Évaluer les résultats anatomiques et fonctionnels de patients atteints de dégénérescence maculaire liée à l'âge traités par des injections intravitréennes de brolucizumab.
Name
Analyse d'une cohorte de patients atteints de dégénérescence maculaire exsudative traités par brolucizumab : étude AXIOM
Introduction
Matériels et Méthodes
Étude multicentrique rétrospective observationnelle avec une analyse croisée des données de 144 patients consécutifs présentant une dégénérescence maculaire liée à l’âge exsudative précédemment traitée par aflibercept ou ranibizumab et pour lesquels un traitement par injection intravitréenne (IIV) de brolucizumab a été introduit, mis à disposition gracieusement par Novartis dans le cadre d'un programme d'accès compassionnel. Quatre-vingt-dix-neuf (99) patients ont eu un examen complet après la dose de charge de 3 IIV mensuelles de Brolucizumab. Le type de néovascularisation a été enregistré. À chaque visite, tous les patients ont bénéficié d’une mesure de l’acuité visuelle (BCVA) et des mesures de l'épaisseur maculaire centrale (EMC). La présence ou l'absence de fluides rétiniens a été évaluée, ainsi que les intervalles de traitement.
Résultats
La durée moyenne des traitements antérieurs était de 4 ± 3 ans avec en moyenne 8 ± 3 IIV par an. L’intervalle de traitement moyen avant le traitement par le brolucizumab était de 7 ± 3 semaines. La néovascularisation de type I était présente chez 82% des patients. A l’inclusion, l'acuité visuelle moyenne des 99 patients était de 69 ± 12 lettres ETDRS. L’EMC était de 326 ± 113 microns. La rétine était exempte de fluides chez 23% des patients. L'examen après la phase de charge a retrouvé une EMC moyenne significativement réduite (301 ± 113 microns) (p = 0,01), un intervalle de traitement moyen augmenté de manière significative (9 ± 3 semaines ; (p < 0,001), et un taux de rétine exempte de fluides également significativement augmenté atteignant 35% des patients (p = 0,009). Il n'y avait pas différence significative d'acuité visuelle (69 ± 13 lettres ETDRS) (p = 0,98). La durée de suivi était de 21 ± 9 mois (de 5 à 46 mois). A l'examen final, l’EMC moyenne avait significativement diminué à 302 ± 1036 microns (p = 0,01), et une rétine exempte de fluides était présente chez 40% des patients (p = 0,002). L'intervalle de traitement moyen était de 9 ± 3 semaines pour les 99 patients (p < 0,0001). Trois inflammations intraoculaires se sont produites (0,5%) sans vasculite ni vasculite occlusive. Il n’y avait pas de changement significatif de l’acuité visuelle finale.
Discussion
Les résulats visuels et anatomiques confirment ceux obtenus lors des études Hawk et Harrier. Il existe une réduction significative de l'épaisseur centrale rétinienne. Toutefois, cette étude multicentrique ne retrouve pas de majoration de l'acuité visuelle sous brolucizumab. Néanmoins, le pourcentage de patients sans fluide passe de 23% à 40 %, et permet un allongement des intervelles entre les injections conformement aux conclusions de l'étude du Dr Eichenbaum D sur l'impact d'une rétine sans fluide sur les résultats du traitement de la DMLA exsudative.
Conclusion
Le brolucizumab réduit de manière significative l’EMC moyenne chez les patients atteints de DMLA exsudative précédemment traités par d'autres antiVEGF, sans changement significatif de l'acuité visuelle. L'intervalle de traitement et la proportion de rétines exemptes de fluides augmentent également de manière significative, ce qui permet a priori de réduire le fardeau thérapeutique.Cette étude et publication ont été réalisées sans le soutien de Novartis.