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Comparaison entre le glaucome secondaire à l’iridocyclite hétérochromique de Fuchs et le glaucome primitif à angle ouvert

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Orateurs :
Dr Riadh RANNEN
Auteurs :
Dr Riadh RANNEN
Dr Asma KHALLOULI
Racem Choura
Dr Rahma SAIDANE
Dr AFEF MAALEJ
Tags :
Résumé

Introduction

L’iridocyclite hétérochromique de Fuchs (IHF) est une cause rare d’uvéite antérieure chronique granulomateuse généralement unilatérale (2 à 3 % des uvéites). Son diagnostic est clinique se basant sur la présence d’une atrophie irienne ou hétérochromie, de précipités rétrocornéens diffus fins et stellaires associés à une réaction inflammatoire minime au niveau de la chambre antérieure et variable au niveau du vitré. Son évolution est émaillée par la survenue de deux complications majeures : La cataracte compliquée et le glaucome secondaire. Le but de ce travail est de décrire les particularités cliniques et thérapeutiques du glaucome compliquant l’IHF en le comparant au Glaucome Primitif à Angle Ouvert (GPAO).

Patients et Methodes

Nous avons inclus 18 yeux de 18 patients divisés en deux groupes : Le premier groupe était composé de huit yeux de huit patients suivis pour IHF et le deuxième groupe incluait 10 yeux de 10 patients suivis pour GPAO. Les deux groupes étaient comparables sur la base du stade du glaucome (p>0,05). Nous avons comparé les deux groupes selon les paramètres suivants : Age, Pression intra-oculaire (PIO), nombre de collyres hypotonisants, cup/disk vertical, Champ visuel automatique Octopus (MD, sLV), Moyenne de l’épaisseur de la couche des fibres nerveuses rétiniennes prépapillaires (RNFL) et moyenne de l’épaisseur du complexe des cellules ganglionnaires (CCG). L’analyse statistique a été effectuée par le logiciel SPSS Statistics version 20

Résultats

La moyenne d’âge dans les deux groupes IHF et GPAO était respectivement 38 ans et 58 ans (p<0,05). La moyenne de la PIO était plus élevée dans le groupe des IHF par rapport à celui du GPAO (p<0,05). Le nombre de collyres hypotonisants permettant d’obtenir un PIO cible était de 3,1 dans l’IHF et de 1,7 dans le GPAO (p<0,05). Nous n’avons pas trouvé de différence statistiquement significative entre les deux groupes selon le cup/disk vertical. Toutefois, les paramètres du champ visuel (MD, sLV) ainsi que la RNFL étaient plus atteints dans l’IHF que dans le GPAO (p<0,05). La comparaison du CCG dans les deux groupes n’a pas montré de différence statistiquement significative (p>0,05).

Discussion

La prévalence du glaucome secondaire au cours de l’IHF varie de 20 à 60% selon les études. Sa physiopathologie reste mal élucidée. Plusieurs hypothèses ont été élaborées, mais les mécanismes semblent être intriqués. L’hypertonie au cours de l’IHF évolue par accès au stade débutant de la maladie puis tend à devenir persistante. Dans le glaucome à angle ouvert primaire (GPAO), l’augmentation de la résistance à l’écoulement est due à une augmentation du matériel extracellulaire et à la modulation du tonus cellulaire trabéculaire. En revanche, l’élévation de la PIO dans le glaucome uvéitique est provoquée par l’effondrement de la barrière hémato-oculaire, suivi d’un afflux de protéines, de cellules immunocompétentes, de cytokines et de chimiokines, ce qui entraîne une obstruction des mailles trabéculaires, ainsi que des altérations directes et fonctionnelles du trabéculum. Cette divergence physiopathologique est traduite par des particularités cliniques et thérapeutiques spécifiques à chaque type de glaucome.

Conclusion

La prise en charge du glaucome secondaire à l’IHF est complexe. Le traitement médical bien conduit semble peu ou pas efficace sur le contrôle de la neuropathie glaucomateuse au cours de l’IHF par rapport au GPAO. Cette mauvaise réponse thérapeutique impose le recours aux traitements physiques et chirurgicaux eux même associés un taux d’échec plus important