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Intérêt de l'imagerie grand champ dans le suivi d'une nécrose rétinienne aïgue

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Orateurs : Auteurs :
Dr François LEUILLETTE
Jean-Francois Rouland
Pierre Labalette
Tags :
Résumé

Objectif

Démontrer l’intérêt de l’imagerie rétinienne ultra-grand champ pour le diagnostic initial et le suivi d’une nécrose rétinienne aigüe à VZV.

Description de cas

Le syndrome de nécrose rétinienne aigüe est une rétinite virale rare dont le pronostic visuel est sombre.  Le diagnostic est permis par la reconnaissance de foyers de nécrose apparaissant en périphérie rétinienne. Cette nécrose est rapidement extensive, avec une évolution centripète et constitue une urgence tant diagnostique que thérapeutique. Le traitement repose sur l’administration précoce d’antiviraux intraveineux (et souvent intravitréens), ainsi que sur les anti-inflammatoires à fortes doses. Nous entendons montrer l’intérêt de l’imagerie rétinienne ultra-grand champ grâce au cas d’un patient, dont le suivi a été effectué avec le rétinophotographe Daytona (OPTOS®). Il s’agit d’un rétinophotographe confocal SLO couvrant 200° de surface rétinienne. Sa simplicité d’utilisation et sa rapidité d’acquisition (non-mydriatique, non contact) en font un outil précieux pour la prise en charge des pathologies rétiniennes extensives. 

Observation

Nous rapportons le cas d'un jeune homme de 20 ans, immunocompétent, se présentant aux urgences ophtalmologiques pour un oeil droit rouge et douloureux, avec photophobie depuis plusieurs jours. L’examen initial retrouvait une acuité visuelle conservée à 10/10ème Parinaud 2, une hypertonie intra-oculaire à 24 mmHg, une inflammation de chambre antérieure marquée. Le fond d’oeil était difficilement observable en raison d’une dilatation pupillaire médiocre. On notait une hyalite dense, une vascularite occlusive temporale, avec des plages de nécrose en aval. Tout ceci était confirmé par l’imagerie rétinienne ultra-grand champ. L’examen de l’œil contro-latéral ne retrouvait aucune lésion. Dans ce contexte, nous avons realisé une ponction de chambre antérieure en urgence, finalement positive au Virus Zona Varicelle (VZV). Un traitement par Aciclovir intraveineux a été instauré sans délai, puis complété secondairement par une corticothérapie intra-veineuse. Lors de chaque consultation de contrôle, des rétinophotographies ultra-grand-champ ont été réalisées. Elles ont permis de surveiller l’apparition de zones de traction vitréo-rétiniennes ou de déchirures au niveau des zones de fragilité, en complément de l’examen clinique du fond d’oeil. À 10 mois du début des symptômes, la rétine est encore en place et tous les foyers ont cicatrisé.

Discussion

Dans notre cas, l’imagerie rétinienne ultra-grand-champ a permis de conforter l’hypothèse diagnostique, malgré des conditions initiales d’examen médiocres. Elle a ensuite permis de suivre précisément la cicatrisation des foyers de nécrose et de surveiller leur extension. La rapidité de l’acquisition et la qualité des clichés permettent de l’intégrer facilement dans une prise en charge aux urgences ophtalmologiques. Le  suivi par plusieurs médecins est possible, sans perte d’efficacité diagnostique liée à une éventuelle variabilité inter-opérateur. L’acquisition des images est reproductible, permettant des clichés superposables pour une comparabilité accrue.

Conclusion

Les technologies récentes en imagerie oculaire sont désormais d’utilisation courante, y compris dans la gestion des urgences ophtalmologiques. Le gain de temps au diagnostic peut améliorer le pronostic fonctionnel des patients. Elles sont également un atout pour le suivi.Dans le cas d’une nécrose rétinienne aigüe, l’examen de la périphérie rétinienne permet à la fois le diagnostic et le dépistage précoces du décollement de rétine, complication extrêmement fréquente. Elle permet également de s’assurer de l’efficacité du traitement.