La contribution de la ponction lombaire (PL) dans le bilan étiologique des uvéites a été peu étudiée jusqu'à présent et la place de la PL n'est pas clairement définie. Notre étude avait pour objectif d'évaluer la contribution de la ponction lombaire (PL) dans le cadre du diagnostic étiologique de l'uvéite et d'établir les facteurs prédictifs associés à sa contribution.
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Contribution de la ponction lombaire dans le cadre du bilan étiologique des uvéites : Une cohorte rétrospective de 188 patients
Introduction
Matériels et Méthodes
Etude rétrospective des patients atteints d'uvéite de novo adressés dans notre centre tertiaire pour un diagnostic étiologique d'uvéite, entre janvier 2003 et juillet 2018. Nous avons inclus les patients qui ont subi une PL dans le cadre du bilan étiologique de l'uvéite. La PL était considérée comme contributive lorsqu'elle participait au diagnostic étiologique ou à la modification de la classification diagnostique.
Résultats
Sur les 188 (16%) patients ayant eu une PL, 93 (49,4%) avaient des résultats anormaux. Parmi eux, 37 (19,6 %) avaient une pleïocytose, 69 (36,7 %) une hyperprotéinorachie, et 28 (14,9 %) présentaient des bandes oligoclonales et/ou une augmentation de l'index IgG dans le LCR . La PL a été considérée comme contribuant au diagnostic dans 31 (16,4 %) cas, parmi lesquels 10 (5,3 %) contributions au diagnostic étiologique et 21 (5,4 %) modifications de la classification du diagnostic. L'analyse multivariée a établi que l'ethnie africaine (p<0,001), l'uvéite bilatérale (p=0,01), la présence d'un œdème maculaire ou d'un décollement séreux de la rétine (p=0,048), la présence d'une vascularite (p<0,001), la présence de signes ou symptômes neurologiques (p=0,01), et une IRM cérébrale contributive (p<0,001). étaient tous significativement associés à une PL contributive. La PL n'a entrainé aucune modification thérapeutique.
Discussion
Dans notre étude, le taux de PL avec résultats anormaux était élevé .Cependant, les critères définissant une PL anormale ne sont pas spécifiques et, le plus souvent, ne permettent pas d'identifier une étiologie. Environ un sixième des LP ont été considérées comme contribuant au diagnostic. Mais seulement quatres ponctions lombaires avient un tôle essentiel au diagnostic uniquement pour des cas de sclérose en plaques. Dans les autres cas, la PL ne permettaient que de conforter le diagnostic ou de modifier la classification du diagnostic. Aucune PL ne permettait de modification de la thérapeutique.
Conclusion
La contribution directe de la PL au diagnostic était rare et détectait le plus souvent des anomalies non spécifiques.
La PL ne doit être réalisée qu'en cas de signes ou symptômes cliniques neurologiques ou d'un examen orientant vers certaines éiologies principalement la sclérose en plaques, le lymphome intra oculaire primitif, la maladie de Vogt-Koyanagi-Harada ou la syphilis.