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Rétinopathie maculaire aiguë compliquant une dengue à propos d'un cas

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Orateurs :
Dr Thomas SCHWARTZ
Auteurs :
Dr Thomas SCHWARTZ
Dr Thomas SALES DE GAUZY
Dr Gautier HOARAU
Dr Pierre Marie PLUT
Mathilde Leclercq
Bahram Bodaghi B
Tags :
Résumé

Objectif

Rapporter au travers d’un cas une rétinopathie maculaire aiguë compliquant une dengue oculaire.

Description de cas

Nous avons reçu aux urgences ophtalmologiques, une jeune femme de 27 ans, sans antécédent médical et vivant depuis 5 ans sur l’île de la Réunion, pour baisse d’acuité visuelle bilatérale prédominant à l’œil gauche. Sept jours auparavant, une infection à l’arbovirus de la dengue avait été diagnostiquée par RT-PCR sur prélèvement sanguin, devant des épisodes de vomissements fébriles. Mis à part une baisse d’acuité visuelle, notamment de l’œil gauche (4/10, et 10/10 à l’œil droit), l’examen clinique était normal. On ne retrouvait pas d’inflammation du segment antérieur et le fond d’œil ne montrait pas de signe d’uvéite. L’OCT maculaire présentait une hyper-réflectivité de la couche nucléaire externe associée à une interruption de l’ellipsoïde aux deux yeux. Il n’y avait pas de signe de vascularite, ni de foyer ou granulome à l’angiographie. Le champ visuel retrouvait un scotome paracentral bilatéral.

Observation

Le bilan biologique et les imageries thoracique et cérébrale étaient normaux. Une surveillance simple a ainsi été décidée. Une amélioration spontanée a été retrouvée en quatre semaines, aussi bien sur le plan clinique (normalisation de l’acuité visuelle) que paraclinique (normalisation de l’OCT maculaire et du champ visuel).

Discussion

La dengue peut provoquer des atteintes au niveau des trois compartiments oculaires (antérieur, intermédiaire et postérieur). Jusqu’à 10% des patients atteints par le virus de la dengue peuvent présenter une rétinopathie maculaire aiguë (selon Munk et al.). L’atteinte postérieure pourrait résulter d’un mécanisme hypoxique causé par les cytopénies et l’inflammation. Actuellement, aucune preuve n’existe concernant la prise en charge thérapeutique des patients ; il n’existe en effet aucune thérapie antivirale, une résolution spontanée apparait la plupart du temps et aucun essai randomisé n’a été réalisé afin d’évaluer l’intérêt de traiter cette maculopathie, même si la corticothérapie générale pourrait améliorer la récupération visuelle.

Conclusion

La prise en charge d’une rétinopathie maculaire aiguë compliquant une dengue peut ainsi consister en une surveillance rapprochée avec une résolution spontanée attendue.