tumorale au diagnostic a été relevée. Le code postal a permis de déterminer la densité de population du domicile du patient, ainsi que le nombre d’ophtalmologistes pour 100 000 habitants du canton et la distance en kilomètres au premier cabinet d’ophtalmologistes.

Résultats

107 patients ont été diagnostiqués et traités à Strasbourg entre 2007 et 2017 pour un mélanome choroïdien nécessitant soit une pose de clips, soit une énucléation initiale. 57 provenaient du département Bas-Rhin, 24 du Haut Rhin, 12 de Moselle, 9 des Vosges, 4 des territoires de Belfort et 1 du Doubs.

En analyse univariée, plus l’épaisseur tumorale est grande, plus la densité de population du domicile du patient est faible (p=0,02), plus le nombre d’ophtalmologistes par 100 000 habitants est faible (p=0,04). La variable distance entre le domicile et le premier cabinet n’est pas significative. 

En analyse multivariée, seule la densité d’ophtalmologistes est significativement liée à l’épaisseur tumorale : moins il y a d’ophtalmologistes pour 100 000 habitants, plus le mélanome est gros au moment du diagnostic (p=0,02).

 

Discussion

Dans l’est de la France,  les mélanomes choroïdiens sont diagnostiqués à un stade plus tardif lorsque le patient habite dans une zone géographique pauvre en ophtalmologistes.

 

Conclusion

Les déserts médicaux semblent être un facteur de retard de diagnostic du mélanome choroïdien.