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Choriorétinite et œdème papillaire liés au Borrelia garinii

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Orateurs :
Dr Rado RAMBELOSON
Auteurs :
Dr Rado RAMBELOSON
Dr Nirina RAMAHANDRISOA
Dr Simona STOICA
Dr Andrada-Mihaela POPEANGA
Dr Priscille DE LAAGE DE MEUX
Mme Roxana Ionela POP
Claire Guinier
Bernard Pasquier
Tags :
Résumé

Objectif

La maladie de Lyme est une maladie infectieuse due au spirochète Borrelia burgdorferi sensu lato, transmise par une piqure de tique. Les manifestations ophtalmologiques sont variées mais peu fréquentes.Le groupe Borrelia garinii est plutot reconue pour les atteintes neurologiques. Nous rapportons un cas de choriorétinite et oedème papillaire liés au Borrelia garinii.

Description de cas

Femme de 53 ans se présentant aux urgences pour baisse de l’acuité visuelle de l’œil gauche non douloureuse associée à des scotomes et phosphènes apparues depuis 24 heures. La patiente avait comme antécédent la piqure d’un insecte non identifié 3 ans et 1 an auparavant, suivie de l’apparition d’un érythème chronique. A l’examen, l’acuité visuelle était de 10/10ème avec correction à droite et 1,6/10ème avec correction à gauche. Le segment antérieur était normal à la lampe à fente. Une tension oculaire de 18 mmHg était notée aux 2 yeux. Au fond d’œil, à gauche, on avait observé un œdème papillaire sectoriel en inféro-nasal et plusieurs lésions jaunâtres en inféro-nasal et au pôle postérieur. La patiente ne présentait aucune autre atteinte ophtalmologique ni systémique. La tomographie par cohérence optique avait montré une déstructuration de la ligne de jonction IS/OS maculaire. L’angiographie à la fluorescéine montrait des lésions hyperautofluorescente et hyperfluorescente au temps tardif. Les clichés à l’indocyanine avaient montré des taches hypocyanescentes aux temps précoce, intermediaire et tardif au niveau du pole postérieur correspondant aux lésions vues au fond d’œil. A la sérologie, l’Immunoglobuline M était positive et les tests d’Enzyme-Linked Immuno Assay et Western blot positifs avec deux bandes orientant vers Borrelia garinii. L’imagerie par résonnance magnétique cérébrale était normale. L’examen du liquide céphalorachidien avait montré l’absence de synthèse intratéchale d’immunoglobulines. La prise de sang a permis d’éliminer la tuberculose, la toxoplasmose, la toxocarose, l’herpès, le cytomégalovirus,  la syphilis, la sarcoïdose, le lupus.

Observation

Le diagnostic de maladie de Lyme a été retenu. Un traitement par Ceftriaxone intraveineuse à raison de 2 grammes par jour pendant 1 mois a été prescrit. Au 15ème jour du traitement, la patiente a fait une réaction d’Herxheimer qui a amené à arrêter la Ceftriaxone et à le relayer par de la Doxycycline 100mg 2 fois par jours. Une nette amélioration des symptômes était notée avec une récupération d’une acuité visuelle à 10/10ème  Parinaud 2 avec correction, et disparition des lésions choroïdiennes sur l’angiographie au vert d’indocyanine de contrôle.

Discussion

Le tableau clinique au cours de la maladie de Lyme est largement polymorphe, l’atteinte oculaire est rare. Le Borrelia garinii est plutot reconnue pour les atteintes neurologiques. Les uvéites au cours de la maladie de Lyme sont surtout des uvéites antérieures et intermédiaires. Le diagnostic est ici posé devant un faisceau d’arguments : la notion de piqure de tique, la positivité de la sérologie et l’évolution favorable sous antibiothérapie.

Conclusion

Les manifestations ophtalmologiques de la maladie de Lyme sont potentiellement graves mais l’évolution peut être favorable sous antibiothérapie. Cela justifie la prescription de la sérologie devant une inflammation oculaire sans diagnostic évident.