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Étude FATTY : Étude du pouvoir discriminant d’un biomarqueur sanguin du contenu en acides gras polyinsaturés n-3 de la rétine sur la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)

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Orateurs :
Dr Victoire HURAND
Auteurs :
Dr Victoire HURAND
Dr Anthony CHARLOT
Florian Baudin
Pierre Henry Gabrielle
Niyazi Acar 1
Dr Alain BRON
Dr Catherine CREUZOT GARCHER
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Résumé

Introduction

Des études ont démontré un effet protecteur des acides gras polyinsaturés (AGPI) n-3 contre le développement et la progression de la DMLA. Les concentrations intra rétiniennes en AGPI n-3 peuvent donc être une information importante pour : 1) identifier les sujets dont la rétine en est appauvrie et qui peuvent être à risque de DMLA ; 2) surveiller l'efficacité d’une supplémentation nutritionnelle en AGPI n-3 dans le cadre de la prévention ou de l’évolution de la DMLA. 

L'objectif est de valider l'utilisation d’un biomarqueur sanguin évaluant les teneurs en AGPI n-3 de 7 esters de cholestérol (EC) plasmatiques et permettant de prédire, grâce à un algorithme mathématique, la concentration tissulaire rétinienne en AGPI n-3.

Patients et Methodes

Étude cas-témoins, prospective, monocentrique réalisée au sein du service d’ophtalmologie du CHU de Dijon Bourgogne, et en collaboration avec l’équipe « Œil, nutrition et signalisation cellulaire » de l’INRAE entre Février 2020 et Août 2020. Les patients présentant des lésions de DMLA ont été inclus dans le groupe cas. Les patients âgés de plus de 50 ans, exempts de toute pathologie maculaire, ont été inclus dans le groupe témoin et appariés sur l’âge (± 3 ans) et sur le sexe. Les esters de cholestérol plasmatiques ont été isolés et leur composition en acides gras a été déterminée par chromatographie en phase gazeuse.

Résultats

Cinquante-neuf couples cas témoins ont été recrutés. L’âge moyen global était de 75,7 ± 6,4 ans. Le sex ratio était de 2,10 femmes pour 1 homme. Les deux groupes ne différaient pas sur l’IMC, l’antécédent de DMLA, le traitement hypolipémiant, le statut biologique lipidique. Les témoins étaient plus souvent fumeurs (43,2% versus 31,4%, p = 0,08). Les cas, quant à eux, étaient significativement plus supplémentés en AGPI n-3 que les témoins, 17 (14,4%) versus 2 (1,6%), p = 0,007. La teneur rétinienne prédite en AGPI n-3 était de 18,6 ± 2,4% des acides gras totaux pour les témoins et de 19,3 ± 2,5 % pour les cas. Nous n’avons pas trouvé de différence statistiquement significative entre les 2 groupes (p = 0,72).

Discussion

L’étude BLISAR, menée sur 34 patients, avait montré une plus faible concentration prédite d’AGPI n-3 chez les cas que les témoins (respectivement, 17,8 ± 2,9 % des acides gras totaux vs 18,9 ± 2,7 %, p = 0,04). Liu et al., avaient retrouvé, sur des yeux de donneurs décédés sains et atteints de DMLA, des résultats similaires pour le DHA et l’acide adrénique (p < 0,05). Les hypothèses pouvant expliquer ces résultats contraires à nos attentes semblent être liés à l’âge relativement jeune des cas et à une supplémentation en AGPI n-3 plus fréquente que les témoins.

Conclusion

Cette étude n’a pas permis de valider l’utilisation de ce biomarqueur dans cette cohorte car elle n’a pas retrouvé de différences significatives de concentrations en AGPI n-3 prédites entre les cas et les témoins, ce qui est contraires aux études préliminaires.