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Décollements séreux-rétiniens atypiques sous immunothérapie anti MEK

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Auteurs :
Dr Arthus DREVON
Mona Amini-Adl
Viridiana Kocaba
Carole Burillon
Dr Morgane STRAUB
Tags :
Résumé

Introduction

Depuis 2011, le traitement de première ligne des mélanomes métastatiques BRAF-mutés repose sur une immunothérapie type anti-MEK, anti-BRAF ou association de ces deux thérapies ciblées. Des effets secondaires spécifiques commencent à être rapportés dans la littérature. L’apparition d’une toxicité rétinienne telle que des décollements séreux-rétiniens (DSR) dits «CRSC like» (choriorétinopathie séreuse centrale) multiples, bilatéraux, précoces et spontanément résolutifs a notamment été décrite sous immunothérapie anti-MEK.

Patients et Methodes

Les patients de dermatologie de l’hôpital Lyon Sud présentant des mélanomes métastatiques sous immunothérapie anti-MEK et/ou anti-BRAF bénéficient d’une surveillance ophtalmologique systématique (acuité visuelle/ examen du segment antérieur/ fond d’oeil/ OCT maculaire), tous les deux mois, afin de dépister l’apparition de complications oculaires iatrogènes.

Résultats

Les trois patients étudiés dans notre série ont présenté un tableau de DSR ± associé à un œdème intra-rétinien (OIR) bilatéral avec un délai d’apparition moyen de 6,33 ± 4,99 mois, une baisse d’acuité visuelle de 0,9 ± 0,9 logMAR, pendant une durée de 10,33 ± 3,09 mois. Pour deux patients, seul l’arrêt des anti MEK a permis une disparition du DSR. Une corticothérapie locale a été instaurée chez un patient ayant présenté un OIR associé. Une récupération de l’acuité visuelle initiale a été obtenue chez les 3 patients après un délai moyen de 4,66 ± 5,91 mois.

Discussion

Dans cette série, les 3 patients ont présenté des DSR persistants non résolutifs sous traitement  anti MEK. L’amélioration des symptômes n’a été obtenue qu’après arrêt de l’immunothérapie en raison d’autres effets indésirables à type d’insuffisance rénale, d’échappement au traitement (progression métastatique) ou après introduction d’une corticothérapie locale. Ces tableaux diffèrent des données actuelles de la littérature où les DSR sont décrits comme étant d’apparition rapide après l’instauration du traitement et spontanément résolutifs sous immunothérapie.

La présence d’un œdème intra-rétinien associé n’a, à notre connaissance, pas encore été décrit.

Conclusion

Les DSR «CRSC like» de nos trois patients présentaient des caractéristiques sémiologiques atypiques. Seul le patient ayant présenté un oedème intra-rétinien associé au DSR a nécessité une corticothérapie locale.