Les traumatismes oculaires de l’enfant constituent un motif fréquent de consultation aux urgences d’ophtalmologie. Les lésions occasionnées laissent, en l’absence d’une prise en charge précoce et appropriée, des séquelles en termes de mal voyance ou de cécité définitive. Le but de notre travail est d’étudier les caractéristiques épidémiologiques, cliniques ainsi que les séquelles fonctionnelles des traumatismes oculaires des enfants de moins de 3 ans au CHU de Marrakech afin de sensibiliser les parents.
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Les particularités épidémiologiques, cliniques et pronostiques des traumatismes oculaires chez les enfants âgés de 0 à 3 ans
Introduction
Patients et Methodes
Nous avons mené une étude rétrospective incluant 90 enfants âgés de moins de 3 ans qui ont été admis au service d’ophtalmologie du CHU Mohammed VI de Marrakech pour une prise en charge d’un traumatisme oculaire entre 2014 et 2017 .Nous avons relevé : les circonstances de l’accident, les détails de l’examen clinique à l’admission, les complications à distance du traumatisme et la récupération visuelle à la fin du suivi clinique.
Résultats
Cette étude a porté sur 90 enfants âgés en moyenne de 2,1 ans, dont 55 garçons (61,11%) et 35 (38,88%) filles. Le délai moyen de la consultation était de 2 jours. Les circonstances de survenue étaient dominées par des accidents de jeux. Les traumatismes ouverts représentaient 68 % des cas alors que les traumatismes fermés 32% .Les lésions oculaires étaient représentées par les plaies de cornée (52,22%), les plaies de sclère (27,77%), l’ hyphéma (11,11%) et 5 cas d’éclatements du GO (5,55%). La durée moyenne du suivi clinique était de 2 ans. La complication la plus fréquente à distance du traumatisme était la cataracte traumatique, justifiant une seconde chirurgie, suivie des abcès de cornée. À la fin du suivi clinique, 49 enfants (54,44%) ont gardé des signes de malvoyance.
Discussion
Les traumatismes oculaires de l’enfant marocain sont fréquents et occupent une large place de la pathologie oculaire courante, ils constituent, avec l’amblyopie, la première cause de troubles visuels unilatéraux chez l’enfant. Le retard diagnostique est fréquent chez les tout petits en raison des difficultés de verbalisation, ou la bonne tolérance d’une baisse d’acuité visuelle unilatérale. À ces particularités s’ajoutent les fréquentes difficultés d’examen, qui
Obligent dans la majorité des cas le recours à une anesthésie générale pour éviter d’aggraver les lésions initiales.
Conclusion
Les traumatismes oculaires chez le jeune enfant sont souvent de pronostic péjoratif avec des conséquences organiques et psychologiques lourdes. Le meilleure traitement reste la prévention d’où l’intérêt de l’éducation des parents.