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111 - Etude des effets antiprolifératifs de l’acide docosahexaénoïque sur des fibroblastes issus de prélèvements de capsules de Tenon chez l’homme

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Orateurs :
edouard maupin
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Résumé

Introduction

Alors que le traitement chirurgical de référence du glaucome reste la trabéculectomie, trouver une alternative à l’utilisation de mitomycine afin d’inhiber la fibrose postopératoire des bulles de filtration reste un enjeu majeur pour optimiser les chances de succès chirurgicaux tout en limitant les complications inhérentes à son utilisation. L’acide docosahexaénoïque (DHA), présent physiologiquement dans les phospholipides de l’humeur aqueuse mais diminué chez les sujets glaucomateux, représente une alternative intéressante puisqu’il possède des effets antiprolifératifs sur les fibroblastes désormais bien documentés.

Patients et Methodes

Les fibroblastes humains issus de sujet glaucomateux et mis en culture primaire ont été soumis à 3 conditions expérimentales : un groupe témoin, un groupe stimulé par le TGF-β2 à 5 ng/mL et un groupe exposé au TGF-β2 à 5 ng/mL et au DHA à 150 μM (DHA150). Nous avons alors réalisé des analyses lipidiques en étudiant l’incorporation du DHA au sein des fibroblastes par chromatographie en phase gazeuse ainsi que des analyses protéiques en étudiant l’activation et la différenciation des fibroblastes en myofibroblastes par Western Blotting des protéines Smad et α-SMA. Nous avons enfin réalisé des analyses fonctionnelles sur la migration cellulaire des fibroblastes par vidéomicrosopie.

Résultats

Nous avons noté une augmentation significative d’incorporation du DHA dans les fibroblastes exposés au milieu de culture supplémenté en DHA150 par rapport aux autres milieux de cultures. Nous avons également observé une diminution du taux de phosphorylation des protéines Smad2 et Smad3 dans le groupe DHA150 par rapport au groupe stimulé par le TGF-β2 après 24 heures d’exposition suggérant un effet inhibiteur du DHA sur l’activation des fibroblastes. Nous avons ensuite noté une diminution significative de l’expression d’α-SMA dans le groupe DHA150 par rapport au groupe stimulé par le TGF-β2 correspondant à une diminution de la différenciation des fibroblastes en myofibroblastes. Enfin, nous avons observé une tendance à la diminution de la capacité de migration des fibroblastes dans le groupe exposé au DHA150 par rapport au groupe stimulé par le TGF-β2.

Discussion

Si ces résultats semblent confirmer les potentiels effets antifibrotiques du DHA sur les fibroblastes de capsule de Tenon, il sera nécessaire d’étudier ses effets sur les cellules cornéennes et conjonctivales afin de déterminer si son utilisation présente une meilleure tolérance que celle de la mitomycine.

Conclusion

Le DHA semble avoir un effet inhibiteur sur la voie de signalisation principale d’activation des fibroblastes qu’est la phosphorylation des protéines Smad2 et Smad3, bloquant ainsi leur différenciation en myofibroblastes et diminuant leur capacité fonctionnelle de migration.