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250 - Influence du traitement de la surface oculaire sur la pression intraoculaire des patients glaucomateux non contrôlés et intolérants à leurs traitements : à propos de 10 cas

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Orateurs :
Dr Pierre DUBRULLE
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Résumé

Objectif

Évaluer l'intérêt d’un traitement de la surface oculaire sur la pression intraoculaire (PIO) de patients présentant un glaucome primitif à angle ouvert (GPAO) non contrôlé par un traitement médical et associé à une altération de la surface oculaire.

Description de cas

Dix patients avec un GPAO non contrôlé par un traitement médical et présentant une atteinte de la surface oculaire ont été rétrospectivement analysés. Tous les patients ont bénéficié d’une évaluation complète de leur neuropathie glaucomateuse ainsi que de leur surface oculaire. Les principales interventions réalisées étaient: le remplacement des collyres anti-glaucomateux par leurs équivalents sans conservateur autant que possible, la suppression des traitements identifiés ou supposés comme étant à l’origine d’effets secondaires après leur introduction, le changement de classe thérapeutique pour une autre avec une meilleure tolérance, le traitement de la surface oculaire avec des larmes artificielles sans conservateur, une hygiène des paupières et, si nécessaire, de la doxycycline, de la ciclosporine A topique ou des collyres anti-inflammatoires non stéroïdiens.

Observation

Avec un suivi minimum de 6 mois, notre étude a mis en évidence une amélioration de la surface oculaire chez tous les patients, associée à une diminution de la PIO ou à une stabilisation de celle-ci malgré la suppression d’un ou plusieurs collyres anti-glaucomateux. La PIO moyenne a diminué significativement après le traitement de la surface oculaire de 23,75 ± 9,98 mmHg à 15,15 ± 4,75 mmHg (-36,2%, P =0,001). Le nombre moyen de traitements anti-glaucomateux est passé de 3,7 ± 1,06 à 2,8 ± 0,63 molécules après le traitement de la surface oculaire (P =0,01). Le score d'Oxford a également diminué d'une moyenne de 1,7 ± 0,67 avant le traitement à 0,4 ± 0,51 après le traitement (P <0,001). Pour deux patients, la baisse de la PIO n'a pas été suffisante après le traitement et ils ont finalement nécessité une chirurgie filtrante.

Discussion

Cette étude confirme l'hypothèse déjà avancée par Baudouin et al. [1] et Batra et al. [2] que l'inflammation de la surface oculaire serait associée à une augmentation de la PIO et que le traitement de cette inflammation a une action bénéfique sur la PIO. L'inflammation de la surface oculaire pourrait être associée à une maladie trabéculaire inflammatoire et/ou toxique, qui peut être améliorée après la prise en charge de la surface oculaire et en réduisant l’utilisation de traitements potentiellement toxiques. 

Conclusion

La prévalence des pathologies de la surface oculaire chez les patients glaucomateux est très élevée, en particulier chez les patients multi-traités et dont le glaucome n’est pas contrôlé médicalement. Une prise en charge adaptée de la surface oculaire associée à une réduction de la toxicité des collyres semblait être associée à une amélioration de la surface oculaire mais aussi à un meilleur contrôle de la PIO.