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192 - Etude rétrospective de vraie-vie à propos de la prise en charge de patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) humide : à propos de 42 yeux naïfs suivis plus de 2 ans

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Orateurs :
Dr Florian BODENES
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Résumé

Introduction

L’objectif de l’étude était d’étudier le suivi et l’efficacité de la prise en charge de patients ayant reçu un traitement par injections intra-vitréennes (IVT) d’anti-VEGF (ranibizumab, aflibercept) dans le cadre d’une dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) de type humide, en se basant sur des données telles que l’acuité visuelle (AV) au cours du suivi (initiale, post-traitement d’induction de 3 IVT, à 1 an et 2 ans de suivi, maximale, finale), les IVT (nombre/an, schéma d’injection, produit initial, switch, switch-back), le suivi (consultations/an, perdus de vue) et des donées OCT (fluide post-traitement d’induction, fibrose sous-rétinienne).

Patients et Methodes

Nous avons mené une étude rétrospective de « vraie-vie », monocentrique au CHU de Nantes, concernant 33 patients (42 yeux) qui ont été inclus entre mars 2012 et octobre 2017. Il s’agissait de patients naïfs d’IVT, chez lesquels un traitement par IVT d’anti-VEGF a été initié dans le cadre de la prise en charge d’une DMLA humide, avec une durée de suivi d’au moins deux années. Le critère de jugement principal était l’évolution de l’AV au cours du suivi.                      

Résultats

Sur les 33 patients inclus, 9 présentaient une atteinte bilatérale, soit un total de 42 yeux. 20 étaient des femmes (60,6%), l'âge médian à l’inclusion était de 79 ans pour une durée de suivi de 3.7 années. Les AV moyennes étaient de 60.3 lettres à l’inclusion, 67.5 lettres après traitement d’induction, 71.2 lettres à 1 an de traitement, 65.4 lettres à 2 ans de traitement et 75.2 lettres au maximum. On retrouvait une AV post-traitement d'induction par IVT d'anti-VEGF supérieure à l'AV initiale chez 35 yeux (83,3%). L'AV maximale correspondait à l'AV post-traitement d'induction dans 24 cas (57,1%). 39 yeux ont bénéficié d'un traitement d'induction par 3 IVT d'anti-VEGF (92,9%). Le produit initial était majoritairement du ranibizumab (78,6%). On a observé 25 switch (59,5%) dont 2 switch-back (8%). Un assèchement total de la rétine après traitement d’induction était constaté dans 31 yeux (73,8%) et on retrouvait 10 cas de fibrose sous-rétinienne au cours du suivi (23,8%). Le suivi du patient était plus intensif la première année de suivi (7.2 consultations/an) par rapport au suivi la deuxième année (6.1 consultations/an) et au-delà pour ceux suivi une troisième année (4.4 consultations/an). Le nombre d'IVT était également plus important la première année de suivi (7.3 IVT/an) par rapport à la deuxième année (6.1 IVT/an) et au-delà pour ceux suivi durant 3 années (5.2 IVT/an). Le schéma de traitement était majoritairement en traitement d’induction de 3 IVT puis « Treat and Extend », présent dans 26 cas (61,9%).

Discussion

Cette étude a pour but d’évaluer la prise en charge à long terme de patients atteints de DMLA humide, car depuis l’avènement des IVT d’anti-VEGF en 2007, peu de données existent concernant le suivi à long terme, à propos de patients qui bénéficieront d’un traitement durant plusieurs années.

Conclusion

Dans cette étude rétrospective, on retrouve des données fonctionnelles plutôt satisfaisantes à court terme (gain moyen de 7.2 lettres après traitement d’induction, gain moyen de 10.9 lettres après 1 an de suivi, gain moyen de 5.1 lettres après 2 ans de suivi) moyennant un traitement intensif (7.3 IVT première année, 6.1 IVT deuxième année, et 5.2 IVT au-delà) et un suivi régulier (7.2 consultations la première année, 6.1 consultations la deuxième année, 4.4 consultations au-delà).