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511 - Le profil épidémiologique, étiologique et clinique des uvéites chez l’enfant : à propos de 55 cas

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Orateurs :
Imane Bendali 1
Auteurs :
Imane Bendali 1
Dr Yassine EL HARRAK
Sofia Saoudi Hassani
Manal Ez Zahraoui
Zakaria El Moize
Nouredine Boutimzine
laghmari mina
Dr Ouafa CHERKAOUI
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Résumé

Introduction

Les uvéites de l’enfant représentent 10% de l’ensemble des inflammations intraoculaires. (1) Leur gravité potentielle et les avancées thérapeutiques récentes justifient une démarche diagnostique raisonnée et précise. Le but de notre étude est d’évaluer le profil épidémiologique, étiologique et clinique  des uvéites chez l’enfant ainsi que les modalités thérapeutiques et l’évolution  de cette pathologie.

Patients et Methodes

Dans une étude rétrospective allant de 2005 à 2017, 55 cas d’uvéites de l’enfant ont été ressencés. Tous nos patients ont bénéficié d’un interrogatoire précis, d’un examen ophtalmologique complet et bilatéral et d’un examen clinique général et pédiatrique. Les examens complémentaires initiaux  comprenaient les  bilans standards des uvéites, d’autres examens sont demandés en fonction de l’orientation étiologique.

Résultats

Notre série comporte 55 cas, avec 34 garçons et 21 filles, âgés de 3ans jusqu’à 16ans et avec un recul en moyenne de 4ans. L’atteinte était  unilatérale dans 47% cas et  bilatérale dans 53% des cas. Les étiologies retrouvées étaient la maladie de behcet (5cas), la maladie de Harada(4cas), la toxoplasmose(3cas) , l’AJI (3 cas), d’origine virale(3cas),  la toxocarose (2cas), la maladie caeliaque (2 cas), la tuberculose (2 cas) et l’ophtalmie sympatique ( 1cas) . Mais dans 54% des cas, l’atteinte restait d’origine indéterminée. L’atteinte antérieure a été retrouvée dans 10% des cas, l’uvéite intermédiaire dans 54% des cas, l’atteinte postérieure dans 10% des cas et une panuvéite  dans 23% des cas. L’acuité visuelle finale restait à ≤1/10 dans 14% des cas. Les complications retrouvées chez nos patients étaient: une cataracte, une hypertonie oculaire, une kératite en bandelette,  un décollement de rétine tractionnel  et une amblyopie. Sur le plan thérapeutique, les patients ont reçu un bolus de corticoides  avec relais par voie orale associé à un traitement adjuvant lors d’une atteinte sévère. Certains patients ont bénéficié d’un traitement spécifique en cas d’atteinte infectieuse : tuberculose, toxoplasmose, toxocarose, infections virales…. Les immunosuppresseurs ont été instaurés lors d’une corticorésistance ou d’une corticodépendance avec une surveillance étroite clinique et paraclinique 

Discussion

Dans notre série, l’âge moyen des patients était de 12,5 ans proches de celui rapporté dans la littérature (de 8 à 10ans) (1). Sur le plan étiologique, 54 % des uvéites sont restées idiopathiques ce qui rejoint les données de plusieurs séries(2).Les enfants atteints d’uvéite ont plus de risque de développer des complications que les adultes. La prévalence élevée des complications chez l’enfant pourrait être expliquée par le retard de diagnostic et de prise en charge. Le pronostic visuel reste le problème majeur. Malgré un traitement efficace, 28% de nos patients ont développé des complications oculaires.

Le traitement des uvéites est avant tout médical (local et/ou général). La prescription d’emblée d’une corticothérapie par voie générale chez nos patients s’explique par la gravité des lésions initiales. Conformément aux données de la littérature, un traitement immunosuppresseur a été prescrit dans les formes corticodépendantes (4 cas) avec un complément de bilan étiologique avant toute intensification du traitement.

Conclusion

Les uvéites de l’enfant sont souvent de début et d’évolution insidieuse avec un risque d’amblyopie et de cécité. Il est souvent nécessaire le recourt à un traitement lourd chez un enfant en pleine croissance d’où l’importance d’une collaboration étroite avec le pédiatre. L’évolution est souvent marquée par des complications avec un pronostic visuel réservé.