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Complications oculaires chez les patients atteints de mélanome cutané métastatique traités par anti-BRAF et anti-MEK : résultats préliminaires d’une étude prospective observationnelle

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Auteurs :
jacques hung
Pauline Lenancker
Aurore Le Guern
Philippe Modiano
Chau Tran Ti
Tags :
Résumé

Introduction

Le développement récent des inhibiteurs de BRAF et surtout de MEK, inhibant spécifiquement la voie de la MAPK kinase dans le traitement des patients présentant un mélanome cutané métastatique ou non résécable et porteur de la mutation, a vu l’apparition de complications ophtalmologiques spécifiques et notamment de la rétinopathie. Notre étude a pour but de déterminer la fréquence de ces complications.

Patients et Methodes

Il s’agit d’une étude prospective, monocentrique, réalisée entre juillet 2016 et juillet 2017. Les patients étaient examinés avant l’instauration du traitement puis mensuellement durant 6 mois avec la réalisation d’un interrogatoire, d’une acuité visuelle, d’un examen en lampe à fente, d’un fond d’œil et d’un examen en OCT.

Résultats

Vingt yeux de 10 patients ont été inclus. Huit yeux de 4 patients ont présenté un décollement séreux rétinien bilatéral, rétro-fovéolaire chez 3 patients et extramaculaire chez 1 patient. Le délai moyen d’apparition était de 1 mois chez 3 patients et de 2 mois chez un patient.  Ces décollements se sont résorbés spontanément dans la moitié des cas et persistent chez les 2 autres patients  après 6 mois. Un patient a présenté une dilatation veineuse avec apparition d’un discret œdème papillaire trois mois après l’instauration du traitement. Aucun patient n’a présenté de conjonctivite ou d’uvéite. Le traitement n’a pas été interrompu chez nos patients malgré les complications ophtalmologiques, en raison d’une bonne tolérance fonctionnelle. Il a été arrêté chez 2 patients pour intolérance systémique. La prévalence des complications oculaires est de 40%, et celle-ci surviennent principalement dans les 2 premiers mois.

Discussion

D’autres études seront intéressantes pour comparer la survenue de ces complications oculaires en fonction de la molécule prescrite mais également pour préciser la physiopathogénie de l’atteinte et la mise en évidence de facteurs de risque éventuels.

Conclusion

Notre étude montre l’importance d’une surveillance prolongée car les complications oculaires du traitement par inhibiteurs de MEK et de BRAF sont fréquentes et peuvent survenir tardivement. Néanmoins les décollements séreux rétiniens sont asymptomatiques et ne justifient pas un arrêt systématique du traitement.