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Résultats d’injections sous-conjonctivales de bévacizumab dans le traitement d’un greffon cornéen néovascularisé

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Auteurs :
Mr Pierre HAMMENI
Dr Guillaume VANDERMEER
Jean Rateau
pierre-jean pisella
Tags :
Résumé

Introduction

Le rejet constitue la principale cause d’échec dans les kératoplasties transfixiantes. Parmi les principaux facteurs de risque de rejet, on retrouve l’apparition d’une néovascularisation dans le stroma cornéen du greffon. Il a été démontré que le traitement de cette néo-vascularisation en préalable d’une nouvelle greffe chez les patients présentant une

décompensation du greffon favorisait la survie du nouveau greffon;

Patients et Methodes

Un homme de 53ans ayant bénéficié d’une kératoplastie transfixiante en juin 2016 pour perforation cornéenne consécutive à une fonte stromale aseptique compliquant une GVH et présentant un rejet chronique du greffon à 12 mois de l’intervention. L’examen initial de la cornée au biomicroscope retrouvait une néovascularisation stromale dans les 4 quadrants quadrants cornéens associée à un oedème diffus du greffon, à un infiltrat stromal circonférentiel et à des précipités rétro-descemétiques diffus du greffon. L’AV était limitée à VLMB à 1m. Nous avons réalisé 4 injections sousconjonctivales de 0,1ml de bévacizumab à un mois d’intervalle chacune. L’analyse de l’efficacité du traitement à été réalisée 1 mois après la dernière injection par examen biomicroscopique.

Résultats

L’examen biomicroscopique du greffon cornéen à 5M du début du traitement montre une nette régression de la néovascularisation cornéenne associée à une augmentation de la transparence stromale et à une diminution de la corticodépendance.

Discussion

L’apparition d’une néovascularisation intéresse environ 20% des greffons cornéen (1) et constitue le principal facteur de risque de rejet lorsqu’elle envahie le greffon dans au moins deux quadrants (2). L’apparition de cette néovascularisation résulte d’une perte du privilège angiogénique de la cornée (3-4). Il a été démontré que traiter la néovascularisation cornéenne favorisait la survie du greffon et diminuait le risque de rejet en cas de réalisation d’une nouvelle kératoplastie (1 – 5). Parmi les alternatives thérapeutiques on retrouve l’électrocoagulation vasculaire directe à l’aiguille, la photocoagulation directe et l’administration locale d’anti-VEGF (4). Si les anti-VEGF en injection sous-conjonctivale ont démontré leur efficacité sur la réduction de la néovascularisation cornéenne (4-5-6-7-8-9), il n’en est pas de même pour leur administration par voie topique(9). Dans tous les cas la prise en charge de la néovascularisation cornéenne du greffon doit être associée à un contrôle des autres facteurs de risque de rejet parmi lesquels un contrôle de l’inflammation cornéenne (1-4).

Conclusion

Ce cas clinique suggère que le traitement de la néovascularisation stromale par injection sous-conjonctivale de bévacizumab est une option thérapeutique intéressante pour la survie du greffon et en préalable d’une nouvelle greffe afin de diminuer le risque de rejet sur le nouveau greffon.