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Kératites infectieuses sévères : Profil microbiologique, facteurs de risques et pronostiques d’une population de 209 cas d’un centre hospitalo-universitaire spécialisé en pathologies cornéennes

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Orateurs :
Dr Arthus DREVON
Auteurs :
Dr Arthus DREVON
Dr Romain MOUCHEL
Dr Carole BURILLON
Tags :
Résumé

Introduction

L'objectif de notre étude était d'identifier le profil microbiologique, les facteurs de risques et pronostiques de notre population de kératites infectieuses sévères.

Patients et Methodes

Nous avons réalisé une étude épidémiologique descriptive incluant l’ensemble des kératites infectieuses sévères hospitalisées entre Janvier 2018 et Septembre 2019 à l’hôpital Édouard Herriot de Lyon. Étaient recueillis et analysés de façon rétrospective : les caractéristiques microbiologiques, les facteurs de risques et le devenir visuel (acuité visuelle finale) de chaque patient. Statistiquement, nous avons recherché des liens significatifs entre germes et facteurs de risques et nous avons étudié les facteurs influençant significativement le pronostic visuel afin de développer un modèle prédictif de l’acuité visuelle finale.    

Résultats

Notre série incluait 209 cas de kératites infectieuses dont 90% d’origine bactérienne, 9% d’origine fongique et 2,3% d’origine amibienne. 50% des kératites bactériennes étaient liées à un Cocci Gram Positif (CGP), 25% à un Bacille Gram Négatif (CGN), 15% à un Bacille Gram Positif (BGP) et 10% à un Cocci Gram Négatif (CGN). 70% des kératomycoses étaient dues à des filamenteux et 30% à des levures. La présence d’un facteur de risque était systématique (99,5%) avec en moyenne 2,4 facteurs de risques par patient. Le principal facteur de risque était l’existence d’une pathologie cornéenne sous-jacente (50%), notamment chez les plus de 70 ans, et était statistiquement associé aux CGN et CGP (p<0,001). Le second facteur de risque était le port de lentilles de contact (35%), notamment chez les moins de 70 ans, et était statistiquement associé aux BGN (p<0,001). L’acuité visuelle finale moyenne était de 1,1 logMAR dans l’ensemble de la population, 1,7 logMAR chez les plus de 70 ans et 0,66 logMAR chez les plus jeunes. Les trois principaux facteurs pronostiques utilisés pour construire notre modèle prédictif étaient : l’acuité visuelle initiale (p<0,001), l’âge du patient (p<0,001) et le recours chirurgical per-hospitalier (p=0,013).

Discussion

Le profil microbiologique se rapprochait de la littérature avec cependant une surreprésentation de CGN / Moraxella (10%). Nous avons également montré ici les notions de systématicité et multiplicité des facteurs de risques et renforcé la notion de pronostic visuel sombre de ces infections. Les principaux facteurs pronostiques nous ont ainsi permis de développer un modèle prédictif original de l’acuité visuelle finale de ces pathologies.

Conclusion

Notre étude réaffirme la place des kératites infectieuses comme problème important de santé publique. Le développement de stratégies de prévention et l'amélioration des techniques d'identification des germes sont indispensables à une prise en charge globale et améliorée de cette pathologie.