Le principe de l’optique adaptative est de corriger les aberrations optiques de l’œil afin de permettre l’étude des structures rétiniennes fines. En théorie, elle représente une technique intéressante pour la détection à un stade infra clinique de la périfovéolopathie liée à la prise chronique d’antipaludéens de synthèse. Le dépistage ophtalmologique repose actuellement sur la réalisation d’un champ visuel central et d’un SD-OCT. L’objectif de notre étude était de rechercher une corrélation entre l’épaisseur moyenne de la couche nucléaire externe mesurée en OCT et la densité moyenne de photorécepteurs en optique adaptative.
Name
Comparaison de la densité des photorécepteurs évaluée en optique adaptative et en OCT en face chez les patients traités par antipaludéens de synthèse
Introduction
Patients et Methodes
Les patients ayant bénéficié entre le 01/03/2018 et le 01/04/2019 d’une consultation de dépistage avec au minimum la réalisation d’un OCT en face, d’un champ visuel des 10° centraux et d’une optique adaptative ont été inclus retrospectivement. La durée totale de traitement, la dose quotidienne et cumulée et la présence de facteurs de risques associés a été notée. Une corrélation statistique entre la densité des photorécepteurs en optique adaptative et l’épaisseur de la couche nucléaire externe mesurée dans les 4 cadrans périfovéolaires.
Résultats
Une série consécutive de 54 patients (5 hommes, 49 femmes) répondaient aux critères d’inclusion. L’âge moyen des patients était de 48 ans. La durée moyenne de traitement était de 6.9 ans. La dose cumulée moyenne était de 817g par patient, avec une dose poids journalière moyenne de 4.9 mg/kg. La densité moyenne de photorécepteurs mesurée à 2° de la fovéa était de 24751 photorécepteurs/mm2. L’épaisseur moyenne de la couche nucléaire externe en OCT en face était de 93.17 microns à 1 mm de la fovéa, et respectivement 69.64, 68.50, 67,22 et 65.60 microns dans les cadrans temporal, nasal, supérieur et inférieur à 3mm de la fovéa. La corrélation entre l’épaisseur de la couche nucléaire externe et le comptage des photorécepteurs n’était pas statistiquement significative, même s’il existait une tendance dans la zone parafovéolaire inférieure.
Discussion
Il existe une diminution plus marquée de la couche nucléaire externe en paracentral inférieur et la corrélation avec la densité des photorécepteurs est meilleure dans cette zone qui est préférentiellement atteinte dans la rétinopathie toxique liée à l'hydroxychloroquine. Dans un travail précédent, une diminution de la densité de photorécepteurs a été montrée en cas d’altération de l’ERG multifocal et de l’OCT dans les maculopathies aux APS. L’amincissement de la couche nucléaire externe représente une atteinte plus tardive et n’est probablement pas décelable au stade précoce alors que la baisse de densité de photorécepteurs peut déjà être importante.
Conclusion
L’ optique adaptative est probablement plus sensible que l’OCT pour détecter une souffrance rétinienne chez les patients sous traitement par antipaludéens de synthèse sans maculopathie clinique.