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384 - Analyse rétrospective de la prise en charge au long cours en régime "treat-and-extend" de la dégénérescence maculaire liée à l’âge exsudative

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Orateurs :
Dr Frank BECQUET
Auteurs :
Dr Frank BECQUET
Sandra Delaunay
Sophie Dupouy
Elisabeth Hermouet-Leclair
Dr Idriss BADAT
Dr Jean Francois LE ROUIC
Tags :
Résumé

Introduction

Cette étude compare l’évolution de l’acuité visuelle après traitement par anti-vascular endothelial growth factor (VEGF) selon un régime treat-and-extent par rapport à tout autre régime, chez des patients naïfs atteints de dégénérescence maculaire liée à l’âge exsudative, durant une période d’au moins 5 ans.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude comparative rétrospective ayant analysé les dossiers de 257 yeux de 219 patients consécutifs atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge exsudative traités entre janvier 2008 et décembre 2017. Le traitement par anti-VEGF a été réalisé selon un protocole treat-and-extend ou non, pendant une période minimale de 5 ans. L’acuité visuelle (en lettres ETDRS [Early Treatment Diabetic Retinopathy Study]), l’âge, la longueur du suivi, le traitement anti-VEGF utilisé, et l’intervalle entre les injections ont été les variables étudiées. Les analyses statistiques ont été réalisées avec le logiciel GraphPad Prism (GraphPad Software, USA) et BiostaTGV (Inserm, France) en utilisant le test Mann-Whitney.

Résultats

Trente deux yeux de 31 patients naïfs, dont le traitement a été initié par ranibizumab selon un protocole treat-and-extend (groupe 1), ont été comparés à 225 yeux de 188 patients traités par anti-VEGF selon un autre protocole (groupe 2). L’âge moyen pour le groupe 1 était de 75,2 ans et de 75,8 ans pour le groupe 2. Les femmes représentaient 62,5% et 71,2% de la population de l’étude pour, respectivement, le groupe 1 et le groupe 2. L’acuité visuelle moyenne initiale dans le groupe 1 était de 66,6 lettres (59,7 pour le groupe 2; P=0,086); s’améliorant à 74,1 comparé à 63,5 pour le groupe 2 (p<0,001) après 1 an de traitement et se maintenant à 76,2 (63,2 pour le groupe 2, P<0,001) et 75,4 (58,7 pour le groupe 2, P<0,01) après un suivi respectivement de 5 et 7 ans. La durée moyenne de suivi à la dernière visite était de 6,65 années pour le groupe 1 contre 6,53 années pour le groupe 2 (P=0,38). En moyenne, durant la totalité du suivi, les patients ont reçu 8,6 injections par an dans le groupe 1 contre 4,8 dans le groupe 2 (P<0,0001). L’intervalle moyen entre les injections à la dernière visite était de 6,2 semaines dans le groupe 1 comparé à 10,5 semaines dans le groupe 2 (P<0,0001). A 5 ans, 46,6% des yeux du groupe 1 ont gagné 10 lettres ou plus d’acuité visuelle contre 32,1% dans le groupe 2 (P<0,01).

Discussion

Le gain d’acuité visuelle est significativement plus élevé, dès la première année et tout au long de l’étude, chez les patients ayant bénéficié d’un traitement proactif strict (groupe 1). De même, chez les patients ayant une acuité visuelle initiale relativement élevée, le gain d’acuité visuelle reste significatif et est maintenu sur le long terme.

Conclusion

Malgré un nombre d’injections plus élevé, le traitement anti-VEGF selon un régime treat-and-extend est efficace dans la vraie vie pour améliorer l'acuité visuelle et maintenir le gain d’acuité visuelle dans la dégénérescence maculaire liée à l'âge exsudative sur une période de 5 ans ou plus.