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Acidémies méthylmaloniques avec déficit en cobalamine C : à propos de onze cas

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Orateurs :
Dr Adele CALVET
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Résumé

Introduction

L’acidémie méthylmalonique avec homocystinurie (MAH) est une maladie rare de transmission récessive autosomique liée à une erreur innée du métabolisme intracellulaire de la cobalamine (vitamine B12).

Plusieurs groupes de complémentation sont en cause, le principal étant le déficit en cobalamine C (CblC) résultant de mutations dans le gène MMACHC. Ceci entraîne un déficit de la synthèse d’ado-cobalamine - à l’origine d’une acidurie méthylmalonique – et de metcobalamine – à l’origine d’une hyper-homocystéinémie, d’une homocystéinurie et d’une hypométhionémie. (2) Les répercussions sont multisystémiques : neurologique, cardiaque, rénale, vasculaire, hématologique et ophtalmologique. (1).

Matériels et Méthodes

Les dossiers des patients suivis pour MAH dans le centre de maladies rares ophtalmologiques de l’hôpital Necker-Enfants malades entre 2012 et 2022 ont été sélectionnés via la base de données BAMARA et rétrospectivement étudiés. Les dossiers ne comportant pas d’investigations d’imagerie multimodale de la rétine et d’électrophysiologie visuelle ont été exclus.

 

Résultats

Dix-huit dossiers ont été étudiés ; 11 ont été inclus ; les patients étaient tous atteints de MAH par déficit en CblC et étaient âgés de 1 à 43 ans en 2022 (med=7ans).

L’acuité visuelle était mesurable chez 5 patients de plus de 7 ans (min=0, max=0,7, mediane=0,1). Un nystagmus précoce était présent chez six patients et un strabisme chez six patients (3 précoces). Huit patients présentaient une maculopathie, isolée dans 4 cas (dystrophie maculaire) et s’associant à des altérations de l’électrorétinogramme (ERG) global (dans le cadre d’une dystrophie rétinienne de type cônes-bâtonnets) dans 4 cas. Les lésions maculaires étaient constatées à partir de l’âge de 6 mois (min=6 mois, max=7 ans, médiane=11 mois).

L’imagerie rétinienne montrait une altération de sévérité variable de la rétine externe maculaire et typiquement une hypo-autofluorescence centrale entouré d’un halo hyper-autofluorescent.

Discussion

La majorité des patients présentaient une atteinte oculaire sévère : malvoyance avec nystagmus à début précoce. Ces tableaux sont associés à des atteintes neurologiques de sévérité très variable (de la microcéphalie à des présentations cliniques normales) (1).

La présence d’anomalies de l’ERG global semble constituer un élément péjoratif du pronostic visuel.

Conclusion

Les atteintes ophtalmologiques du déficit en CblC sont souvent sévères et consistent en une dystrophie maculaire ou rétinienne de type cônes-bâtonnets, parfois très précoce. Un suivi spécialisé et systématique est toujours indiqué.