La fovéa plana est une absence de dépression fovéolaire et une persistance des couches rétiniennes internes en regard de la fovéa.
L'objectif de cette étude est d'estimer la prévalence de la fovéa plana chez des patients atteints de membrane épirétinienne idiopathique et de la comparer avec la prévalence de la fovéa plana au sein de la population générale afin d’identifier un lien entre troubles de la maculogenèse et maladies de l’interface vitréorétinienne.
Une étude observationnelle, rétrospective, comparative et monocentrique incluant des patients atteints de membrane épirétinienne idiopathique, dont l’aspect fovéolaire a été évalué en OCT-SD. Ont été identifiés chez ces patients la présence ou l’absence d’une fovéa plana, définie anatomiquement par la persistance de couches rétiniennes internes en regard de la fovéa visibles en coupes OCT, ainsi que son stade selon la classification OCT de Thomas et la meilleure acuité visuelle corrigée.
362 patients atteints de membrane épirétinienne idiopathique ont été inclus dans l’étude. La prévalence de la fovéa plana dans la population étudiée basée sur l’analyse des coupes fovéolaires en OCT-SD était de 16 %. Le pourcentage des membranes épirétiniennes symptomatiques et nécessitant une intervention chirurgicale n’était pas significativement différent entre les patients présentant une fovéa plana et les autres patients.
L’analyse des stades OCT d’hypoplasie fovéale selon la classification de Thomas et al. retrouvait préférentiellement des fovéas plana de stade 3 (41%) et 4 (34%).
Le recueil et l’analyse de la meilleure acuité visuelle corrigée ne retrouvait pas de différence significative entre les patients présentant une fovéa plana et ceux chez qui le profil fovéolaire était sans particularité.
Un lien entre membrane épirétinienne et fovéa plana semble exister, sans retentissement identifié sur le taux d'intervention chirurgicale ou la meilleure acuité visuelle corrigée.
La prévalence de la fovéa plana chez les patients atteint de membrane épirétinienne est supérieure à cette même prévalence dans la population générale, suggérant un lien entre troubles de la maculogénèse et maladies de l’interface vitréorétinienne.
