Le dépistage de la rétinopathie diabétique en France est un enjeu de santé publique du fait de son coût important, du volume de patient et de son évolution potentiellement cécitante.
Il s’effectue idéalement par rétinophotographie classique (RPC).
La rétinophotographie ultragrand champ (RPGC) permet depuis peu d’imager environ 80 % de la surface rétinienne en réalisant un seul cliché, ou moins de clichés que la rétinophotographie classique.
L’objectif de cette étude était d’évaluer la performance diagnostique dans la rétinopathie diabétique entre un appareil de rétinophotographie ultragrand champ par rapport à un appareil de rétinophotographie conventionnelle confocal en lumière blanche.
Une anamnèse relevait le type de diabète, le taux d’hémoglobine glyquée (HbA1c), et les facteurs de risque possiblement associés au diabète. Une acuité visuelle était mesurée.
La rétinophotographie ultragrand champ était réalisée, après dilatation pupillaire, à l’aide de l’Optos P200Tx (Optos Carfornia®, Optos PLC, Dunfermline, United Kingdom), en un seul cliché de 200° en ambiance photopique, et en cinq clichés (central, nasal, temporal, supérieur et inférieur) de 60° de la rétinophotgraphie conventionnelle étaient réalisés à l’aide du EIDON (Eidon, Centervue, Padova, Italy), en ambiance mésopique, puis reconstitués en mosaïque.
Une tomographie en cohérence optique maculaire (Heidelberg Retina Angiograph; Heidelberg Engineering, Heidelberg, Germany) ainsi qu’une angio-tomograpgie en cohérence optique 6x6 mm (PLEX Elite 9000; Carl Zeiss Meditec, Dublin, California, USA) étaient systématiquement acquises.
Le temps d’examen était chronométré pour chacun des deux appareils.
L’EIDON a été choisi comme Gold-Standard. Nous avons considéré les patients présentant à l’examen en EIDON un quelconque stade de rétinopathie diabétique comme malade et les patients sans rétinopathie diabétiques comme non malades.
Soixante-quatre yeux de 37 patients ont été inclus dans cette étude. Nous avons pu déterminer, comparativement à l’EIDON, la sensibilité de la rétinographie ultragrand champ par OPTOS qui était de 69,64 %, la spécificité de 100 %.
En ce qui concerne la valeur prédictive positive de l’OPTOS par rapport à la rétinophotographie conventionnelle par EIDON, elle était de 100 %, néanmoins, le valeur prédicitve négative était de 32 %. Seulement 40,63 % yeux avaient un stade de maladie identique entre les 2 examens.
Le temps moyen d’acquisition était significativement inférieur pour l’OPTOS comparé à l’EIDON.
La RPGC est un examen performant et rapide dans le dépistage de la rétinopathie diabétique.
Cette étude met en évidence une supériorité de l’EIDON par rapport à l’OPTOS dans le dépistage de la rétinopathie diabétique.
Néanmoins la vitesse d’acquisition est plus courte avec l’OPTOS, étant donné qu’un seul cliché est réalisé (contre cinq pour le EIDON).
La RPGC peut ainsi être intégrer dans le cadre du dépistage de masse de la rétinopathie diabétique, en tenant compte des capacités diagnostiques de chaque machine.
