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Comparaison des rejets de DMEK chez les dystrophies de Fuchs et les décompensations endothéliales du pseudophaque

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Orateurs :
Dr Marion LAM
Auteurs :
Dr Marion LAM
Dr Damien GUINDOLET
Dr Serge DOAN
Isabelle Cochereau 2
Eric Gabison
Sophie Stephan 2
Tags :
Résumé

Introduction

Le but de l’étude est de décrire et comparer la gravité et les caractéristiques cliniques avant et après traitement des rejets de DMEK en fonction de l’étiologie de la greffe.

Patients et Methodes

Cette étude rétrospective monocentrique a collecté les données de rejets de DMEK d’octobre 2015 à octobre 2019 et inclus tous les rejets sur dystrophie de Fuchs ou de décompensation endothéliale du pseudophaque.

Résultats

Sur les 1262 DMEK pratiquées dans le centre, 33 rejets de DMEK ont été identifiés. 18 rejets DMEK (1.5%) ont été inclus, répartis en deux groupes : 8 décompensations du pseudophaque et 10 dystrophies de Fuchs. La moyenne de suivi était de 23.8 mois et la moyenne de survenue du rejet par rapport à la chirurgie était de 13.9 mois. Sur les données pré-opératoires, l’acuité visuelle pré opératoire était significativement meilleure dans le groupe des dystrophies de Fuchs (0.4 vs 0.09, p=0.0008).Les données sur le greffon étaient comparables entre les deux groupes.En post-opératoire, la meilleure acuité visuelle avant le rejet était significativement meilleure chez les dystrophies de fuchs (0.9 vs 0.6, p=0.03) dans un délai moyen de 4 mois après la chirurgie, la pachymétrie centrale était similaire (515um vs 493um, p=0.4).Concernant le rejet, 72% des patients étaient symptomatiques, en moyenne, la baisse d’acuité visuelle était de –0.25 (0.6 et 0.4) et l’augmentation de la pachymétrie de 138 um (613um et 672um). 33% ont reçu un traitement corticoïde général, 39% ont reçu des injections loco-régionales et 33% ont eu un traitement topique.

Il n’y avait pas de différence significative entre l’acuité visuelle et la pachymétrie avant et après rejet pour les dytrophies de Fuchs. Pour les décompensations du pseudophaque, l’acuité post rejet était de 0.6 avec une pachymétrie centrale de 580um à 6 mois (p=0.03).

Au moment du rejet, 61% des patients avaient arrêté leur traitement anti-rejet, 17% étaient sous fluorométholone, 17% sous dexaméthasone et 5% sous ciclosporine. Le rejet était survenu en moyenne 3 mois après l’arrêt du traitement. Par ailleurs, 61% avaient présenté un décollement initial du greffon avec 33% ayant nécessité au moins un rebullage. 33% avaient un œdème maculaire post-opératoire associé. A 2 ans de suivi, respectivement 20% dans les dystrophies de Fuchs et 50% dans les décompensations du pseudophaque avaient une décompensation chronique du greffon secondaire au rejet (p=0.3), et une 2e DMEK a été proposée pour 1/18 (10%) des patients avec une dystrophie de Fuchs et 3/8 (37.5 %) des patients avec une décempensation du pseudophake.

Discussion

Le taux de rejet dans notre étude est de 1.5% sur 4 ans, avec une moyenne de survenue de 13.9 mois, comparable à la littérature. 61% avaient présenté un décollement initial du greffon et 61% des patients avaient arrêté leur traitement anti-rejet. Le pronostic après rejet traité est favorable chez les dystrophies de Fuchs, en revanche pour les décompensations du pseudophaque, 37.5 % nécessitent une nouvelle greffe. L’étude est limitée par son faible échantillon et son caractère retrospectif.  

Conclusion

Le pronostic des rejets de DMEK chez les dystrophies de Fuchs est très favorable. En revanche, la récupération chez les décompensations du pseudophaque semble moins bonne. Une vigilance accrue après la première année de l’intervention surtout pour les patients présentant un décollement initial du greffon, et une poursuite du traitement antirejet pourraient améliorer le pronostic des patients greffés.