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Complications hémorragiques de la chirurgie vitréo-rétinienne programmée chez des patients sous anti-thrombotiques : une étude française, prospective et multicentrique

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Orateurs :
Dr Solenne LOUISON
Auteurs :
Dr Solenne LOUISON
Pierre Henry Gabrielle
Cyril Meillon
Julie Blanc
Guillaume Béal
Sophie Arsène
Dr Yannick LE MER
Jean-Paul Berrod 2
Laurent Kodjikian
Dr Catherine CREUZOT GARCHER
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Résumé

Introduction

En France, 50 000 chirurgies vitréo-rétiniennes sont effectuées chaque année dont 38,0% sont des chirurgies maculaires programmées. Parmi ces patients, le nombre de patients sous anti-thrombotiques est en constante augmentation (1). Les traitements anti-thrombotiques sont utilisés en prévention primaire et secondaire des pathologies thromboemboliques mais ils peuvent engendrer des complications hémorragiques potentiellement cécitantes.​ Ainsi, l’objectif de notre étude était d’estimer le bénéfice et le risque associés à la poursuite ou l’arrêt d’un traitement antiagrégant plaquettaire ou d’un anticoagulant au cours d’une chirurgie vitréo-rétinienne. 

Patients et Methodes

Recueil prospectif des données via des e-questionnaires lors de la chirurgie et à 1 mois post-opératoire, au sein de 5 centres hospitaliers français. Les caractéristiques du patient, la technique chirurgicale, les complications hémorragiques et la prise d’anti-thrombotiques étaient recueillis. Étaient exclus : les décollements de rétines, les rétinopathies diabétiques proliférantes, les hémorragies intra-vitréennes ou rétiniennes précédant le geste.

Résultats

Sept cent quarante-huit interventions ont été effectuées de Janvier à Mai 2019. Un traitement anti-thrombotique a été retrouvé chez 27,0% des patients (n = 202) : 19,5% avaient des antiagrégants plaquettaires (n = 146) et 6,3% avaient des anticoagulants (n = 47) dont 3,2% patients (n = 24) traités par des anticoagulants oraux directs. Les traitements antiagrégants plaquettaires ou anticoagulants ont été poursuivis chez 87,4% des patients. Vingt-deux patients (12,3%) ont développé une ou plusieurs complications hémorragiques. Le modèle de régression logistique ajusté sur l’âge, le sexe, la présence de myopie, de diabète ou d’hypertension artérielle n’a pas montré de différence sur la survenue de complication hémorragique chez les patients ayant poursuivi un traitement anti-thrombotique (odds ratio (OR) 1,3 ; intervalle de confiance à 95% (IC 95%) [0,8 - 2,3]). L’anesthésie sous-ténonienne était associée à un risque hémorragique plus important, OR 3,1; IC 95% [1,3 - 6,9].

Discussion

Notre étude n’a pas montré de différence du risque d’hémorragie per et post-opératoire en fonction du traitement. Ces résultats sont comparables à d’autres études récentes publiées dans la littérature sur la chirurgie vitréo-rétinienne (2). Les limites de notre études sont que nous avons étudié uniquement les chirurgies maculaires donc les conclusions ne sont pas extensible à toutes les chirurgies vitréo-rétiniennes. De plus, la survenue d’une hémorragie étant faible, il faudrait étudié une très grande population pour montrer une différence. Les forces de cette étude sont son caractère multicentrique et prospectif. De plus, nous avons pu nous abstraire des biais liés à la pathologie oculaire pré-existante tels que la rétinopathie diabétique proliférante ou la présence d’hémorragie intra-oculaire antérieure à la chirurgie.

Conclusion

Il n’y a pas eu de cas de complication hémorragique non contrôlée chez les patients sous anti-thrombotiques. Ainsi chez la majorité de ces patients, le traitement anti-thrombotique semble pouvoir être poursuivi sans risque avant une chirurgie maculaire réglée.